Ezio Silvio - Fratellino

On entendait des bruits de pas, le Padre qui discutait...
On avait vraiment beaucoup de mal à comprendre ce qu'il se passait et Marco s'est levé et est allé voir ce qu'il se passait. On entendit Père crier contre lui et une gifle retentit.
Marco revint en se frottant la joue, la bouche boudeuse :
"Putain ! Ca fait la quatrième cette semaine...
- Aussi tu fais plein de conneries Marco, répondit Antonio.
- C'est pas faux, intervins-je en riant."
Nous sortîmes de la maison et nous grimpâmes sur le toit de la maison familliale.
Contemplant le soleil couchant, je fis une remarque simple et efficace :
"Le soleil est rouge comme ta joue Marco.
- Oh ta gueule..."
Nous restâmes longtemps sur le toit en sautant, nous bagarrant, tout ce que nous pouvions faire.
Une voiture noire vint se garer sur le parking. Effrayés, nous nous cachâmes derrière la cheminée puis quand l'homme sortant de la voiture entra dans le domaine, nous descendîmes du manoir et nous nous postâmes à l'entrée, toquant à la porte doucement.
Le Padre vint nous ouvrir en souriant et la Madre servit le repas.
Nous dévorâmes les victuailles et Antonio osa poser la question qu'il ne fallait pas :
"Papa, qui est l'homme qu'on a vu dans la cour ?"
Le Padre devint rouge et nous patientâmes en l'attente d'une réponse.
"Un client.
- Mais encore ?
- Un client je te dis ! Lâche moi !"
Et il sortit de table en renversant sa chaise et se rendit dans l'antichambre.

Au lendemain, le Padre sortit et rejoignit le "client". Marco et moi regardâmes la scène :
"Piettero, c'est le délai aujourd'hui.
- Je sais Franck mais... Je n'ai toujours pas l'argent.
- Ca me navre Piettero. Tu sais ce que je dois faire. Dans notre faction, tu sais bien qu'on ne plaisante pas avec ça."
L'homme sortit une arme de son costard et pointa le Padre.
Marco paniqua et se jeta sur l'homme tentant de lui saisir l'arme.
Ce fut la première fois que je vis quelqu'un mourir, Marco tomba au sol, sans vie, une balle dans le front.
Le Padre trembla et tenta de s'enfuir en courant et chuta lui aussi de cette façon morbide et molle.
L'homme entra dans la maison et j'entendis la Madre crier et trois coups de feu.
Antonio courut vers moi et Franck rentra dans sa voiture et démarra le moteur.
Dépités, Antonio et moi ne savions plus que faire.
Antonio me regarda, sans pensée, terrorisé par ce qu'il venait de se passer.
Nous ne versâmes aucune larme pour notre famille et nous vîmes enfin l'ambulance et la police arriver.
Les sirènes attirèrent notre attention et nous allions voir les agents.
Nous subîmes les questions de ces hommes et quelques jours après, Franck avait été retrouvé, mort, une balle dans le front aussi.
Alors que nous venions d'atteindre la majorité, nous avions déjà cette réticence vis-à-vis de la police, qui finalement, n'avait servi qu'à plus nous traumatiser.

Lors de l'enterrement de notre famille, Antonio et moi firent un serment, n'étant plus que deux Silvio, de ne jamais se séparer ni même se disputer. D'être toujours soudés, peu importe la situation.
Nous apprîmes que la famille de Franck était les Reddenson, famille, qui depuis notre serment avait disparue. Et nous avions pris notre revanche envers leur famille. Sauf qu'il n'y en a désormais plus aucun. Pas même le jeune enfant Reddenson qui venait de naître.

"Ecoute Ezio, nous sommes les frères Silvio, peu importe la situation, le moment je te prête serment de toujours t'aider, même dans la plus difficile des circonstances.
- T'en fais pas Tony, c'est réciproque."