Michele Sasso, Sombre mémoire.

Des cris, de la musique, de la rigolade, c'était la semaine idéale pour que Calogero Sasso prenne une pause et ferme son restaurant. Calogero était très content de cette fête, à vrai dire, il attendait ce moment depuis des lustres, il y pensait toute l'année. Gerry était le surnom qu'on donnait à Calogero. Quant à lui, Michele, n'était pas aussi rassuré que son père, il pensait à ce qui pouvait se passer durant cette fameuse fête, il faisait surement allusion à ce qui s'était passé quelques semaines auparavant entre son père et des gars de Mulberry Street.

"Amuses-toi gamin, pense pas à Ernie et toute sa bande, ils ne viendront pas ici! Cette semaine est MA semaine, alors tâche d'être irréprochable!" Répliquait Calogero en faisant quelques pas de danse, joyeux de la semaine qu'il allait passer. Si on ne connaissait pas Gerry, on aurait vraiment pu penser que c'était un malade mental.

Michele ne cédait point, à vrai dire, il n'avait rien à dire. Avec le père qu'il avait, il n'avait pas intérêt à la ramener s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure. Une très grande relation père-fils était présente, même si parfois ça se voyait pas, Calogero et Michele étaient tous deux très proches, quoique Michele ait peu de fois l'occasion d'ouvrir sa grande gueule. Ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre. Le restaurant de Calogero était tout pour lui, le genre de type qu'on appelle Gino avec sa pizzeria et qu'on met derrière un comptoir dans les films, sauf que lui, il ne chialait pas comme une gonzesse quand on critiquait sa cuisine... Puis, il était un petit peu plus charismatique. Tout le monde s'amusait, tout le monde, sauf que Michele savait pertinemment que cela allait mal se terminer. À peine sorti que la sonnette retentit, Michele en avait la boule au ventre. C'était deux hommes. L'un avait une batte de baseball dans les mains, l'autre était gros, il devait avoir un vieux calibre, de loin, on se demandait même si c'était un vrai.

"Putain d'enfoiré de merde Gerry, je t'avais pas prévenu que je voulais mon fric avant cette... cette fête à la con ? Putain d'enculé, tu veux que j'te mette un pruneau dans la gueule ? C'est ça que tu veux ? Tu m'as mis sur les nerfs empaffé de mes deux!!!" répliquait le type avec le flingue, il semblait être le leader. À peine le temps de se foutre par terre et de crier comme une salope (il a seulement eu le temps de dire "Je peux tout vous expliq..") que le larbin à la batte de baseball avait envoyé un énorme coup de batte sur Calogero. De loin, l'épaule sur la porte pour voir ce qui se passait, Michele ne savait pas réellement où le type frappait. C'était interminable, Calogero en prenait de tous les côtés. Un dernier gémissement et... plus rien. Dans la tête de Michele, tout était faible, il n'entendait rien si ce n'était les coups de battes de baseballs et les cries de son père criant à l'aide.

"Papa!! Lâchez le bande d'enfoiré!" disait Michele en courant vers les types en question. Il s'était accroché au type avec la batte, il ne le lâchait pas, il le frappait de toutes ses forces mais il ne bougeait pas d'un poil. La batte de baseball avait repoussé Michele tellement fort qu'il était tombé sur le bras de son père, lui surement mort. Tu parles d'une semaine de rêve.

"F..fi...fiston, je...pu...tain...fais pas les mêmes erreurs que... que...." terminé, plus rien. Les yeux ouverts rivé sur son fils, Calogero était bel et bien mort, c'en était finit pour lui.