Kenan "Saint's Nomad" McGuckin : Respect Few Fear None

La vie n'était pas si tranquille que sa pour cet enfant de rue. Ses plaies étaient encore à vif. Et personne ne souhaitait parler de ses maux. Ils étaient près de lui à la regarder, sans cesse et à voir son cœur et son esprit divagué lentement vers les abysses comblés par toutes les jouissances que la criminalité pouvait lui offrir, a lui, enfant de rue.
C'est d'ailleurs un souffle glacial qui s'engouffra ce jour si, lorsque le soleil plongeait au cœur de la ville qui lui apparaissait au loin. Il se sentit lourd et volatil lorsqu’il heurta le sol à toute vitesse tout en étant rattrapé par l'élan que lui procurait sa moto. Son âme se brisa lors de cette chute et s'envola lentement vers le ciel. La balle tirée depuis ce van n'était pas là pour lui enlever la vie ce soir-là. Elle était uniquement la pour lui rappeler que l'homme n'est qu'un Amat de cellule qui n'attend que son dernier souffle d'air, qui lui-même a été son premier, pour clôturé son aventure parmi nous.

C'est un chemin plein d'embuche que le Saint traversa tout au long de sa lutte au sein de son quartier.
Albuquerque fut pour lui le début d'un espoir, qui ne tarda pas à s'étouffé en se recroquevillant lentement sur lui-même. Les ennuis rythmaient depuis ce jour sa vie et les cadavres de canettes étaient les seuls compagnons du Saint chez lui. Malgré le fait qu'il soit au fond du gouffre, celui-ci tentait tout de même de creusé encore comme si cela était pour lui une victoire. Mais la vérité en était tout autre. La prison vit frappé à la porte un matin de novembre 2001 et s'occupa de lui jusqu'en 2004 ou il décida de se reprendre en main. Mais on ne tourne jamais le dos au club, aux frères et aux valeurs que représentent les couleurs.

ATF, FBI, APD, autant de cigles que de remords venant le hanté la nuit dans ces pires cauchemars. Comme piégé au cœur du camp adverse et n’ayant que pour unique drapeau celui d’un pavillon noir dressé comme une effigie symbolique d’anarchisme naissant au-dessus de lui. Il comprenait ce qui l’entourait sans pour autant le cautionné. Il ne pouvait se plié face au poids de ses vautours qui attendent un moindre faux pas de sa part pour l’attaqué en son cœur.

Les pleures d'une mère résonnent longuement dans un esprit qui n'est alors submerger que par l'envie de vengeance. Son frère a pris son envol bien trop tôt, comme tant d'autres. Les guerres entre les quartiers enflammaient le cœur de cette ville qui se transformait lentement en une fosse commune. Et le Mongols MC représentait pour lui un moyen d'assouvir ses envies. Il ne voyait pas le club comme une simple manière de blesser ceux qui ont détruit sa famille, mais également comme une manière de la reconstruire. Une famille qui compose le monde entier et qui est lui-même repeint de blanc et de noir.

C'est au fil des mois que le club l'accepta et qu'il lentement ses preuves parmi les autres supports. La détermination était son mot d'ordre et qu'elle que soit la montagne qu'il devrait traverser, il préférerait succomber lors de l'escalade que d'abandonné. Et c'est en 2006 que celui obtenu son cuir de Prospect.

Il se morfond sur les ruines de son passé et ne sait ou reconstruire ce qui composera son futur. Le mérite-t-il ? Nul ne le sait. Mais il ne peut vivre sans planter ses racines. Et d'ailleurs celles-ci se développent lentement autour de la structure protectrice que lui présente le club. Il s'enferme alors progressivement dans ce carcan qui va faire de lui son plus fidèle prisonnier et serviteur. Pourquoi ? Parce qu'il aime ce club comme nulle autre chose, et le chérie comme si il était un présent de Dieu. Connaissez-vous le regard d'un enfant émerveillé ? Il en est de même avec le regard de Saint lorsqu'il contemple cette égérie qu'est le Mongols MC pour lui.

C'est un réveil anachronique qui se répétait sans cesse au fur et à mesure des mois qui défilaient. Le club était là, dans son intégralité a ses coté alors qu'il n'est alors que dans son berceau. Pourquoi sont-ils dans ses rêves ? Pourquoi sa famille n'est plus de ses souvenirs ? Car ce sont eux maintenant, les nouveaux membres de sa famille. Celle-ci se voit remplacer par fragment par chacune des entités composant le club. Il ne reste alors qu'une ombre de son passé qui vogue entre les bouteilles et les cigarettes que Saint accumule du matin jusqu'au soir.

La porte s'ouvrit lentement devant ses yeux dans un grincement assourdissant. C'est alors que des signaux de fumée s'engouffrèrent à l'intérieur de la chambre. C'était ses pires démons qui venaient une nouvelle fois le hantée face à tout ce qu'il avait fait pour le MC: Meurtres, trafique et rackets ... Il n'était pas digne de son surnom et pourtant continuait de l'arborer fièrement car il avait toujours la foi. Et cela était beau dans ce monde de dur. Car il savait se soumettre à dieu et se pliait toujours à ses moindres volontés.

Deux ans plus tard il gagnait pourtant son patch de membre et était vu par beaucoup comme un héro. Il représentait la force d'un jeune sans avenir qui mit le monde à ses pieds. Il était un voyou respecté et qui connaissait une renommée grandissante dans les divers quartiers de la ville d'Albuquerque et de ses alentours. Le Président du club était d'ailleurs extrêmement fière de lui et le
positionnait comme sa pièce maitresse et unique de son club. Cela suscitait en effet quelques jalousies, mais rien de très important. Sa mère ne le reconnaissait plus mais cela ne l'alarmait en aucun point. Il était fier de lui. Il se voyait grandir et son envie de pouvoir se voyait assouvie. Il était aveuglé par ce pseudo succès
grandissant. Il perdait pied de jour en jour.

Sa mère s'envola le 18 mai 2011 au petit matin après deux longs mois de luttes contre la maladie. Celle-ci avait toujours refusé d'en parler à qui que ce soit, ni même à ses proches, ni même à son fils. Mais Saint regretta toujours de ne pas avoir eu le temps de lui dire au revoir et à quel point il l'aimait. Il se voyait ainsi projeté dans la peau d'un fils indigne et égoïste qui n'avais pas vu les différents problèmes autour de lui. Il en paraissait presque traumatisé.

Mais sa vie commença vraiment le soir du 24 décembre 2013. Il avait comme toujours pour habitude d'aller voir les enfants de son quartier pour leur offrir le peu qu'il pouvait donner. Il était empli de générosité et de reconnaissance envers ceux qui ne lui ont jamais tourné le dos. Pendant longtemps ces gens-là avaient été omniprésents dans sa vie. Il ne pouvait donc pas sans détaché si facilement.

Vers 22h alors qu'il remontait la rue ou vivait anciennement ses parents, il entendit des pleures venant d'une petite ruelle. C'était un petit garçon, âgé d'une dizaine d'année, qui était seul assis sur le trottoir. Ses larmes venaient inonder les petits tas de gravier posé au sol. Il n'y avait aucun espoir dans ces yeux. Plus rien. Son regard était si vide. Mais Saint reconnaissait ce regard. Il se voyait en lui. Personne ne lui tendait la main, et il était seul.
Quand Saint pris place à côté de lui, aucun d'entre eux ne décrochât une parole. Ils restèrent sur place à ne rien dire pendant près d'une heure.
Les seuls sons qui résonnaient étaient ceux des sirènes des véhicules de police qui intervenaient dans les divers quartiers de la ville. C'était une nouvelle façon de la voir. Ils étaient calmes au milieu du chaos. Et s'en était presque beau.

« Il manque de soleil non ? S'exclamât le Saint
– Je n'aime pas le soleil !
– Pourquoi tu n'aimes pas le soleil ?
– Car je suis Icare ! »
Puis soudain le silence. Saint était bouche bée. Il se leva puis tendit la main vers cet enfant des rues qui n'avais apparemment pas de compagnie en se soir de noël. C'est alors que les deux âmes perdus se mirent en quête d'une soirée magique.

Il était toujours le voyou que son club façonnait de jour en jour et pourtant il venait de retomber en enfance. Il redécouvrait son quartier, sa vie, sa famille, ses joies comme ses peines. La haine l’envahissait de nouveau. Pourquoi avoir tout perdu, tout laisser et tout abandonné ? Le club en valait-il la peine ? Ou était passé tous les moments qu'il avait connu avec son frère sur ce bitume ? Plus rien ! Tout avait disparu le même jour que sa mort. Et il se sentait seul. Il en était de même pour l'enfant.

« J'ai faim » répéta timidement l'enfant derrière le Saint. C'est ainsi que ceux si se mirent en route vers le restaurant Latin du quartier que Saint avait coutume de visité. Il n'avait cependant aucun billet sur lui et l'enfant ne possédait que quelques pièces, juste assez pour un petit repas. C'est assis une nouvelle fois sur le trottoir que l'enfant partageais son précieux repas avec Saint. Cela était presque beau à voir. Ils ne se connaissaient pas, et pourtant ils paraissaient si proches. On aurai même pu croire à un lien de sang entre ces deux personnes.

Qu’avaient-ils en commun ? Rien, LE rien ! Ils n'avaient pas de familles, pas d'amants, pas de rêves ni de buts. Et Saint savait qu'il se perdait lentement sur cette route qui n'était décidément plus la sienne. Chacun d'entre eux regardais l'autre mais c'était Saint qui avait l'air le plus émerveillé ! Il se reconnaissait encore plus ce regard vide. Il se voyait encore plus ! Et cela le réconfortait malgré la peur qui le submergeait.

Puis la route défilait de nouveau sous leurs pieds puisque les deux âmes solitaires se dirigeaient maintenant vers l'ancienne école. Sur tout le trajet ils virent des familles, à travers leurs fenêtres, réveillonnés ensemble, heureux de se retrouver pour les fêtes. Saint était à la fois triste, gêné, envieux jaloux et heureux à la vue de ces enfants qui s'amusait et qui attendait que le père noël vienne leur offrir toutes sortes de présents. L'enfant lui, était totalement indifférant et externe a tout cela, comme Saint l'était à son âge soit dit en passant.

Face à l'école, c'est un spectacle assez atypique qui s'offrait à leurs yeux. Il n'y avait que des tags sur l'intégralité du bâtiment principale représentant les couleurs des divers gangs se partageant la ville. A l'époque du Saint, ces gangs n'étaient alors que des bandes d'ados qui se reconnaissait par des mimiques étranges et qui se prenaient pour de vrais durs en bande. Personne n'aurai pu sousestimer l'ampleur qu'allait prendre ces réunions organisés.
D'ailleurs il y avait parmi ces tags, les couleurs de son club ! Il comprenait alors qu’ils n’étaient rien d'autre que des voyous comme il en existait partout en ville. Il se dégoutait dorénavant. Il n'éprouvait que du mépris pour lui ! Comment avait-il pu rejoindre les rangs de ceux qui ont détruit la paix dans cette ville ?
« Je n'ai pas pu me tromper ! Non ! C'est impossible. C'est surement la fatigue qui me fait réagir ainsi » Dit-il en se frottant le front énergiquement.
L'enfant lui, l'observait en pleine phase de méditation. Il connaissait la vérité. Il savait que le Saint s'était trompé depuis le début. Mais ce n'était pas à lui de lui dire. Il devait le découvrir par lui même.

Livide, Saint pris subitement le partie de rejoindre la rue avoisinante d'un pas pressé. Il semblait horrifié par ce qu'il venait de voir. Mais ce qu'il vit en face de lui n'était guère mieux. Des dizaines d'individus avaient des shooteuses en main. Ils semblaient tous planés. Défoncés et le visage ravagé, cela ressemblait au purgatoire. Ils étaient pointés du doigt comme étant les déchets Humains, mais Saint se sentait à sa place. Il était dur pour lui de pouvoir résisté. Mais l'enfant le pris par la main pour l'amener vers son ancienne maison. Le trajet fut long et effrayant pour Saint car il ne savait pas ce qu'il trouvera la bas et quels démons cela fera-t-il ressurgir.

La maison n'avait jamais trouvé acheteur et Saint avait gardé le double. Elle n'avait plus été habitée depuis longtemps et tout était resté exactement à sa place. C'est en voyant les divers bibelots dans le salon que celui commença à perdre de nouveau pied. Il s'affalât violement sur une chaise puis d'un geste de la main demanda au gosse de lui servir un verre.
Pendant que l'enfant s'exécutait, Saint pris en main une photo de son frère puis pleura toutes les larmes de son corps et s'excusant des centaines de fois.

L'enfant lâcha le verre lorsque le Saint s'apprêta à le saisir, puis se dirigea sans un bruit vers la chambre de Saint. Saint le suivi sans décoché un mot. Tout revenait petit à petit, les joies, les peines … Il ne se reconnaissait plus et compris alors qu'il venait enfin de se retrouver. C'est au milieu de tout son passé que son futur apparaissait. Il était certes terne, mais vrai et plein de reconnaissance. Il ne voulait plus du Saint plein de haine et de rage, de cette âme rongé par la criminalité. Il senti subitement un feu de cheminé qui avait pour foyer celui de sa cheminée. Il prit alors le partie d'enlever son cuir et de se posé devant la cheminé. Et plein de tristesse et de déchirure, il jeta son cuir au milieu du feu. Il pleurait encore mais il semblait être fier de ce qu'il venait de faire.

« Mais qui est tu ?
– Toi !
– Je ne saisis pas. Comment savais-tu tout cela ?
– Je te le répète, je suis toi ! »

Saint n'eut à peine le temps de se relever et de se tourner vers l'enfant, que celui-ci avait déjà disparu. Il n'y avait plus aucune trace de lui. Il se précipita alors dans la chambre mais celle-ci demeura vide également. Mais qui était alors cet enfant. Et si c'était réellement lui ? Impossible ! Et Pourtant tout portait à croire que cela était vrai.

Mais Saint cessa rapidement de penser à cela lorsqu'il vit sa petite moto de police posé au sol avec laquelle il aimait tant jouer avec. Puis les autres petites motos. Et assis par terre celui-ci se remis à jouer avec l'intégralité des jouets posé au sol au milieu d'un écho de rire d'enfant. Son frère avec sa mère était d'ailleurs là, le regardant jouer, puis son frère arriva en courant et recommença à jouer avec lui.
Saint savait que tout cela était le fruit de son imagination et que rien de cela n'était vrai, mais qu'importe, c'était noël. Et il avait le droit d'être heureux pour ce noël !

Joyeux Noël Saint ! Joyeux Noël !