Tony Hong, Tradition immortelle
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Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Dim 22 Déc - 11:42
«Le marchand de fruits est toujours là, au bout du pont, qui avec une patience infinie attend les héros Houng de demain.»
On frappe à la porte.
.............-Illustre Chan Kan Nam, on frappe.
.............-Que le commandant du Corps principal aille voir qui frappe, répondit le Maître de l'Encens.
L'officier ainsi désigné sort et, après un court instant, revient et dit :
.............-Illustre Chan Kan Nam, derrière la porte de la loge se tient l'Avant-Garde qui détient un signe secret et humblement demande une audience auprès des cinq Ancêtres.
.............-Admettez-le, ordonna le Maître.
L'Avant-Garde entre, avance vers l'autel et dit :
.............-Puisse mon Seigneur vivre des myriades d'années !
Cela dit, il se prosterne, se relève et est ensuite questionné par le Maître.
.............-Les cinq Ancêtres sont au-dessus, mais qui est prosterné devant moi ?
L'homme se tient droit et répond :
.............-Je suis Tien Yu Houng du temple de Ko Chai.
À l'instant où il termine sa phrase, le Maître rétorque :
.............-Absurde ! Personne ne s'appelle T'ien. Où êtes-vous né ?
.............-J'étais jadis eunuque au palais de Sa Majesté Tsing Cheng, et par le fait de ma loyauté et de mon patriotisme, j'ai décidé de consacrer ma vie à redresser les torts, à restaurer les Ming dans leur pays. Je révère le Ciel comme mon père, la Terre comme ma mère, le Soleil comme mon frère et la Lune comme ma belle-soeur. Le Ciel donne naissance au soleil et à la lune et les règle par Houng. C'est pourquoi je m'appelle T'ien Yu Houng : le Ciel protège Houng.
.............-Dans quel but êtes-vous venu ici ?
.............-Pour révérer la T'ien Ti Houei.
.............-Pourquoi voulez vous révérer la T'ien Ti Houei ?
.............-Afin de renverser Ts'ing et de restaurer Ming.
Au bout de quelques minutes la discussion se termine et tous les postulants sont regroupés, assis à mène le sol attendant patiemment le Maître de l'Encens. Le silence est pesant. La salle délabrée. Parfois, quelques cris presque inaudibles se font entendre de l'autre côté de la pièce tandis que l'odeur caractéristique des nems brûlant dans l'huile s'échappe du bas de la porte, se faufilant jusqu'aux marches d'escalier pour terminer leurs parcours dans les narines des lanternes bleues.
Les bruits de pas retentissent puis le Maître sort de l'ombre. Il tend à chacun des aspirants un encens qu'ils tiennent en joignant leurs mains.
Puis après un long discours, le Maître de l'Encens leur ordonne à tous de réciter leurs serments.
Ils crient tous en cœur :
.............-Le premier devoir d'un frère est d'honorer ses parents. Il est interdit d'abuser de ses frères et de ses parents, et s'il lui arrive l'immense déshonneur de briser cette loi, que, sous un mois, le misérable soit jeté à la mer, que sa chair flotte sur la surface de l'eau et que ses os soient ensevelis dans le lit de l'océan.
Le Maître acquiesce et reprend les serments suivis par les aspirants.
.............-Un membre ne peut séduire la femme d'un frère. Si quelque frère n'obéissait pas à cette loi, il serait exclu de l'Ordre et serait jeté dans l'océan.
[…]
.............-Quand les membres de la grande famille sont en désaccord avec un frère de sang d'un des membres, il n'aidera pas son propre frère contre les membres de la famille Houng. Si un frère dérogeait à cette obligation, il serait jeté dans le grand océan.
L'encens que les lanternes bleues tiennent entre leurs mains se consume au tiers.
.............-Ayant participé aux cérémonies, et retournant chez lui, un frère ne doit pas divulguer les signes et secrets de la fraternité Houng. Si un frère était assez insensé pour le faire, il serait tué par un tigre ou aurait les yeux gobés par un serpent.
.............-Si un frère trompe un autre frère, le cas doit être rapporté à la Société et passer en jugement. Si un frère ne se conforme pas à cette règle, il sera frappé par la foudre.
[…]
L'encens se consume jusqu'à la moitié.
.............-Si un frère meurt et laisse derrière lui une femme et des petits enfants, aucun frère ne tentera de la priver de sa chasteté ou de ses propriétés. Que ceux qui désobéissent à cette obligation vomissent tout leur sang.
[…]
L'encens se consume aux trois tiers.
.............-Cette nuit, devant le Ciel, et en présence des Frères assemblés par cette cérémonie rituelle, vous devez montrer votre sincérité, votre fidélité et votre rigueur. Vous devez imiter la chasteté de vos Ancêtres vis-à-vis des veuves et des orphelins.
Ayant franchi la porte Houng, étant devenu un frère, et avant que vous confirmiez vos actes par la décapitation d'un coq et que vous mêliez votre sang au nôtre, vous garderez dans votre esprit ces 36 obligations établies par les cinq Ancêtres. Si, cependant, l'un d'entre eux était assez présomptueux pour enfreindre une seule de ces lois, qu’il meure par la perte de son sang par les sept orifices, ou soit jeté dans le grand océan et son corps perdu pour toujours. Que les esprits de ses ancêtres soient maudits et damnés ! Que sa progéniture vive dans la plus grande misère et le manque pour des centaines de générations.
Le bâton d'encens se consume totalement.
Un coq majestueux poussant des cris de terreur est décapité par les mains du Maître. Il verse le liquide dégoulinant de la gorge écorché dans un bol au motif ancestral et oblige les aspirants à se taillader un doigt pour y verser leurs sangs qui se mêlent à celui du coq, comme une encre se diluant dans l'eau.
Le maître reprend le bol, refait un tour et le donne à chacun des nouveaux frères pour qu'ils y trempent leurs lèvres.
Le rituel terminé, tous les membres sortirent de l'arrière-boutique du restaurant.
Après avoir récité les 36 serments, Tony Hong devenait un frère de la Wo Shing Wo.
1. Tony Hong décroche le combiné.
.............-Tony, maintenant que tu es née (initié) je pense que tu peux désormais t'occuper de Pei Ho Street. Commence par prendre l'argent du thé (taxe) de tous les commerces. Une fois arrivé face à eux, suspend un signe (faire un signe secret) afin de te présenter.
.............-Je n'y manquerais pas Tonton Wei.
.............-Une dernière chose, tu risques de rencontrer quelques problèmes. Le bruit court qu'une équipe de la Wo On Lok tenterait de marcher sur nos plates-bandes. Renseigne-toi à ce sujet et si un commerçant refuse de payer l'argent du thé, occupe-toi de faire passer le message.
Seule la Lo Shing (Wo Shing Wo) contrôle le district de Sham Shui Po.
.............-C'est noté.
.............-Tony.
.............-Qui y'a t'il ?
.............-C'est le Nouvel An, je t'adresse mes vœux.
Et ils terminèrent la conversation en se souhaitant mutuellement leurs vœux.
.............-Soit heureux et prospère.
Biip... biiip... biiip...
Tony Hong traversa la porte centrale du centre commercial. En sortant, une bourrasque lui frappa au visage. Il se protège puis regarde instinctivement tout autour de lui.
Pei Ho Street est une formidable ruelle marchande à l'ambiance très caractéristique des quartiers chinois.
Les cris, l'odeur de la nourriture exotique et les négociations entre marchand et clients retranscrivent à merveille l'ambiance joyeuse et fort accueillante de cette ville.
Mais derrière cette vitrine, l'underground chinois et ses réseaux ont la main mise sur tout le district. Tony fait partie du cancer qui gangrène cette ville. À la chevelure d'un noir onyx, une fière allure et une expression pleine de sévérité font de lui un homme asiatique tout à fait banal. Pour les blancs.
Tony vagabonde dans les rues jusqu'à s'arrêter au premier stand qu'il croise. Les émanations volatiles qui lui viennent au nez ne font aucun doute. Il se trouve bien au stand de canards laquais, ni une, ni deux, le jeune malfrat s'avance vers le commerçant. Le fixe droit dans les yeux et tape à trois reprises sur ses poings.
.............-Salut, je suis venu récupérer l'argent du thé pour Oncle Wei.
La prononciation de sa phrase reste ferme. Sans toutefois lui ordonner de lui verser l'argent et le timbre de voix de Tony laisse derrière lui une image toute faite de ce qu'il adviendrait à ce pauvre marchand s’il décidait de se soustraire à la protection de la Wo Shing Wo.
Le commerçant se leva de sa chaise et alla se rincer les mains dans l'évier, non sans s'être arrêté un instant pour jeter un regard sur le collecteur de taxes. Qui était-il ? Un homme de la Wo On Lok ? Où est-ce réellement un 49 du Lo Shing ?
Il sortit de la pièce et monta les escaliers en faisant signe à Tony de le rejoindre.
Une fois à l'étage, il lui montre une enveloppe rouge vif à la reliure dorée, à portée de sa main droite.
Tony prit l'argent, s'assura que le montant était le bon et s'en alla.
2. Aux premiers craquements de brindille qu'il entendit, il se dissimula derrière un groupe d'individus et attendit, sans bouger, pour voir s’il allait s'en aller. Il jeta un regard furtif et vit cet homme, portant une veste en cuir noir reflétant la lumière des lampadaires qui terminent leurs courses sur son manteau. Ce n’était sans aucun doute lui, le jeune brigand devenu depuis peu un 49. Tony Hong.
Dany Fueng n'était rien d'autre qu'un jeune vendeur de bijoux en plastiques qui a eu la malchance de faire plusieurs fois la rencontre de cet énergumène pour des défauts de paiement. Par malheur, la visite de Jacky Yeung, l'un des hommes de main du Wo On Lok lui obligea à se soumettre.
Tony Hong fige son regard glacial sur le groupe.
Mais comment l'expliquer ? Comment dire aux hommes du Lo Shing qu'il avait déjà payé l'argent du thé à un autre groupe et ne pouvait se permettre de le payer une deuxième fois ?
La torpeur prend possession de lui. Ses jambes refusent de lui obéir, paralysé par la peur il reste bien caché derrière un muret en priant les cieux pour que son flair de chien ne le piste pas.
Le collecteur s'approche du groupe d'amis.
La sueur dégouline sur son front et la pression pesante s'abat sur ses épaules. Les lèvres de Dany se mettent à trembler, son cœur bat la chamade et rien ne laisse présager un futur agréable. La tête plaquée contre les pierres, il balaye ses yeux jusqu'aux moindres recoins puis pose son attention sur une lame scintillante légèrement camouflée par quelques brins d'herbe.
À cet instant précis, des pensées obscures viennent à l'esprit de Mr.Fueng, tuer ou être tué. Il avait fait de cette devise sa règle d'or au moment présent. Des chutes d'émotions se déversent dans sa conscience, imaginant le moment opportun où planter l'épaisse lame tranchante dans le crâne du mafieux.
Il faufile ses doigts sur le sol jusqu'à empoigner le manche de la redoutable arme. Daniel entend des bruits de pas de plus en plus forts qui semblent s'arrêter au-dessus de lui. Il retient sa respiration afin de ne pas se faire repérer et serre de plus en plus fort le manche de la machette.
Les secondes semblent durer une éternité puis... plus rien.
Hong n'est plus là.
3. Une fine couche de brume recouvre la ville, la pluie montre le bout de son nez et les parapluies se dressent fièrement vers les cieux. La salle est bondée de monde, après tout il est l'heure du dîner.
Il attend. Patiemment qu'on s'occupe de lui, pour profiter au maximum de la solitude, Tony déguste un Harbin (bière chinoise) au parfum très prononcé.
Il feuilleta le journal et trouva, en lettres capitales : MEURTRE D'UN MEMBRE PRESUME DE LA MAFIA CHINOISE ; c'était un article régulier qu'il avait vu si souvent auparavant qu'il ne le surprend presque plus.
Hong regarda le bar et se rendit compte avec stupeur que la salle se vidait à vue d’œil. Son incrédulité ne l'amena pas à la réflexion sur cet étrange mouvement de foule. Pour lui, ce n'était rien d'autre que le gérant qui souhaitait discuter en privé. Une bande accompagné du gérant entre dans le bar.
.............-Sors d'ici, cria le patron du bar d'une voix rauque. Je suis protégé par Fangs désormais !
Hong resta calme et diplomate, il invita d'un simple geste le petit attroupement qui servait de protection au barman puis entreprit la discussion :
.............-Ici c'est le territoire d'Oncle Wei.
.............-Ferme ta gueule sale petite mer-, cria à mort ce qui s’apparente être une bleue avant d'être rapidement coupé par le chef de groupe.
.............-Je suis Jack, crois-tu être en position de donner des ordres, demanda le leader en ouvrant grand ses bras tout en tournant son visage de gauche à droite.
.............-Vous racketez nos commerces, tout ceci peut mener à une guerre. Vous le savez bien.
Quelques rires étouffés se firent entendre. Jack laisse une fumée blanchâtre sortir de sa bouche puis reprend avec la même arrogance.
.............-Les tensions entre nos deux triades perdurent depuis des années, une embrouille de plus ou de moins. Quelle est la différence ? Honnêtement ?
.............-La différence ? L'escalade de violence va nous obliger à nous fusiller. À rendre cette ville moins sûre qu'elle ne l'est déjà, et la police s'en mêlerait. Car si elle accepte nos présences, c'est bien parce que nous sommes ancrés dans l'histoire de ce pays. Nous sommes présent depuis des centaines d'années, nous aidons les commerçants et si tout se termine dans un bain de sang, pense tu que le gouvernement nous laissera en toute impunité ?
.............-Je m'en moque des flics, rétorqua Jack en balayant les propos de Tony d'un revers de bras. Ce soir, tu vas t'en aller. Tu reviendras avec tes amis quand tu veux, mais sache que tu seras le premier que j'égorgerais. Et ce serait avec un plaisir non dissimulé.
.............-Jack.
.............-Quoi ?
.............-Je suis en train de lire ce journal, Tony ouvre grand sa gazette puis lit à haute voix ce qu'il y est écrit. « MEURTRE D'UN MEMBRE PRESUME DE LA MAFIA CHINOISE » pense tu que ce journal soit prémonitoire ? Qu'il parle de toi ?
Dans un élan de folie, Jack pris la bouteille en verre de Tony pour le lui éclater au visage et il tomba à la renverse, dos au vide, les bras tendus au-dessus de sa tête puis... plus rien.
.............-Tony, maintenant que tu es née (initié) je pense que tu peux désormais t'occuper de Pei Ho Street. Commence par prendre l'argent du thé (taxe) de tous les commerces. Une fois arrivé face à eux, suspend un signe (faire un signe secret) afin de te présenter.
.............-Je n'y manquerais pas Tonton Wei.
.............-Une dernière chose, tu risques de rencontrer quelques problèmes. Le bruit court qu'une équipe de la Wo On Lok tenterait de marcher sur nos plates-bandes. Renseigne-toi à ce sujet et si un commerçant refuse de payer l'argent du thé, occupe-toi de faire passer le message.
Seule la Lo Shing (Wo Shing Wo) contrôle le district de Sham Shui Po.
.............-C'est noté.
.............-Tony.
.............-Qui y'a t'il ?
.............-C'est le Nouvel An, je t'adresse mes vœux.
Et ils terminèrent la conversation en se souhaitant mutuellement leurs vœux.
.............-Soit heureux et prospère.
Biip... biiip... biiip...
Tony Hong traversa la porte centrale du centre commercial. En sortant, une bourrasque lui frappa au visage. Il se protège puis regarde instinctivement tout autour de lui.
Pei Ho Street est une formidable ruelle marchande à l'ambiance très caractéristique des quartiers chinois.
Les cris, l'odeur de la nourriture exotique et les négociations entre marchand et clients retranscrivent à merveille l'ambiance joyeuse et fort accueillante de cette ville.
Mais derrière cette vitrine, l'underground chinois et ses réseaux ont la main mise sur tout le district. Tony fait partie du cancer qui gangrène cette ville. À la chevelure d'un noir onyx, une fière allure et une expression pleine de sévérité font de lui un homme asiatique tout à fait banal. Pour les blancs.
Tony vagabonde dans les rues jusqu'à s'arrêter au premier stand qu'il croise. Les émanations volatiles qui lui viennent au nez ne font aucun doute. Il se trouve bien au stand de canards laquais, ni une, ni deux, le jeune malfrat s'avance vers le commerçant. Le fixe droit dans les yeux et tape à trois reprises sur ses poings.
.............-Salut, je suis venu récupérer l'argent du thé pour Oncle Wei.
La prononciation de sa phrase reste ferme. Sans toutefois lui ordonner de lui verser l'argent et le timbre de voix de Tony laisse derrière lui une image toute faite de ce qu'il adviendrait à ce pauvre marchand s’il décidait de se soustraire à la protection de la Wo Shing Wo.
Le commerçant se leva de sa chaise et alla se rincer les mains dans l'évier, non sans s'être arrêté un instant pour jeter un regard sur le collecteur de taxes. Qui était-il ? Un homme de la Wo On Lok ? Où est-ce réellement un 49 du Lo Shing ?
Il sortit de la pièce et monta les escaliers en faisant signe à Tony de le rejoindre.
Une fois à l'étage, il lui montre une enveloppe rouge vif à la reliure dorée, à portée de sa main droite.
Tony prit l'argent, s'assura que le montant était le bon et s'en alla.
2. Aux premiers craquements de brindille qu'il entendit, il se dissimula derrière un groupe d'individus et attendit, sans bouger, pour voir s’il allait s'en aller. Il jeta un regard furtif et vit cet homme, portant une veste en cuir noir reflétant la lumière des lampadaires qui terminent leurs courses sur son manteau. Ce n’était sans aucun doute lui, le jeune brigand devenu depuis peu un 49. Tony Hong.
Dany Fueng n'était rien d'autre qu'un jeune vendeur de bijoux en plastiques qui a eu la malchance de faire plusieurs fois la rencontre de cet énergumène pour des défauts de paiement. Par malheur, la visite de Jacky Yeung, l'un des hommes de main du Wo On Lok lui obligea à se soumettre.
Tony Hong fige son regard glacial sur le groupe.
Mais comment l'expliquer ? Comment dire aux hommes du Lo Shing qu'il avait déjà payé l'argent du thé à un autre groupe et ne pouvait se permettre de le payer une deuxième fois ?
La torpeur prend possession de lui. Ses jambes refusent de lui obéir, paralysé par la peur il reste bien caché derrière un muret en priant les cieux pour que son flair de chien ne le piste pas.
Le collecteur s'approche du groupe d'amis.
La sueur dégouline sur son front et la pression pesante s'abat sur ses épaules. Les lèvres de Dany se mettent à trembler, son cœur bat la chamade et rien ne laisse présager un futur agréable. La tête plaquée contre les pierres, il balaye ses yeux jusqu'aux moindres recoins puis pose son attention sur une lame scintillante légèrement camouflée par quelques brins d'herbe.
À cet instant précis, des pensées obscures viennent à l'esprit de Mr.Fueng, tuer ou être tué. Il avait fait de cette devise sa règle d'or au moment présent. Des chutes d'émotions se déversent dans sa conscience, imaginant le moment opportun où planter l'épaisse lame tranchante dans le crâne du mafieux.
Il faufile ses doigts sur le sol jusqu'à empoigner le manche de la redoutable arme. Daniel entend des bruits de pas de plus en plus forts qui semblent s'arrêter au-dessus de lui. Il retient sa respiration afin de ne pas se faire repérer et serre de plus en plus fort le manche de la machette.
Les secondes semblent durer une éternité puis... plus rien.
Hong n'est plus là.
3. Une fine couche de brume recouvre la ville, la pluie montre le bout de son nez et les parapluies se dressent fièrement vers les cieux. La salle est bondée de monde, après tout il est l'heure du dîner.
Il attend. Patiemment qu'on s'occupe de lui, pour profiter au maximum de la solitude, Tony déguste un Harbin (bière chinoise) au parfum très prononcé.
Il feuilleta le journal et trouva, en lettres capitales : MEURTRE D'UN MEMBRE PRESUME DE LA MAFIA CHINOISE ; c'était un article régulier qu'il avait vu si souvent auparavant qu'il ne le surprend presque plus.
Hong regarda le bar et se rendit compte avec stupeur que la salle se vidait à vue d’œil. Son incrédulité ne l'amena pas à la réflexion sur cet étrange mouvement de foule. Pour lui, ce n'était rien d'autre que le gérant qui souhaitait discuter en privé. Une bande accompagné du gérant entre dans le bar.
.............-Sors d'ici, cria le patron du bar d'une voix rauque. Je suis protégé par Fangs désormais !
Hong resta calme et diplomate, il invita d'un simple geste le petit attroupement qui servait de protection au barman puis entreprit la discussion :
.............-Ici c'est le territoire d'Oncle Wei.
.............-Ferme ta gueule sale petite mer-, cria à mort ce qui s’apparente être une bleue avant d'être rapidement coupé par le chef de groupe.
.............-Je suis Jack, crois-tu être en position de donner des ordres, demanda le leader en ouvrant grand ses bras tout en tournant son visage de gauche à droite.
.............-Vous racketez nos commerces, tout ceci peut mener à une guerre. Vous le savez bien.
Quelques rires étouffés se firent entendre. Jack laisse une fumée blanchâtre sortir de sa bouche puis reprend avec la même arrogance.
.............-Les tensions entre nos deux triades perdurent depuis des années, une embrouille de plus ou de moins. Quelle est la différence ? Honnêtement ?
.............-La différence ? L'escalade de violence va nous obliger à nous fusiller. À rendre cette ville moins sûre qu'elle ne l'est déjà, et la police s'en mêlerait. Car si elle accepte nos présences, c'est bien parce que nous sommes ancrés dans l'histoire de ce pays. Nous sommes présent depuis des centaines d'années, nous aidons les commerçants et si tout se termine dans un bain de sang, pense tu que le gouvernement nous laissera en toute impunité ?
.............-Je m'en moque des flics, rétorqua Jack en balayant les propos de Tony d'un revers de bras. Ce soir, tu vas t'en aller. Tu reviendras avec tes amis quand tu veux, mais sache que tu seras le premier que j'égorgerais. Et ce serait avec un plaisir non dissimulé.
.............-Jack.
.............-Quoi ?
.............-Je suis en train de lire ce journal, Tony ouvre grand sa gazette puis lit à haute voix ce qu'il y est écrit. « MEURTRE D'UN MEMBRE PRESUME DE LA MAFIA CHINOISE » pense tu que ce journal soit prémonitoire ? Qu'il parle de toi ?
Dans un élan de folie, Jack pris la bouteille en verre de Tony pour le lui éclater au visage et il tomba à la renverse, dos au vide, les bras tendus au-dessus de sa tête puis... plus rien.
Le noir.
1
23 heures.
Hong bataillait pour ouvrir ses paupières, mais dès l'instant où le monde s'ouvrit à lui, la lumière du lampadaire lui brûla douloureusement la rétine. Impossible de bouger ; ses bras étaient menottés sur les barreaux du lit. Mais que ce passe-t-il ? Tout était flou. Il tenta de rassembler les mosaïques éparses de souvenirs en un seul et unique morceau, mais un trou subsistait. Un fragment de sa mémoire restait obscur et volatile. Où suis-je ?
Comme par transmission de pensée, la porte de la chambre s’entrouvrit et un jeune brun passa la tête dans l'interstice.
.............-C'est bon ? Réveillé ? Je suis l'inspecteur Leung. murmura-t-il.
L'officier n'avait que trente-trois ans ; il travaillait dans le commissariat de la zone depuis plusieurs années et cette liaison trouble avec les sociétés secrètes le rendait nerveux, mais l'excitait au possible.
.............-Qu'est-ce qu'il y avait dans mes poches ? Cocaïne ? Héroïne ? interrogea Tony en ricanant hypocritement afin de masquer son amertume.
.............-Un calibre .22, de l'héroïne et du liquide racketé au commerçant.
.............-Vous savez tout comme moi que ce sont les hommes de la Hei Shui (Wo On Lok) qui me font porter le chapeau.
Mr.Leung s'incrusta dans la pièce en prenant soin de mettre à son bec une cigarette sans l'allumer. Un geste frivole qui en dit long sur cet homme de loi.
.............-Peut être bien. Mais je sais avec certitude qu'on a retrouvé tout ça avec toi. Tu vas rester pour un bon bout de temps en prison.
Le prisonnier resta silencieux un moment, préférant étudier avec application le mur suintant.
.............-Combien d'années de ta vie vas-tu perdre ? Cinq ans ? Je parierais plus pour dix ans vus ton affiliation avec la Wo Shing Wo. On raconte que tu as été initié il y a peu de temps ; tout ça ne joue pas en ta faveur. Tu sortiras de taule sans compétences, sans expériences de la vie. Tu ne trouveras pas de travail et tes seuls choix à disposition seront la drogue, l'alcool, la dépression ou bien la mort. Veux-tu réellement ça ?
Tony ne répond pas.
.............-Je te propose un truc Tony. Une protection rapprochée. Tu rigoles, mais dans ta position je ne vois pas d'autres solutions. Tu vaques à tes occupations et nous donnes quelques informations pour faire tomber le cartel de Wo.
-Le cartel, carrément ? Qu'est-ce que tu gagnes en faisant ça ? Une promotion pour te payer un beau salon où poser ton cul dorée ? coupa Tony sur un ton railleur.
-En échange de ceci, tu bénéficieras d'une protection et toutes les accusations sur toi auront disparu.
-Je n’en veux pas d'tes négociations. L'avocat va me sortir de là.
.............-L'avocat ? Désolé de te décevoir, mais il n'y aura aucun avocat de ta famille qui viendra te défendre. Tu ne représentes rien pour les têtes de dragons. À vrais dire, ton existence leurs est inconnu. Et ne me parle pas des Oncles. Le bâton rouge de ton équipe t'a déjà remplacé à la seconde où tu t'es fait agresser. Tu n'as pas les épaules pour t'occuper d'une rue ; à vrais dire je ne serais pas étonné de te voir dans une benne dans les jours qui viennent.
Vaguement angoissé suite aux arguments du commissaire, Tony se leva pour réclamer une cigarette.
Il la lui donna.
.............-Tu as des preuves ?
Jin Leung apporta un porte-document contenant diverses photographies de Tony, mais aussi du nouvel homme arrivé pour le remplacer.
.............-Les Oncles seront tôt ou tard au courant que j'ai retourné ma veste.
-Ils n'en sauront rien. Seuls toi et moi sommes au courant de cette affaire. Je n'ai parlé de ton cas à personne d'autre ; les triades ont des agents infiltrés au sein même de notre gouvernement. Ton dossier est classé dans un de mes ordinateurs. Si tu collabores, ton nom est effacé et tu pourras retrouver une vie normale. Ailleurs de Hong Kong.
Une minute de silence s'imposa. Un silence pour rendre hommage au malfrat déchu.
Tony brisa le calme :
.............-On commence quand ?
2
Une pluie battante se déverse sur Hong Kong. Tony Hong se rue sur une cabine pour y composer un numéro d'une main tremblotante. Il respire un coup, visiblement marqué et angoissé par les événements. Il décroche le combiné et retient son souffle.
On décroche.
.............-Hey Chris, c'est Tony. Excuse-moi pour le retard, mais il y a un sacré orage qui m'tombe dessus. A côté de ça je n'suis qu'un courant d'air.
.............-Je vois ça ouais. Il faut qu'on discute, viens chez moi.
Trois quarts d'heures plus tard, on toc. La porte s'ouvre et Christopher Xiao accueille notre anti-héros. Il était vêtu d'un simple caleçon et débardeur. Tony glissa son regard sur la prestance de Chris. Une touffe noire ébouriffée, de petits yeux en formes d'amandes et les traits du visage acéré de quelques blessures. Hong prit soin d'essuyer ses pieds avant d'entrer dans l'appartement ce qui ne l'empêcha pas de dégueulasser le parquet suite à son lamentable état.
Le petit appartement de Chris est en désordre total, la tapisserie jaunie et se délabre au fil des ans. La tuyauterie grogne et fait un vacarme à la limite du supportable et l'effroyable reste dans l'odeur de pourriture que dégage la pièce.
.............-Eh beh, l'orage tape vraiment fort.
.............-Tu parles, le grondement des tonnerres semblait être tout proche de moi.
.............-Quelle journée... Toute cette merde nous bloque.
.............-Et pour Pei Ho Street ?
.............-C'est un nouveau gars choisi par Oncle Wei qui a pris le relais, il amasse les thunes avec sa petite bande.
.............-Écoute Chris, je n'aime pas la façon dont j'ai été écarté. J'ai bien l'intention de reprendre cette rue, joins-toi à moi pour faire bouffer ses dents à ce petit con et l'on se partage les gains.
.............-L'Oncle risque de ne pas apprécier ça.
.............-Nous n'sommes que des 49 et on récupère ce qu'il nous a volé. Au pire des cas, les embrouilles internes se régleront par une réunion. On n'risque pas grand-chose, mais on gagne beaucoup en plus de montrer qu'on ne se laisse pas marcher sur les pieds.
.............-Allons-y, j'irais aussi parler à Tonton Wei dans les jours à venir.
Le véhicule rugit doucement en sous-régime. Ses phares chassèrent les ténèbres et éclairaient les ruelles tortueuses de Hong Kong. Tony était avachi contre le siège en cuir vétuste, la tête collée à la vitre en ruminant ses tourments. Trahir sa famille ou aller en prison pour une grande partie de sa vie ? D'éternelles questions auquel il aimerait avoir réponse.
La vieille Mercedes poussiéreuse entreprit une route sinueuse, aux delà du centre-ville. Au virage, le véhicule sorti de la route pour prendre un chemin de terre loin de tout lampadaire ou source de lumière. L'obscurité semblait dense et impénétrable, mal-grès les pleins-phares rien n'était visible à plus de cinq mètres.
La voiture rebondissait follement sur ses amortisseurs fatigués au fils des chemins rocailleux qu'elle entreprenait et s'arrêta au beau milieu d'une étendue désertique. Là où les ombres dansantes s'amusent à cœur joie de donner quelques frayeurs à nos protagonistes.
.............-Qu'est-ce qu'on fou ici Chris ? demanda-t-il d'une voix pâteuse, signe de son anxiété.
.............-On attend.
Une attitude imperturbable qui dérange Tony, paranoïaque ou inquiet ? La tête de dragon a-t-il ordonné son exécution pour limiter tout risque potentiel ?
La pluie continue son spectacle et la buée commença à recouvrir toutes les vitres du véhicule, jusqu'à masquer entièrement les individus à l'intérieur. Puis... une voiture arriva. Qui est-ce ?
L'invité s'avança au niveau de leurs véhicules. Les vitres se baissèrent et un paquet fut balancé sur les jambes de Christopher avant que la voiture ne s'en aille dans un brouhaha sans nom.
.............-C'est un flingue. J'ai appelé quelques associés du Cercle pour nous donner de quoi intimider ce con.
Le conducteur décrivit un vaste cercle en marche arrière puis reprit sa route.
3
Tony Hong s'apprêtait à faire cuir le jambon grillé sur le poêle quand il entendit des cliquetis à travers la porte et vit venir une silhouette humaine se déplacer furtivement vers le placard. N'y prêtant pas attention, il alla se laver la binette puis se regarda à travers la glace, le visage encore marqué par l'angoisse. Il s'essuya avec une vieille serviette en cramoisie puis soudainement, le miroir se fissura et apparut derrière lui Jin Leung ; se tenant droit et immobile au regard limpide.
Hong sursauta puis hurla à en perdre la voix.
.............-Putain !!! Qu'est-ce que tu fou ici ? Comment est-ce que t'es rentré ? Je vais m'faire griller !
.............-Il y a du vent. dit-il à la sonorité morbide.
.............-Comment ça ? De quoi tu parles ?
Sans dire un mot, l'inspecteur se retourna et sortit de la pièce. Tony prêtait attention à ses mouvements saccadés, ainsi qu'aux murs suintant et crasseux. La porte par où Jin est passé était grande ouverte, mais rien n'était visible de l'autre côté, la noirceur empêchant toute source de lumière de filtrer la densité de l'obscurité. Puis des cliquetis métalliques se firent entendre de l'autre côté de la pièce. Tony traversa la porte.
Au beau milieu de la salle, la seule chose visible par un halo de lumière n'était qu'une banale chaise en bois massif. Jin sortit de l'ombre avec un sourire emplit de malice malsaine à en donner des frissons. Assis-toi ! Lui ordonna-t-il d'une gestuelle lente et macabre.
Le silence tombait sur eux. Mr.Leung expiait celui-ci en tournant autour de la chaise, faisant résonner le cuir craquelé de ses chaussures à chaque pas.
.............-Je suis mort Tony.
Et il mourut, s'écroulant face contre sol suivit par quelques convulsions presque imperceptibles. Et aux frontières de la lumière, tapissait dans l'ombre une silhouette dont la seule chose éclairant vaguement les traits de son visage n'était que la simple rougeur de la braise d'une cigarette dégageant une fumée blanchâtre qui virevolté vers le plafond. Il s'avança et dévoila son visage. Christopher Xiao lui-même, empoignant une arme de poing fumant encore. Mais étrangement, Tony n'avait entendu aucun coup retentir lorsque l'inspecteur s'écroula.
Le meurtrier s'avança vers l'otage les deux yeux grand ouverts, deux puits sans fond avide de sang. Il brandit l'arme entre les deux yeux de Hong.
.............-Sale traître.
.............-Non ! Écoute-moi Chris ! Je te jure que je ne l'ai pas trahi ! Je comptais le piéger ! Je te le jure !!! supplia-t-il en hurlant à mort.
Quelques larmes coulèrent ainsi que des gémissements et Xiao actionna la détente. Il tua Tony.
1
.............-Qu'est-ce que tu as ? T’as fait un mauvais rêve ? Ah... ça m'arrive parfois. Bon allé, ressaisi toi on est arrivé.
Tony se réveilla en sursaut lorsqu'il subit une décharge électrique tout le long de son corps. Ses ressenties restaient flou, ne sachant pas encore faire la différence entre la réalité et le monde de Morphée dont il fut subitement arraché de ses tendres bras. La tête posée sur la vitre, il laissa son regard vagabonder sur les ruelles inertes de la nuit. Alternant quelques coups d'œil entre le triste paysage inerte et le faciès de Christopher dont le visage demeurait nappé par un voile d'ombre.
Plus les secondes défilèrent, plus la paranoïa s'envola. Après tout, pourquoi est-ce que Christopher souhaiterait le tuer ? Cet énergumène ne connaît pas la situation délicate dans lequel Tony s'était fourré. Du moins, c'est ce qu'il pensait.
La berline s'arrêta et éteignit ses phares.
.............-Voilà, il est là bas, on l'voit à travers la fenêtre de la chambre du motel. Tu le vois Tony ? OK, à première vu il est tout seul. Quelques clients sont dedans, mais ce n'sont pas eux qui risqueraient de nous faire chier, ils savent qu'il ne faut pas se mêler des affaires du Cercle.
La pluie battante continua à se déverser sur la ville parfois éclairée par de vifs éclairs venus s'abattre depuis les cieux. Tony ne put s'empêcher de rouscailler son envie de salir ses habits. Mais les affaires sont les affaires, pas le temps de jouer aux starlettes se disait-il intérieurement. Ils sortirent avec une synchronisation surprenante de la berline puis coururent avec précipitation sous un préau.
Seul l'acharnement du temps pluvieux se faisait entendre ; les deux ombres furtives se mouvaient avec une aisance inégalable en longeant les murs ombragés. Impossible de les débusquer. Seul une fraction de seconde, un flash lumineux suivi d'un lourd grondement pouvait révéler leurs présences.
Arrivé à la première porte du couloir, ils empruntèrent le hall pour se faufiler derrière la salle réservée au personnel ce qui leurs garantissait la certitude de n'être vu par aucun des potentiels clients venus dormir dans ce miteux motel, ou bien coucher avec une vulgaire prostituée ramassée au bord d'un trottoir dont l'eau coulant sur leurs fronts laissait apparaître des coulures de mascara le long de leurs visages. Peu appétissant.
Avançant à pas de félins, ils arrivèrent aux cuisines dont le brouhaha les empêcha de se faufiler plus loin. L'autre porte, ordonna Christopher d'une voix étranglée. Tout en continuant leurs intrusions, Tony glissa son regard dans les moindres recoins. Les murs propre et sobrement peint, émanaient encore l'odeur d'une peinture fraîche. Quelques meubles en bois d’acajous massif dressé sur quatre pattes embellirent harmonieusement la prestance des lieux. Plus les portes s’enchaînèrent au fil des couloirs labyrinthique, plus le stress gagna les deux malfaiteurs. Mais la tension monta à son apogée lorsqu'ils s'arrêtèrent devant la porte deux cent neuf.
Christopher murmura quelques ordres presque inaudibles et, s'acharna sur la porte en envoyant un fulgurant coup de pied qui s'encastra dans les parois boisées. Tony se rua dans la chambre, laissant son compagnon dans le couloir qui injuria à tout va en tentant désespérément de se sortir de cette honteuse situation.
La victime regarda les protagonistes avec une stupéfaction mêlée à de l’agressivité. Il se rua vers Tony en balançant tout ce qui se trouvait sur son passage puis décrocha une droite en plein estomac ce qui fit chanceler Hong. Il trébucha et faillit tomber au sol ; titubant en gémissant de douleurs, l'attaque ne se fit pas attendre, un, deux et trois coups s'enchaînent avec une hargne sans précédent qui brisa sa garde. Le poing remonta jusqu'au menton percutant de plein fouet son visage qui tomba à l'arrière. La vue du brun ténébreux demeurait floue et un sifflement aigu lui vint aux oreilles.
Pendant ce temps, Christopher ne laissa pas au bougre le temps de savourer sa victoire et déchaîna toute la haine emmagasinée en déferlant une dizaine de coups hasardeux. La victime para quelques-unes de ses attaques et renvoya l'appareil. Les coups résonnèrent sous les percussions des ses poings mastodonte. La précision de ses gestes ne faisait aucun doute sur la supériorité du combattant aguerri lorsque Xiao s'écroula.
.............-Urg... En... enculé ! prononça Tony en remuant son visage afin de se reprendre.
Les deux guerriers encore debout reprenaient des forces en haletant et ils se regardèrent droit dans les yeux ; pouvant voir dans chacune de leurs orbites une étincelle meurtrière. Le solitaire brandit une machette et pour faire reculer les deux attaquants, dessina de larges arcs de cercles qui sifflaient sous l'air tranché de la lame.
La pièce était un champ de bataille. Les meubles éparpillés au sol retranscrivent le combat via les ombres mouvantes et chaque coup et parade se transformaient en une danse mortelle où chacun pouvait trébucher et rendre l'âme. Tony réunissait ses dernières forces et poussa un cri de courage pour gagner en vivacité afin de désarmer l'homme armé en bazardant une pluie de babioles.
Une fois fait, le combat pouvait reprendre et Hong harcela l'homme de plusieurs gauches ample en l'attente d'une faille dont il ne raterait pas l'opportunité.
Au bout de quelques échanges, ils redoublèrent de prudence et perdaient en vivacité en haletant d'épuisement. Le dos cambré sous le poids de la fatigue, Tony laissa une fenêtre s'ouvrir en baissant instinctivement ses bras pour se revigorer ; ce qui permit à l'assaillant d'user de ses dernières forces en le criblant de bleu avec une telle furie sanguinaire qu'il lâcha des larmes à chaque heurt sur le visage de Tony Hong avachi à même le sol.
Le tonnerre gronda et Christopher s'élança en brandissant en l'air la machette étincelant sous l'éclat de la foudre. Les muscles brûlants et le cœur vif suffirent à planter le tranchant de l'arme dans son dos dont le sang giclait de la plaie sanguinolente. Chris poussa un hurlement victorieux et trancha instinctivement la gorge de la victime qui s'enfonça dans le matelas dont les draps suintaient du sang s'éparpillant de la gorge du défunt.
Le silence scella la bataille. Le repos du guerrier ne dura que quelques secondes lorsqu'il fut brisé par des sanglots au coin de la porte. Une jeune femme aux yeux larmoyants se tenait dos au mur, recroquevillé en assistant au spectacle morbide posé devant elle. Sa compagne en toute logique, vêtue d'un simple tissu en soie dénudant ses épaules lisses. Que faisait-elle là ? Comment pouvaient-ils ne pas l'avoir remarqué plus tôt ?
Ils venaient pour la première fois de leurs existences de tuer un homme. Il fallait maintenant ôter la vie d'une innocente.
Lassitude nocturne
Dernière édition par Tony Hong le Dim 12 Jan - 2:30, édité 4 fois
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Ryan Donnelly Dim 22 Déc - 12:07
Tres bon background et surtout bien écris
Ryan Donnelly- Messages : 2723
Date d'inscription : 05/02/2010
Age : 31
Ancien Prenom_Nom : B.Morton
Second personnage : Richard_Nucci
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Dim 22 Déc - 12:09
Thanks homie, en espèrant que t'aura bien noté les quelques détails des triades IRL, l'argot et les pratiques etc...
(C'est ce que j'essai de faire à travers mon background, dévoiler au mieux l'univers et les coutumes des triades chinoises.)
(C'est ce que j'essai de faire à travers mon background, dévoiler au mieux l'univers et les coutumes des triades chinoises.)
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Mer 25 Déc - 21:00
Chapitre 3 mis en ligne, j'ai vraiment pris plaisir à écrire celui-ci. Il fait 4 pages mais reste tout de même très simple et rapide à lire.
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Dante Sandoval- Messages : 1373
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Ancien Prenom_Nom : B. Conway
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Daniel Tapia Jeu 26 Déc - 2:40
Très bon boulot, j'ai quelques souvenir de ma période mobster asiatique en lisant ton background, continue ainsi c'est ce qui manque au serveur.
Daniel Tapia- Messages : 5032
Date d'inscription : 09/03/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Keyair Mays Ven 27 Déc - 18:33
Jeico_Scott a écrit:Magnifique background.
Keyair Mays- Messages : 5115
Date d'inscription : 30/07/2013
Second personnage : Victor Ciccone
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Eddie Martelli Dim 29 Déc - 17:35
Bakcground propre. J'ai pris du plaisir à le lire.
Eddie Martelli- Messages : 1330
Date d'inscription : 13/10/2012
Second personnage : Gruthenberg Strauss
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Ernesto KUENG Mar 31 Déc - 2:42
Fabuleux, ça donne l'envie d'un retour très proche.
Ernesto KUENG- Messages : 5513
Date d'inscription : 20/12/2009
Age : 28
Ancien Prenom_Nom : Jose Moreno
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Moses Payanas Mar 31 Déc - 12:50
Très bien écris, j'apprécie le fond avec le serment.
Moses Payanas- Messages : 4897
Date d'inscription : 19/05/2010
Age : 28
Ancien Prenom_Nom : August_Redd
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Mar 31 Déc - 13:35
Ernes KUENG a écrit:Fabuleux, ça donne l'envie d'un retour très proche.
Un retour que j'attend de pied ferme avec toute la sympathie que j'éprouve à tes sourcils !
Merci pour vos commentaires même si je doute que quelqu'un ai lu les 3 chapitres.
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Dean Schrader- VIP
- Messages : 1605
Date d'inscription : 15/08/2011
Age : 29
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Dim 5 Jan - 2:56
Ajout d'une petite série de screen qui donne un peu plus de profondeur à mon personnage. Elles seront mises à l'écart du background afin de ne pas perdre le fil puisque le background représente le passé et les screens représentent les événements qui se sont déroulé bien après l'histoire !
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Marcus Ruis Ven 10 Jan - 0:09
Très bon background, en plus d'être bien écrit l'histoire est bonne (la fin est énigmatique quand même). Bien joué.
Marcus Ruis- Messages : 2702
Date d'inscription : 20/11/2009
Ancien Prenom_Nom : Trey Stifler
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Dieu Giacconi Sam 11 Jan - 13:16
Histoire très bonne, la fin est superbe.
Dieu Giacconi- Messages : 2405
Date d'inscription : 07/11/2012
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Invité Sam 11 Jan - 15:48
Hâte de lire la suite de l'histoire Bro !
Invité- Invité
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Dim 12 Jan - 2:34
Merci à tous et particulièrement à ceux qui l'ont entièrement lu.
J'ai mis en ligne le premier paragraphe du chapitre 4, s'en suivra naturellement le reste des nouvelles. Pour ce début de chapitre, je me suis inspiré du style littéraire de Peter Crowley que j'apprécie énormément.
J'ai mis en ligne le premier paragraphe du chapitre 4, s'en suivra naturellement le reste des nouvelles. Pour ce début de chapitre, je me suis inspiré du style littéraire de Peter Crowley que j'apprécie énormément.
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Invité Dim 12 Jan - 22:55
Bien écrit, j'ai bien aimé le chapitre 4. Hâte de voir la suite.
Invité- Invité
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Santos Elbane Sam 5 Avr - 12:29
Jolie background.
Si quelqu'un pouvais me mettre en contact avec ce joueur ce serait cool, vue qu'il ne passe plus sur cmlv. J'ai des questions importantes à lui posé, merci.
Si quelqu'un pouvais me mettre en contact avec ce joueur ce serait cool, vue qu'il ne passe plus sur cmlv. J'ai des questions importantes à lui posé, merci.
Santos Elbane- Messages : 286
Date d'inscription : 26/12/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Ernesto KUENG Sam 5 Avr - 23:05
Tu vas bien myré? Et ne me prends pas pour un con vieux fou... Passe skype et arrête de faire le fantôme, je viens à croire que t'as crée un autre skype.
Ernesto KUENG- Messages : 5513
Date d'inscription : 20/12/2009
Age : 28
Ancien Prenom_Nom : Jose Moreno
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par rlmgksdmlfsdf Lun 21 Avr - 21:09
Omg, Tony tu dates! Tu te souviens? Stanley Hook.
rlmgksdmlfsdf- Messages : 666
Date d'inscription : 25/11/2013
Brad Henson- Messages : 1972
Date d'inscription : 05/09/2013
Age : 29
Ancien Prenom_Nom : Borislav Novatchkov
Re: Tony Hong, Tradition immortelle
par Tony Hong Mar 22 Avr - 19:02
Stanley Hook a écrit:Omg, Tony tu dates! Tu te souviens? Stanley Hook.
Beh oui j'me souviens, tu venais d'entrer au FBI lorsqu'on s'est rencontré.
Tony Hong- Messages : 429
Date d'inscription : 03/08/2013
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