Je n'avais que 14 ans quand la vie me porta son premier coup... Mon premier amour, une jeune américano-indienne de mon âge... Nous vivions un amour pur et sincère, un amour d'adolescent, une passion dévorante. Elle portait ma fille, mais je l'ignorais encore à cette époque. Alors que ses parents avaient décidés subitement de quitter la ville à cause de l'agression qu'avait subit ma Britney, j'étais sans nouvelles et sans la moindre idée de ce qu'il s'était passé, de où elle était.
Le coeur en miette, coincé entre une mère débordant d'affectation et un père pour qui l'honneur et la droiture d'un homme sont d'une importance capitale, je n'entretenais plus depuis ce jour que des relations amoureuses non-sérieuses, un adolescent froid et reculé faisait doucement surface, mon caractère s'était forgé. Mon père nous enseignait les valeurs familiales, mon frère Micky était le plus instable de nous deux, mais aussi le plus dévoué à la cause. Notre père voulait que l'on suive nos propres voies, dans la naïveté et l'inconscience de mon jeune âge je ne désirais que suivre son chemin et ne lui inspirer que fierté.
C'était sans compter sur l'assassinat commandité de mon paternel qui prit exécution sous mes yeux le jour de ma vingt-et-unième année. Je revois encore aujourd'hui son sang me gicler à la figure, et visualise encore très bien mes pensées profondes à l'instant sur le tournant spectaculaire que prenait ma vie.
J'avais décidé de refaire ma vie ici, à Los Santos. Je vivais de cette rage en moi, j'en étais rempli. Un vide qui grandissait au jour le jour. Le destin entre deux mondes, les services de police que j'avais choisi de rejoindre, et l'organisation criminelle dit Ruggiero avec qui j'avais pris contact pour venger mon paternel. J'étais sans le concevoir un pourri, cette rage me poussait à frapper plus que nécessaire ces nègres du ghetto, et à me faire de l'argent facile. Je n'avais aucun véritable ami, et je ne vivais que pour combler un vide sans fin, et assouvir une haine des plus fortes.
Un flic à mon époque était un dieu dans les rues, et c'est sans doute la principale raison qui m'a poussé à porter une plaque, je n'étais pourtant qu'un Soldat parmi tant d'autre. Mes cousins et moi s'étions retrouvés dans cette ville et notre famille s'unifiait quelques peu, si on mettait de coté la disparition de Micky qui était devenu alcoolique après la mort de papa. Malheureux sans l'admettre, ce mal être me poussait à rechercher de l'action, la police me procurait exactement et assouvissait parfaitement ce besoin diabolique. Je couchais avec une fille différente régulièrement, jeune connard insouciant et insensible, tel était le jeune James Armanetti durant plusieurs années.
Lieutenant au département de la police après plusieurs années de service, cette rage était toujours présente, ce vide n'était qu'encore plus grand. Jenny Torino mon ex-femme, mais à l'époque une simple infirmière que j'avais mise enceinte et abandonnée sur le trottoir de l’hôpital pour une autre quitta la ville avec mon fils. Dans toute cette noirceur de mon être, Joe Ciccero un Capitaine de la Ruggiero apportait sans le vouloir une aide qui me sera précieuse. Il devenait un ami, mon premier vrai ami. Je lui rendais service, il me rendait service, nos parties de poker autour d'un cigare et d'un verre de Wisky resteront à jamais marqués dans mon esprit.
Durant ma trente-cinquième année, le plus belle ange que la terre ai engendré fit son apparition. Julie Armanetti ma fille, le fruit de mon premier amour ; elle m'avait retrouvé moi son père. Je me souviens très bien de cette sensation de ce vide qui pour la première fois se remplissait plus que jamais. J'étais père, j'avais un héritage, j'avais le sentiment d'être heureux. Cette étape de la vie changea mon être pour toujours mais le destin n'est pas de tout repos... J'appris que mon ami Joe venait d'être éjecté du circuit, et je me devais de l'aider, en faire de même. Grâce aux preuves qu'il m'avait fourni j'avais réussi à arrêter trois leaders du clan juif de la ville et monter un dossier sur les Ruggiero. Cette trahison me coûta un contrat de plusieurs milliers de dollars sur la tête, j'étais père et pour la première fois j'avais peur de mourir. Ronald un de mes précieux cousin a été abattu au cours d'une intervention d'extraction par un agent fédéral et je compris rapidement que je ne ferai pas de vieux os ici si je restais sur place. Je pris ma fille et quelques dollars et j'abandonnais mes fonctions pour refaire ma vie loin de cet enfer en Alaska.
J'abordais la quarantaine mais depuis que j'avais retrouvé ma fille, l'abandon de mon fils nourrissait ce vide qui s'était installé à mes 14 ans. Jenny me retrouva là-bas avec mon fils, un magnifique garçon... Il me ressemblait, je me souviens de cette magnifique journée... Nous avons passé quelques temps ensemble avant de nous laisser une chance, puis nous nous sommes mariés. Pendant les 5 années qui suivirent j'ai eu une vie de famille, une vraie, une femme, une fille, un fils, une maison de campagne et un même un chien... Pourtant ce vide était toujours présent en moi, je le sentais au jour le jour et rien n'y faisait il ne disparaissait pas. Je vivais le rêve de beaucoup de gens mais je n'étais pas un homme comblé, j'étais vide et j'avais le sentiment de ne pas avoir accompli tout ce que j'avais à accomplir, je pris la décision de reprendre du service à Los Santos après toutes ces années au vert.
On m'avait réintégré Capitaine, je retrouvais cette peur de la mort, ces rafales d'arme automatique et cette adrénaline nourrissaient le démon dans mon être et m’apaisaient quelque peu pendant de longue années. Je n'étais pas mort, j'avais arrêté de vivre, chaque jour je gagnais en cicatrice et mon foie en alcool. Je ne suis pas resté fidèle à Jenny et j'en avais assez d'être un salaud ou de ce qu'on peut considérer comme un connard, je voulais repartir sur de bonne base et pour ça je devais divorcer. Fait mais pourtant j'avais toujours cette sensation d'inaccomplissement, j'avais peur de continuer à me détruire, et la mort de mon plus proche cousin, Rocco ne fit que de me remplir de tristesse et de haine supplémentaire. J'étais un homme triste, et seul, reculé et froid bien loin maintenant du jeune James Armanetti qui parvenait à l'époque à cacher ses démons. Une femme prénommée Selena Dwight parvient à me redonna la force de m'investir dans cette vie de fou, cette ville remplie de barjos et de tarés en tout genre. Elle m'aida à faire le deuil de mon père, le deuil de mon cousin, le deuil de mon premier amour. Ce vide, cette haine avec elle avait disparu, il avait pris fin. Je revivais.
Je construisais dès lors avec elle une relation sérieuse, posée, cette haine en moi avait disparue, et j'avais l'envie d'aider les communautés les plus défavorisés de mon district. J'avais envie de devenir un homme juste et un exemple pour mes enfants. Je menais et j'appliquais une politique de prévention et de répression, afin d'encourager et d'aider les communautés mais à la fois de dissuader tout délit grave. J'avais entrepris une réforme du secteur judiciaire dans le département de police et mis en place divers programmes de prévention et projets de loi notamment l'interdiction de la prostitution de rue. Je me donnais corps et âme pour ces quartiers sous ma responsabilité, et parmi ces efforts la présentation du programme des explorateurs assura ma promotion en tant que Chef-Adjoint du district central de la ville. J'étais devenu un Roi, le roi du centre et du sud-est de la ville. Je régnais sur mon royaume avec fierté et n'avait que pour envie d'aider cette communauté dont je me sentais responsable. Je n'avais pourtant qu'une impression après toutes ces actions : limiter la casse. Il était très dur d'obtenir des résultats durables...
Mais qu'est-ce qu'un roi sans sa reine ? Selena était touchée d'un cancer du poumon et était dans un état inquiétant à l’hôpital, j'étais mal de ne pas pouvoir être là pour elle, de ne pas la soutenir, mais ce n'était rien comparé à ce que je serai si j'étais à ses cotés, à la voir souffrir de douleur sans ne pouvoir faire la moindre chose, je ne voulais pas revivre ce sentiment d'impuissance, ce sentiment que j'avais vécu lorsque mon père perdait la vie sous mes yeux, non je ne pouvais pas. Ce que j'ignorais en revanche c'est que j'avais une petite-sœur nommée Rachel et on peut dire qu'elle tombait à pic dans ce moment aussi sensible de ma vie. Je n'aurais jamais pensé que notre mère était tombée enceinte juste quelques temps avant que mon père ne rendit son dernier souffle...
Je devais me faire à cette idée, j'avais une petite sœur. J'avais médité de longues heures à ce sujet, il est vrai que j'avais perdu bon nombre de personne dans ma famille, mon père, mes cousins et même mon frère. Gagner cette sœur, c'était retrouver une partie de ma famille, cette famille si sacrée. Mon père m'avait enseigné certaines valeurs et celle-ci était la plus importante à mes yeux. Très vite je me rendis compte qu'elle n'avait pas eu la même éducation que moi, sa vie fut elle aussi difficile, mais elle n'avait pas eu ce père et ces valeurs c'était à moi de lui enseigner, du moins je le pensais. Elle est impulsive et dispose du même sens de l'honneur que nous autres, de grands traits à maîtriser pour pouvoir régner; Elle est aussi jeune et naïve, en d'autres termes elle ressemble énormément au jeune James, que j'étais. C'est donc une tâche difficile qui se présente à moi afin de lui éviter les erreurs que j'ai pu commettre.
Selena revenait de l'hôpital après plusieurs mois de convalescence, les choses étaient différentes entre nous. Ni elle ni moi, n'avions supporté cette épreuve, nous étions distant, très distant. Je n'avais plus vraiment de sentiment pour elle à cette époque et c'est d'ailleurs après quelques temps qu'elle repartie pour s'occuper de son frère. Frère, je l'étais. J'avais donné à ma frangine l'occasion d'avoir un salaire en remplaçant Katlyn mon ancienne assistante et je me doutais bien que je devais m'attendre à ce que mes officiers tentent leur chance avec elle. Il était dur pour moi de savoir comment réagir, je la voyais davantage comme une fille que comme une sœur, la différence de maturité et d'expérience entre nous était un véritable problème, je la reprenais sans cesse, et je commençais à saturer, je voulais une sœur, une sœur avec qui partageait de bon moment, et non une sœur pour qui je devrais sans cesse donner pour la sortir de ses péripéties.
Je méditais beaucoup, et je me confiais à un vieil ami, un ami gangster, une relation qui me rappelait Joe, ce sacré Joe. J'avais connu Koby gamin, je l'avais escorté en prison, et ce petit con je l'ai maté, mais ce petit enfoiré avait grandi et c'était devenu quelqu'un à mon sens, de respectable. J'avais une certaine méfiance à son égard mais comme pour tout sujet elle était primordiale pour ma survie, cependant je peux affirmer que mon amitié envers cet être était tout ce qu'il y a de plus sincère. Avoir un ami était vraiment important pour moi. Selena revenait de son voyage et cela me perturbais, je devais faire le vide de mon esprit, et mes méthodes n'avaient toujours pas changées à ce sujet...
Nous n'échappons pas à nos démons, c'est la leçon que j'en tirais à ce moment là. J'avais été nommé Chef de la police, j'étais devenu comme un Empereur. Je devais diriger un département divisé entre ses postes, des gradés soit incompétents soit indigne de confiance, et une ville toujours aussi remplie de tarés. Je devais remettre de l'ordre et appliquer des changements et c'est exactement ce que je fis, et c'est exactement pourquoi j'attisais la rancœur de certaines personnes contrariées. Je repense à mon viel ami Koby, qui avait été envoyé par le FBI pour me mettre des homicides sur le dos ; des abrutis et leur palmarès ne manque pas de me le rappeler. Mon amour de l'époque n'allait guère mieux, les sentiments n'étaient pas revenus, j'avais été infidèle encore une fois, elle aussi. Un coup de balais aura été nécessaire pour remettre de l'ordre dans ma vie. Ma sœur quitta la ville pour vivre de nouveau à New York quelques temps après que notre mère nous ait définitivement été arrachée par le cancer.
Je devenu de nouveau un homme seul, triste, reculé et froid et je savais que ce vide démoniaque allait refaire surface tôt ou tard, et qu'inévitablement je sombrerais. Je pris donc la décision de me concentrer sur mon travail, de mettre en pratique ce que la police m'avait appris pendant des années. Incontestablement j'avais des talents d'investigateur, et je reconnais qu'avoir diriger ce bureau pendant des années fut très enrichissant et c'est d'une grande aide quand on est Chef de la police d'une ville comme Los Santos. Mon impulsivité naturelle me jouait par contre des tours, et j'estimais qu'un Chef devait être de nature sage et modérée. Pour le coup je regrette ce bon vieux temps où j'étais Capitaine et où je pouvais passer mes nerfs sur le premier connard d'Officier qui me les cassait. Je devais faire des concessions en toute apparence...
Alors voilà ce que fut ma vie pendant plusieurs mois. Je m'adonnais à être un bon Chef, à pousser ce département vers le haut et le rendre meilleur, comme pour laisser une trace de mon passage quand je rendrais définitivement ma plaque, car oui ce jour arrivera ; et si j'avais autant de dévouement c'est car j'avais peur de voir le constat de ma vie privée. Mon père qui était un homme entouré, près de sa famille, et moi - seul où sa propre sœur préférait aller vivre loin de lui. Je ne voulais pas y penser, car cela m'aurait fait admettre qu'elle me manquait profondément. Je ne voulais pas non plus penser au père que j'étais, un père absent. J'aime mes enfants et mes enfants m'aiment et me respectent sans aucun doute mais je me sens profondément coupable encore aujourd'hui de vivre ici alors qu'ils sont loin de moi. Je ne savais pas non plus si j'étais fait pour vivre avec une femme, chaque tentative fut un échec, et je me demandais si j'étais fait pour ces conneries. Pourtant, et ce fut un classique dans ma vie, il y aura toujours une mexicaine pour me taper dans l’œil et me faire remettre cette certitude en question.
Je faisais le nécessaire pour enterrer ces tourmentes, un régal pour mes démons. Ce fut qu'une question de temps avant qu'ils ne refassent surface.
Dernière édition par James Armanetti le Sam 11 Fév - 21:07, édité 10 fois
Waouh.. j'en ai le souffle coupé, de part l'écriture et le contenu du BG que par la musique qui se marie parfaitement avec. J'ai hâte de lire la suite.
Ps: Voleur d'image
Kyne Sanderson
Messages : 1503 Date d'inscription : 15/05/2012 Age : 31 Second personnage : Inaya Armanetti
J'aime bien la mise en page, c'est clair et moins chiant à lire que les background ordinaires. J'ai bien aimé le contenu même si ça ne parle pas de Graham, en général c'est vraiment sympathique !
John Castaneda
Messages : 8612 Date d'inscription : 19/06/2012 Age : 27
Merci pour tous les commentaires, c'est encourageant.
@Graham : Oui je voulais t'y inclure vu que c'est une partie importante du personnage en soit, du moins une personne qui a comptée, mais je voulais pas trop détailler. En revanche dans l'avenir je pense qu'il y aura un flashback qui parlera de toi, t'inquiètes pas.
Ton nouveau background est magnifiquement synthétisé, en toute harmonie avec la musique, sincèrement j'ai adoré, j'espère, en vue des évènements qui suivront, reprendre Selena, histoire de reprendre ce RP..
Adrian_Izydorczyk
Messages : 6923 Date d'inscription : 28/12/2012 Age : 26 Ancien Prenom_Nom : Josef_Blake