The Ruggiero Mob : Part XIV

On a fait du bon boulot Gareth

Il me demandait $30 000, après les emmerdes d'hier et un tel revirement de situation, je savais où j'allais terminer. Mais j'ai continué à poursuivre la lumière, l'espoir de la vie me guida, comme si je refusais de croire à la fin.

Alors c'est comme ça que je meurs, à 24 ans seulement, je m'écrase contre le volant d'une berline noire souillée par tout le sang de mon crâne. Assassiné sans aucune pitié de la part de celui que j'estimais le plus, on m'a dit plus jeune qu'on reconnaissais un homme à sa mort, au soir de sa vie. Si le dicton dit vrai, alors Gareth Ghezzi ne fut qu'un branleur de plus sur cette terre, et la page se tourne...

La marche est en route, les sensations façon LS sont de retour. L'avantage de Phoenix, c'est que j'y étais arrivé comme dans un chausson, j'y avais les contacts, j'y avais le statut et tout le tintouin. Là, je jouis toujours de mon statut de membre de... Vous savez quoi, mais il faut montrer que Leather est toujours le patron, que c'est une ombre qu'on craint dans les rues, mais il faut agir intelligemment sans avoir besoin de se salir les mains. Je suis plus sous pression qu'avant, et ma gonzesse l'a remarqué, si on lui demande qu'est-ce qu'elle pense de ce déménagement, elle répondra certainement que ça la fait chier de me voir rentrer moins ouvert à la baraque, mais qu'est-ce que vous voulez... Je suis fait comme ça.



De retour dans ces rues, il est clair que les choses ne sont plus les mêmes qu'avant, je suis aux antipodes de Phoenix, certes. Mais aussi de ce que c'était il y a quelques années. Toutefois, me trimballer sur Delfino street en absorbant une bière comme du temps où j'y régnais est une activité qui me plait toujours autant. Peut-être par vanité.



Je papillonnais comme une jeune pucelle de retrouver mon frangin, d'abord parce qu'on se ressemblait. Et puis parce que bien que je fasse partie d'une "famille", la vraie famille avait aussi du bon. Et lui reparler autrement que par téléphone ou en transit, en sachant que cette fois c'était pour durer un peu participait à me ravir.



Il était traqué, et moi je gardais toujours Matt' avec moi pour couvrir mes arrières, les rues ne sont jamais sûre pour quelqu'un dans ma position. Pas le genre de retrouvailles familiales qu'on imagine ou qu'on voit dans les films. On s'est rapidement remis à parler business, parce que c'est ça qui nous anime, qui nous fait vivre. Il m'a mit en confiance, me disant que j'avais toujours de la place dans ce monde qui avait tourné sans moi. J'en attendais pas moins, certes, mais ça fait chaud au cœur quand même.



                 



Par la suite il m'a présenté à un madeguy, Henry. Présentations brèves, mais c'est le genre d'échange productif comme je les aimes, pas besoin d'être extrêmement loquaces pour se faire passer l'essentiel. C'est comme ça que les affaires marchent chez moi.
Toutefois, un des types du coin a eu le temps de détruire mon hombre, Matt, sur un coup de colère. En désobéissant par la même à un ordre direct, il aurait peut être mérité que je le fasse disparaitre, mais j'avais d'autres projets pour lui, bien plus utiles que de végéter dans un trou, le derme rongé par la chaux vive.



Après le passage par l'hosto pour foutre de la glace sur ses hématomes, on s'est lancés dans nos activités avec Matt. Mes affaires sont en marche, et j'ai l'impression que rien n'y personne ne pourront les arrêter. Sentiment de débutant en quête, je le savais, mais l'optimisme est parfois facteur de réussite. Il ne reste qu'à se donner les moyens de bâtir en se battant au quotidien, pour combler un vide sentimental qui avaient fini par me provoquer de l'hypertension et qui m'avait conduit à me remettre à fumer.