Romerio Domengo, destiné à devenir un cyclone.

"Romerio, romerio... Reveille toi, on part aujourd'hui, j'suis revenu te chercher, comme promis. Tu peux plus vivre ici, on pars aux Etats-Unis, chez Claudia."

Issu d'une famille pauvre Colombienne, fils d'une mère camée et d'un père ouvrier qui s'acharne à l'usine chaques jours pour assister sa femme à la consommation d'sa came. Un espèce de cercle vicieux, et on s'en est jamais sorti, moi et ma famille. J'ai toujours vécu dans la misère et la pauvreté, je mangeais pas tout les jours à ma faim, mais j'me plains pas nan, c'est ainsi que va la vie, c'est ainsi que Dieu m'a placé, et j'dois m'en sortir, peu importe mes conditions d'vie. J'aurais peut-être preferé rester au pays, faire ma vie la bas, on avait deja pleins d'plans avec mon frère Paco, mais c'est pas possible. J'suis pas encore majeur, et mes parents arrivent plus à tenir financierement, ils ne me disent rien, mais l'assiette est chaques soirs un peu plus vide, et j'le sens.

Ca fait deja trois semaines que Paco est parti aux Etats-Unis, chez notre cousine Claudia il paraît qu'elle habite dans un quartier placé dans un territoire de gang, et que c'est super chaud la bas, mais ça m'effraie pas, j'ai deja pleins d'idées qui défile dans ma tête. Et j'pense à Paco qui est deja la  bas, qui prend ses repères, qui fait ses marques. Je sais qu'il aura pas d'mal à s'intégrer, j'en suis même persuadé, c'est pas l'genre à baisser les bras à la premiere difficulté venue. C'est un Domengo après tout. J'ai reçu une lettre d'ailleurs, hier ou avant hier, j'me souviens plus trés bien. La rue où ils logent avec Claudia, s'appelle l'Imperial, il me dis, que là où il est, ça n'a rien à voir avec ce qu'on peut voir à la télévision. Drogues, sexes, armes, ventes, gangsters, tirs, tags, huja... Cyclones, voilà ce qui ressort de cette lettre. Il a vraisemblablement deja parlé aux habitants de la bas, et selon lui, tout un gang est installé dans la zone qu'on appelle Ganton, ils sont vétûs de verts, on les nommes les Cyclones.
Ma cousine est bien trop discrète et faible, j'suis persuadé qu'elle ne leur a jamais adressé la parole, et que quand j'viendrais la bas, elle voudra pas que j'aille les voirs. Mais je sais que ça s'passera différemment. On va avoir besoin d'eux pour survivre, et pour se refaire.