Vous savez, dans la vie il y a des choses qu'on aimerait bien pouvoir oublier. Des souvenirs qui malgré nous, hantent notre esprit ainsi que notre sommeil. Parfois, ça devient si difficile à supporter qu'on ne pense plus vraiment à ce qu'on fait, on ne réalise plus le mal qu'on fait aux autres. Je me souviens d'une personne qui m'a dit un jour ; on a toujours le choix dans la vie. Quand elle a su ce qui m'était arrivé, sa réaction fut tout autre, elle a bondi de sa chaise et m'a fixée d'un air choqué. Elle n'aurait jamais pu envisager que j'étais la victime d'un tel malheur et pourtant...
Lundi le 8 septembre 2014 - 9h34
Ce matin lorsque je me suis réveillée, j'avais la tête dans les vapes. J'avais encore ce même goût sur la langue et une chaleur inconnue était, comment dire, collée contre moi. Je me retournai pour apercevoir cette jeune femme, sublimes et tout autant innocente dans son sommeil. Qui était-ce déjà ? Juste le fait de regarder son visage aux traits fins et doux me fit rappeler qui elle était. C'était Ayuka, la nouvelle Japonaise qui venait tout juste de passer au rang d'Officier pour le poste Central, mais peu importe. Le fait est que, encore une fois, cette jeune femme était victime de mes pulsions sexuelles. Réellement, je ne sais pas grand-chose sur elle. Sauf le fait qu'elle est asiatique et qu'elle boit un genre d'alcool maison à base de je ne sais trop quelle saloperie. Cet alcool qui m'a brûlé la gorge la fois où elle me l'a fait goûter. Malgré tout, je n'avais pas bu une goutte la veille et ça, j'en étais certaine. Alors, je tentais de me souvenir, pourquoi étais-je dans un état si lamentable. Puis, je me souvins, je passai ma main rapidement dans les poches de ma jupe, celle-ci, tombée au sol, car bien entendu, je me trouvais à cet instant complètement nue. Je ressortis ma main des poches de ma jupe tenant un flacon transparent. La petite bouteille en plastique était d'une forme cylindrique et elle contenait une bonne vingtaine d'antidépresseurs, dans la bouteille se trouvait un papier, simplement les indications et la prescription. Trente comprimés, c'est ce qui était inscrit sur le papier. Le problème, c'est que je devais n'en prendre qu'un seul par jour et que j'avais reçu cette prescription la veille. Pour faire bref, j'avais tenté de m'intoxiquer, mais ça n'a pas marché, la dose n'est même pas venue à bout de moi, mais elle était suffisante pour me faire oublier totalement ma soirée. J'étais là, assise sur le bord du lit, à tenter de replacer mes idées. J'ai finalement pris la peine de me lever pour enfiler ma robe de chambre rouge, celle en dentelle que j'adore porter à chaque matin lorsque je me réveille. Je me dirigeai vers la cuisine où mon ordinateur portatif se trouvait, comme toujours. J'ouvris celui-ci et me réchauffa une tasse de café que j'avais fait la soirée précédente avant de m'installer derrière l'écran. Ce matin, comme à mon habitude, je regardai brièvement mes messages sur Wookers ainsi que mes e-mails. Sauf que cette fois, j'avais vraiment besoin de remettre mes idées en place. Il me fallait absolument faire quelque chose, je n'avais aucunement envie de vivre comme une droguée sur les antidépresseurs, mais je n'avais encore moins l'envie de vivre dans la tristesse et les souvenirs malsains qui font de moi une jeune femme traumatisée. Oui, c'est ainsi que je me considère, une gamine blessée par son passé, un passé trouble que je ne devrais pas laisser me démolir. Pour parvenir à mettre une croix sur celui-ci, il va d'évidence pour moi, que dès maintenant, je devrais remonter dans mes souvenirs pour faire le point sur cette histoire. Alors me voici, assise derrière mon écran, les dix doigts au-dessus des touches de mon clavier. Commençons dès le tout début et laissez-moi vous raconter mon histoire.
29 mai 1990
Ça, c'est le Denver Health Medical Hospital. C'est dans cet hôpital que j'ai vu le jour. À entendre les histories qu'on m'a raconté au sujet de l'accouchement de ma mère et après avoir vu les nombreuses photos qui avaient été gardées en souvenir, il n'est pas difficile de croire que mes parents étaient très heureux de ma naissance.
Lorsque j'étais toute petite, mon enfance fut difficile, malgré nos conditions de vie favorables, mon père était loin d'être clément avec moi. Ce dernier, Sterre Schäfer, était à l'époque un Sergent de police pour le département de Denver, c'était un grand homme de carrière. Son père, que je n'ai jamais rencontré était un Allemand de souche pure, il a préféré quitter son pays lors de la Première Guerre mondiale plutôt que d'y participer. Ma mère, Melaine Moody était également quelqu'un de très travaillante, c'était une jolie femme avec des traits fins, qui avec les années ont finis par lui donner un air défraîchis. Quant à elle, Denver était sa ville natale, elle y avait vécu toute sa vie avec ses parents, mes grands-parents qui eux ont décidé de prendre leur retraite dans un pays beaucoup plus éloigné, l'Espagne. Je ne les ai donc jamais vraiment connus.
Chez nous, c'était ma mère qui s'occupait de moi, mon père lui était plutôt du genre à payer la maison, la nourriture et tout cela, bref, c'est lui qui réglait les comptes. C'est pour ça que dès lors de ma naissance, ma mère a quitté son emploi pour rester à la maison et s'occuper de moi. Je fus donc l'enfant unique de ces deux personnes, j'étais tout de même ce genre de gamine qui était appréciée des autres, oui, mais pas autant que vous ne le croyez. J'étais très créative et peu sérieuse lorsque j'avais environ 12 ans et avant cela. Moi, ce qui me plaisait, c'était la musique. Je chantais et j'écoutais sans cesse de la musique, c'était ma passion et je me disais même que plus tard, j'allais devenir chanteuse. Mon père, ça le rendait fou de rage, lui qui était un homme rationnel et très strict n'appréciait pas du tout que je souhaite faire une carrière dans ce genre de domaine. Vous allez me dire, c'est normal pour un policier, non ? C'est normal jusqu'à un certain point pour un homme de ce type de mentalité, mais de là à ce qu'il me refuse totalement l'accès à la musique, ce n'est plus normal. Je me souviens bien, je devais me cacher chez une amie lorsque j'avais envie d'écouter des disques de mes groupes préférés de l'époque et si mon père avait le malheur de découvrir quoi que ce soit, il m'envoyait passer le week-end chez son frère. Un vieil homme, encore plus strict que mon père, sauf que celui-ci était plus menaçant, il n'avait rien du côté paternel que conservait mon père en permanence. C'est homme, c'est celui-là, celui qui changea ma vie à tout jamais. L'homme que je regrette amèrement d'avoir dû fréquenter.
Hiver 2003
L'hiver, cette année-là à Denver fut des plus rude pour moi. L'hiver qu'on a eu était désagréable, un hiver sec avec des températures d'un froid extrême. On a eu plusieurs fermetures d'école ainsi que de longues périodes où les routes étaient fermées à cause de la neige. Ces temps-là devenaient lourds à supporter pour le moral. On devait rester chez nous, enfermés et moi, j'avais juste l'envie de me désennuyer en écoutant de la musique. Lors de ces grosses tempêtes de neige, j'avais souvent l'envie de me cacher et c'est ce que je faisais. Je sortais mon vieux lecteur de disques compacts portatif que je cachais dans le fond de ma garde-robe et je descendais me cacher au sous-sol. Je m'assoyais dans un tas de vieilles couvertures et je mettais les écouteurs sur ma tête. J'écoutais de tout, des airs de musique moderne, autant que de la musique classique. Je me surprenais même à chanter parfois. C'était un exutoire pour moi, ça me permettait de faire le vide dans ma vie de gamine et de relaxer, j'en oubliais même les conséquences, conséquences qui furent désastreuses.
Mon père m'a effectivement surprise plusieurs fois dans la cave et à chaque fois sa réaction était abusive. Il me tirait par le bras et m'arrachait le casque de mes oreilles pour ensuite m'enfermer dans ma chambre la nuit durant. Il cachait par la suite le lecteur que je m'efforçais de retrouver et le lendemain matin, il m'amenait chez son frère pour m'y faire passer la journée complète. Les deux hommes avaient la même vision des choses, ils disaient que la musique que j'avais l'habitude d'écouter me rendait idiote, elle m'apprenait des choses sur la vie qui ne sont rien de la réalité. Alors, j'apprenais à connaitre cet homme. Il était à la fois très distant et froid, même si par moment, il devenait très intimidant. Lorsque je passais des nuits chez lui, il me réconfortait avant d'aller au lit. Il était gentil avec moi, il me laissait dormir dans son lit et il me racontait toujours une petite histoire. Ses contes étaient, bien sûr, des récits du temps qu'il a passé à la guerre, mais c'était tout de même des histoires amusantes vu la façon qu'il avait de raconter. À partir de là, tout allait très bien, le seul problème était dans le comportement intime de cet homme, dans sa façon de faire les choses. Il avait des manières spéciales, ça lui permettait de prendre mettre les gens en confiance tout en les effrayants. Malheureusement pour la moi, il a atteint ce but.
Un soir que mon père m'avait pris encore en train d'écouter de la musique, il m'a de nouveau envoyée chez mon oncle. Sauf que cette fois-ci, il n'a pas attendu le lendemain matin comme à l'habitude. Il est allé me reconduire sur-le-champ. Cette soirée-là, tout s'est déroulé comme à l'habitude avec mon oncle. Une tempête se préparait et on annonçait déjà à la télévision que les routes seraient fermées durant une période d'au moins une semaine. Cette nuit-là, mon oncle vint me border, il m'annonça que mon père avait téléphoné, j'allais passer la semaine ici, que ça allait me servir de leçon. Encore aujourd'hui, je me demande si mon père savait ce qui allait se passer, s'il avait voulu la souffrance que mon oncle m'a causée. La semaine durant, j'ai été froidement abusée par mon oncle, je n'entrerai pas dans les détails, mais je tiens simplement à dire que c'est arrivé à chaque soir. Je tentais d'appeler mes parents au téléphone, mais la tempête faisait rage dehors et le téléphone avait été coupé. À chaque soir durant, il venait me border et il m'agressait avec violence. 4 ou 5 jours après ce drame, la tempête se termina, mon père vint me chercher. Lorsqu'il arriva, j'ai couru dans ses bras en pleurant. Celui-ci ne prit même pas la peine de m'écouter, elle prit mes bagages et ne partit pour la maison. Je discutai longuement avec ma mère de ce qui m'était arrivé, celle-ci en parla à mon père. Je ne sais pas réellement quel genre de conversation ils ont eu ensemble, mais ce qui est certain, c'est que la suite des choses n'allait pas arranger la situation. Mon père ignora totalement la situation et ma mère m'expliqua concrètement qu'il ne fallait pas mentir, elle me disait que des choses comme ça ne sont pas drôles, qu'on ne dit pas ça. Elle me prenait pour un bébé, j'avais 13 ans.
Le silence
J'ai perdu par la suite tout intérêt pour m'amuser. Je devins une gamine silencieuse, obéissante. À l'âge de 18 ans, je quittais déjà la maison familiale, j'avais sous la main mon High School diploma, alors je commençai à vivre en société. J'avais un emploi, je me trouvai rapidement un logement en banlieue de Denver. Je m'y installai et à l'âge de mes 21 ans, j'ai décidé de m'inscrire à l'académie de police de Denver. Mon père y étant Sergent, j'ai cru avec désespoir que j'arriverais à rester dans sa bonne estime si je faisais un pas vers la police. Ce fut en vint, après avoir fait l'académie ainsi qu'avoir passé un peu moins d'un an en tant qu'Officier, mon père m'ignorait plus que jamais. Pour lui, j'n'étais plus qu'un agent d'la paix. To protect and serve, c'était ce qu'on me répétait sans cesse et c'est encore le cas. J'en avais marre de me faire rejeter par ma famille. J'ai donc ramassé tout mon argent et j'ai pris le premier avion pour Los Santos. J'ai mis deux ans à m'installer, je passais d'un petit travail à un autre. La vie fut compliquée pour moi durant ces deux années. Je commençais à voir clair dans mes émotions, enfin, je croyais. L'expérience traumatisante que j'ai vécue m'a fait croire que je ne voulais plus entrer en contact avec un homme. Alors, je me suis définie comme étant lesbienne, mais sans le savoir, je me faisais du mal. Je cachais mes vrais sentiments et ça, ce n'était pas la solution.
Ces trois derniers mois passés au sein du Los Santos Police Department m'ont fait prendre conscience de bien des choses. J'ai rencontré des gens qui m'ont ouvert l'esprit et qui m'ont fait réaliser ce que je devais faire et ne pas faire. Maintenant que je vous écris, je ne suis plus chez moi, à Los Santos. Je me trouve actuellement à Cuba dans une petite maison paisible sur le bord de l'eau. J'écris, assise sur une chaise longue, à l'ombre sous mon patio. J'écris et je réfléchis, je pense à ce que j'ai fait ces derniers temps, depuis que j'ai trouvé un poste dans la police de la ville. Maintenant, laissez-moi vous raconter ce qui m'a changée, ce qui m'a fait prendre conscience de ce que j'étais et voulais réellement dans la vie.
31 décembre 2014
Selon l'avis personnel de bien des gens, je crains que mon nouvel an ne soit qu'un échec total, mais pas pour moi. Après 4 mois d'arrêt de travail, je retrouve enfin mon poste au sein du département de police de Los Santos. Les temps changent, je ne reconnais pas beaucoup de visages chez les Officiers. La direction du poste n'a pas beaucoup changé, mais peu importe, je m'adapte rapidement. En ce 31 janvier, j'suis chez moi et je relaxe, j'ai pris la peine de faire un peu de rangement dans les dossiers de mon ordinateur portatif. J'suis finalement tombée sur mes écrits que j'avais rangés dans une section discrète du dossier "Mes documents". Mon psychologue m'a dit qu'écrire allait toujours me faire du bien, c'est une forme d'exutoire. Alors, dans le but de m'éclaircir les idées, j'me suis fait couler une bonne tasse thé et j'ai été m'écraser dans mon fauteuil. Me voilà donc, en cette veille du nouvel an, assise dans mon salon, mon ordinateur sur mes cuisses et une tasse de thé sur une table basse. J'écris, mais pas n'importe quoi. Ce que j'écris à un but, cela me permet de faire connaissance avec moi-même et de relater les faits et événements qui sont survenus depuis la dernière fois que j'ai écrit.
Si je commençais simplement par vous raconter le cheminement que j'ai fait depuis mon départ de mon poste au département de police. En terme de chronologie des événements, j'ai d'abord pris mes deux semaines de vacances à Cuba. Je les ai vécues pleinement, je souhaitais prendre du vrai repos et réfléchir par la même occasion à ce qui allait se dérouler dans mon futur. J'en suis très rapidement venue à une conclusion ; je voulais revenir au Los Santos Police Department. Même en sachant que le fait d'avoir suivi ce parcours professionnel n'avait jamais été un choix de cœur, je voulais y retourner parce que ma place est là-bas, je ne connais rien de mieux. Le problème, c'est qu'il m'était impossible d'y retourner dans de telles conditions. Je devais mettre une cible sur mon problème et par la suite le régler.
Après mes vacances, je suis retournée chez moi et je me suis attaquée au problème, mais pas sans aide. J'ai pris plusieurs rendez-vous avec un psychologue d'une firme privée, un homme très sympathique qui m'a énormément aidé. Au début, on se voyait pratiquement à tous les jours. Je lui racontais mon histoire, ce que j'ai vécu et tout ce qui a entouré la suite. Comme par exemple ; mes nombreuses tentatives de suicide qui ont précédé mon départ du Police Department. Après un mois entier de consultations, mon psychologue et moi sommes arrivés à une grosse conclusion qui m'aiderait à faire une croix sur mon passé. Il m'a conseillé de retourner à Denver et de reprendre contact avec ma famille. Cette famille, celle qui m'a rejetée. J'en avais peur, peur de les revoir, peur de me faire repousser à nouveau, mais j'avais également peur de ne jamais réussir à vivre en paix avec moi-même si je ne retournais pas là-bas pour savoir ce qu'ils étaient devenus avec les années.
2 janvier 2015
Vous pensiez surement que mon histoire n'allait jamais s'arranger, que j'allais vous dire qu'après la rencontre avec mes parents, je suis devenue encore plus détruite psychologiquement que jamais. Ceux qui pensent ça, vous avez lamentablement tort. Voici ce qui se produisit le 5 novembre 2014 :
Me voici, après une longue route depuis Los Santos. Ici à Denver, comme à Los Santos d'ailleurs, le temps était froid. La belle ambiance colorée de l'automne commençait déjà à faire place à la rudesse de l'hiver. Moi, j'étais là, plantée devant la porte de la maison dans laquelle j'ai grandi. Je lève tranquillement le poing, m'apprêtant à faire quelqu'un chose qui me paraissait totalement insensé il y a à peine deux mois de cela, et je cogne à la porte. Pas une seule foi, je cogne, une fois, deux fois, trois fois. Je me souviens de ce moment, j'ai paniqué. J'envoyais des rafales de coups sur la porte jusqu'à ce que ma mère finisse par répondre. J'étais en pleurs, je me suis arrêté de bouger un instant et je l'ai regardée droit dans les yeux, j'attendais sa réaction. Elle était ravissante à mes yeux cette journée-là, elle portait une chemise noire au-dessous d'un tailleur blanc très chic. Ma mère avait toujours eu beaucoup de goût pour la mode, tout comme moi. Les secondes s'écoulaient, je fixais ma mère avec le regard d'une gamine qui ne désire qu'une seule chose. Cette chose était toute simple, cette gamine qui vivait en moi ne m'avait jamais quittée. Elle tourmentait mon âme et mes pensées pour une seule et unique raison, car je devais faire une croix sur mon passé, je devais faire sortir cette gamine de là pour enfin vivre ma vie de femme. Vous réalisez qu'à cet instant précis, tout allait se jouer dans le jugement de ma mère, dans sa réaction. Son visage, je me souviens ; il s'est illuminé. Son expression est passée de la surprise à un bonheur indescriptible. Elle s'est écriée mon nom et a grandement ouvert ses bras pour m'accueillir. Je n'ai pas hésité une seconde, j'ai serré ma mère dans mes bras, une étreinte tellement satisfaisante. De grosses larmes coulaient sur mes joues. Je ne sais pas si c'est sa curiosité ou le bruit des pleurs que ma mère et moi faisions qui ont attiré mon père, mais celui-ci a surgi de nulle part, ayant la tête posée sur l'épaule de ma mère, je le fixais dans les yeux de la même manière que je l'avais fait quelques secondes plus tôt avec ma mère. À son tour, il me sourit et accourut pour nous prendre moi et ma mère dans ses bras.
La discussion qui suivit fut révélatrice. J'appris que mon oncle était en prison pour une durée de quinze ans. Mes parents m'ont fait comprendre qu'ils me croyaient à présent, j'étais soulagée, mon âme fut libérée. On m'a ouvert les portes de la libération et je les ai franchies, je peux maintenant vivre ma vie comme la femme que je suis et que je veux devenir. Sinon, mes parents ont insisté pour que je reste plus longtemps. Je suis restée pendant deux bonnes semaines, mes parents ont bien prit le fait que je sois attirée par les femmes, ils ne semblaient pas frustrés de cette situation et ils étaient heureux que je vive bien avec ce fait.
Bref, je ne pouvais pas rester éternellement à Denver même si l'envie était très forte. Mes parents n'en ont pas fait de cas, ils ont bien compris le fait que j'aie une nouvelle vie. J'ai continué à avoir des rencontres avec mon psychologue, celui-ci désirait avoir une bonne discussion avec moi sur ce qui s'était déroulé chez mes parents et il était satisfait de la tournure des événements. Il m'a fortement conseillé d'entretenir une très bonne relation avec mes parents, ce que je fais d'ailleurs, et il a dit qu'il était fier de mes progrès.
Très exactement, le 20 décembre, mon psychologue prit la décision de réduire nos rencontres à uniquement une fois par semaine. De plus, il rédigea un document attestant que je suis apte à reprendre le travail et il me conseilla de rédiger une lettre pour retourner au Los Santos Police Department, car tel était ma volonté. C'est ce que je fis.
15 février 2015
Cela fait déjà un mois et demi que je n'ai pas écrit. Il y a plusieurs raisons à cela. La principale, c'est bien évidemment le travail. Depuis mon retour au LSPD le 30 novembre dernier, je n'ai fait que gagner en assurance et en responsabilités. Depuis mon passage au grade de Senior Lead Officer le 24 janvier, je n'ai fait que travailler. Effectivement, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour moi. Par contre, le peu de temps que j'avais, je m'efforçais de le partager avec la personne que j'aime. Kayla, mon épouse depuis exactement une semaine aujourd'hui. Le 8 février fut une journée que j'ai vécue avec énormément de bonheur. Je ne pense pas être capable de décrire l'amour et l'attachement que j'ai pour cette femme, car le lien que nous avons est simplement trop puissant. Il dégage tellement d'énergie que c'est impossible de le décrire avec des mots. Aucun écrit, aucune parole, aucun texte ne parviendrait à expliquer convenablement l'amour que je ressens pour elle. Lors de cette journée, nous avons tout simplement officialisé notre union devant Dieu. Non, je n'étais pas baptisée, mais pour l'occasion, j'ai fait l'effort de le devenir. Je dois avouer que depuis, j'ai commencé à m'intéresser d'avantage à la religion catholique. Même si je n'étais pas croyante auparavant, je dois avouer qu'il est toujours bien de s'identifier à quelque chose. De plus, je considère que la vision du monde offerte par la religion catholique est très inspirante. Bref, je ne souhaite pas réellement entrer dans ce genre de détails. Le fait étant que je suis actuellement très heureuse de mon union maritale.
28 février 2015
Ça y est, on en parle déjà. Vous devez probablement vous demander de quoi est-ce que je parle. C'est fort simple. Je parle du sentiment que ressent une femme, de ce besoin qu'elle a d'avoir un enfant. Vous savez quand on est bien dans notre couple et que la vie joue en votre faveur. Dans ces conditions-là, on se sent prêt à affronter n'importe quoi et la première épreuve qu'une femme vient à acquérir, c'est le désir d'avoir un enfant. Ce désir, je le vis actuellement et par-dessus tout. Je ne cesse d'y penser. Je suis tout simplement incapable de me vider l'esprit, ça me trottine toujours dans la tête, que ce soit le soir avec ma femme, au boulot sur une intervention à risque ou derrière l'ordinateur dans le bureau des Officiers pendant que je rédige un rapport sur une plainte. Il n'y avait pas énormément de solutions à mon problème. Je me devais de le proposer à Kayla, de lui parler du fait qu'on pourrait adopter un enfant, que l'une de nous se fasse inséminer ou que l'on trouve un donateur qui accepterait de nous faire un don de sa semence.
Elle accepta, j'en fus très heureuse d'ailleurs et Kayla prit une décision pour nous deux. Elle décida de quitter le LSSD. C'est vrai que ces derniers temps, je commençais à me faire énormément de soucis pour elle. Je la retrouvais souvent à l'hôpital d'All Saints, parfois dans des conditions très critiques et d'en d'autres moins alarmantes, mais tout de même très inquiétantes. Cette décision fut prise sur le vif et pour ma part, je savais que je risquais de pouvoir passer au rang d'Inspecteur très bientôt. J'en ai fait la demande et je suis confiante, je pense mériter une place au sein du bureau des Inspecteurs. Pour le bébé, la décision fut simple. C'est moi qui porterai l'enfant. J'ai donc entamé les recherches et il s'avère que la solution la plus simple fut le don de sperme. Les listes d'attente pour se faire inséminer étant extrêmement longues. Reste plus qu'à voir comment ça va se dérouler.
8 mars 2015
C'est aujourd'hui le 8 mars que j'ai appris quelque chose de tragique dans ma vie de femme. Si seulement j'avais pu ne jamais le savoir, je pense que ça aurait été mieux ainsi. Normalement, cette journée aurait dû être très joyeuse étant donné que j'ai passé une partie de la journée avec ma femme pour célébrer notre anniversaire de mariage. Mais elle ne l'était pas, au contraire. Avant de passer le reste de la journée avec ma femme, j'avais un rendez-vous chez le médecin. Le but de ce rendez-vous était très simple ; vérifier si j'étais bel et bien enceinte. Après quelques heures d'attente, j'ai finalement pu passer les tests et heureusement, les résultats de ceux-ci m'ont été transmis très rapidement. J'ai été assez déçue d'apprendre de par l'appel téléphonique du docteur que je n'étais pas enceinte, mais je n'étais pas au bout de mes peines. Le médecin m'apprit que j'étais stérile. Je lui ai simplement raccroché au nez, en lui disant de ne plus jamais m'appeler. J'étais défaite. Le pire dans tout cela c'est que je savais pourquoi, je savais comment et je savais qui m'avait rendue stérile. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais ce qui est fait est fait. Celui qui m'a enlevé ma virginité m'a également dépourvu du pouvoir de combler le besoin maternel de me reproduire. Pour le restant de cette mauvaise journée, j'ai essayé de garder le sourire. Ma femme s'en est très certainement aperçu. Je ne sais tout simplement pas comment je vais faire pour lui annoncer la nouvelle, mais je sais bien que tôt ou tard, je n'aurai pas le choix de le faire. Sinon, je pense que ma semaine ne s'est pas si mal déroulée étant donné que le 5 mars, j'ai été promue au grade d'Inspecteur de premier échelon. C'est un grand privilège que l'on m'accorde et j'en suis très fière et très heureuse, mais bon...
Dernière édition par Alice Schäfer le Lun 9 Mar - 0:43, édité 16 fois
Alice Schäfer
Messages : 684 Date d'inscription : 16/03/2013 Age : 26 Second personnage : Anna_Northstorm
Ça viendra bientôt, je compte surement écrire une autre partie cette semaine, mais déjà j'dois écrire toute la partie qui résume sa vie antérieure puis après toute la partie qui s'est déroulée IG.
Alice Schäfer
Messages : 684 Date d'inscription : 16/03/2013 Age : 26 Second personnage : Anna_Northstorm
Ça fait longtemps que j'ai pas lu un background; J'ai lu le tiens pour faire passer le temps et je ne suis pas déçu, j'ai vraiment beaucoup aimé. Suite ?