Phoenix Lawford: Questions et réponses. |MAJ 12-09-15|

- Est-ce que ça vous arrive parfois, le soir en rentrant chez vous de vous poser dans le lit sans même prendre la peine d'ôter votre veste et de commencer à méditer sur la journée qui vient de se terminer ? Non ?
Ca m'arrive, bien trop souvent hélas. Me plaindre ? Non monsieur, je ne suis pas là pour me plaindre.
Pourquoi je suis là ? Je crois que je suis là pour trouver un sens à tout ça, tenir le coup et surtout, ne pas plonger, plonger dans l'ivresse d'une vie qui semble monotone et répétitive.
Je suis là parce que j'ai besoin de trouver le calme et la sérénité, je suis là, parce que je serais déja morte si je n'avais pas quelque chose sur quoi me rattacher, quelqu'un à qui parler, cette ville est horrible, et personne n'a les épaules assez large pour en tenir tout les malheurs de ce monde.

- Et bien, parle, je suis là pour toi, essaie de ne pas l'oublier Phoenix. T'es là, en train d'te torturer d'un tas de questions..

- J'dois vraiment te dire qui je suis ? Tu m'connais, ça fait un moment qu'on s'voit ..
Soit, je suis Phoenix Lawford, né le 20 Décembre 1983 à Las Venturas, fille de Roderick et Caithlyn. Mon père est un concessionnaire renommé pour ses reprises et ses ventes, ma mère une infirmière fixée sur l’hôpital de Las Venturas depuis plus de 15 ans maintenant, c'est un peu sa nouvelle résidence, au final. J'ai vécu bien, toute mon enfance, j'ai rien à redire sur ça.

- Pourtant, j'aimerai en savoir un peu plus, tu ne m'en dis pas grand chose depuis qu'on s'croise, tu acceptes ?

- Hm .. Oué oué, si tu veux. J'étais une simple gamine comme les autres, ou presque. Pour l’anecdote, un jour, on était au magasin de jouet avec mon père, il me montrait des poupées, c'clair que c'était sympa, à première vue, mais moi, j'ai directement choisi les voitures de garçon, ça m'plaisait, c'était mieux. J'avais déja mes deux voitures favorite, celle de la police, et une berline, noire, j'imaginais que c'était celle des méchants.
J'ai commencé mon premier jour d'école et je m'ennuyais bien trop. Des histoires parlant de princes, tout ça, c'était nul, vraiment !
J'voulais de l'action, des choses un peu plus intéressante tu vois ? Et la plupart des filles de mon âge n'en voulait pas.J'me sentais déja différente, sans doute à cause de mon coté garçon manqué, ou j'sais pas. Tu crois qu'il est possible que j'sois née dans l'mauvais corps ? Teehehe, j'serai prête à l'parier !
J'dois continuer ?

- Continue, oui.

- T'seeh, t'en demanderai pas un peu trop toi ? Mais bon..Tout ça pour dire que j'ai commencé à vivre le quotidien d'une gamine qui aimait bien plus les trucs de garçon, en fait.
Olive et Tom, pas Cat's Eyes, Dragon Ball Z et pas Sailor Moon. Bon allez, j'ai quand même le mérite d'avoir aimé Sakura, c'était excellent comme animé, quand j'y pense. Mais, bien après la remise en question, finalement. Déjà là, mon père trouvait ça un peu étrange, il m'en parlait même, et ça m'génais, mais bon, j'étais petite, j'oubliais vite le tracas de celui ci pour retourner à mes occupations.

- Tu l’oubliais par ton âge, ou juste par peur de te consacrer aux premiers soucis de la vie, Phoenix ? La remise en question à un âge si prématuré est souvent difficile, était-ce ton cas ?

- Non, non non ! Absolument pas c'est .. C'est vrai, j'étais déjà touchée par la remise en question, malgré ma vie ordinaire de gamine. Je n'avais encore que cinq ans, lorsque tout ça à commencé.

- Ce qui nous mènera à la question deux, n'est ce pas ? Arrêtons nous là pour le moment, c'est mieux. Prend soin de toi, et fait bien attention, hein.

- Ouais .. Ouais, toi aussi, s'il te plait.

- Salut à toi .. J'ai pris un peu de temps avant de revenir te voir. J'ai essayé de bosser sur moi même, et la satanée foutue question deux. Pourquoi tu m'en as parlé, hein ?
Fin soit, j'suis ici pour qu'on puisse en discuter, toi et moi, maint'nant.

- Bien le bonjour Phoenix, j'ose espérer que tu te portes bien ? Cette question deux, tu t'en souviens ?

- Ecoute, j'ai peur de ne pas tout comprendre dans la question, mais j'peux tenter d'y répondre, oui. Je n'avais jamais vraiment imaginé vouloir une vie particulière, mais il est vrai qu'en grandissant, j'me suis mis à aimer et détester des choses. Il y avait cette fameuse habitude pour les garçons de vouloir s'occuper des filles comme des princesses. Faut savoir que moi, dès le départ, j'voulais pas de ça. C'était chiant et juste inutile, j'étais déjà du genre à vouloir être traitée sur le même fil d'égalité que les garçons. Mais tu veux savoir une chose ? J'savais que pour ça, j'allais devoir me battre.

- Te battre ? Être sur le même pied d'égalité ? Phoenix, avait-elle  du mal à admettre d'être une fille ?

- Peut-être ? Peut-être qu'avec tout ce qu'on pouvait voir à la télévision, je me suis rapidement forgée une image et le désir de ne pas être considérée comme une vulgaire fille, un bout de viande ?

- Un bout de viande ? Tu avais l'air déjà rebelle à cette époque, qu'as-tu fait alors, pour poursuivre ce désir d'être sur le même pied d'égalité ?

- J'ai commencé par m'inscrire dans un club de football fréquenté par des garçons. Au début, le gérant n'était pas d'accord, sous prétexte que je n'avais pas la carrure idéale. J'ai pris l'ballon, et je l'ai invité à m'mettre contre un de ses joueurs. Pour être franche avec toi, je ne pensais pas qu'il accepterait. Je m'attendais encore une fois à un regard plein de mépris et un refus, mais étrangement, il l'a envoyé.
Il s’appelait Mickael, c'était un des meilleurs défenseur, et faut avouer qu'il était craquant, mais là, c'était pas le moment d'observer.

- Aah ah ! Il t'intéressait ?

- Eh, j'étais encore qu'une gamine hein ! Et malgré mes airs de garçon manqué, beeeh, j'imaginais quand même me trouver un prince charmant, teehehe.
Soit, pour en revenir au défi, je l'ai réussi sans trop de soucis, et j'ai été acceptée dans l'équipe, attaquante coté droit, numéro 15.
C'était pour moi le début d'une passion, un rêve qui s'lançait. Je m'imaginais déjà jouer parmi les plus grandes équipes !
A coté de ça, je continuais mes études, mais j'aimais pas l'école .. Je passais la plupart de mon temps avec la bande de garçons, ils voulaient m'apprendre à me battre comme eux.  

- Te battre comme un homme, c'est une idée assez spéciale, non ?

- Comme un homme, un vrai de vrai ! Des poings, des pieds, des coups d'tête ! J'voulais pas être considérée comme une p'tite fragile, par simple prétexte que je sois une femme, non, j'refusais. J'ai appris à m'battre, être respectée pour celle que j'voulais être et non celle que les autres voulaient que je sois. Je n'étais pas simplement une fille, j'étais attaquante pour l'équipe de football de l'école, l'amie de la plupart des garçons que je fréquentais, et je restais avec tout ça, la fierté de mes parents.
Ohw et .. Mickael et moi sommes devenu plus proche et .. voilà ! ?

- Voilà ! ? Et bien, oui ! C'est une bonne chose ! Je vois que cette question a surtout été traitée au passé. Veux-tu qu'on parle de ton présent plus tard ? Tu peux conclure si tu le souhaites.

- D'accord. Et bien oui, je suis satisfaite de mon passé, de ce que j'ai vécu et de celle que je suis devenue grace à tout ça. Je ne suis pas restée à attendre de subir mon présent, mais plutôt de le diriger comme moi je l'entendais. Je suis fière d'être celle que j'étais.

- Un long moment que je ne suis pas revenue te voir hein .. J'ai .. une bonne excuse.

- Une très bonne année à toi. Tu m'as l'air en forme, c'est plaisant de te voir sourire de cette façon. Tu es déja toute pardonnée, bien que j'ai du décaler pas mal de mon agenda, vu le temps libre que tu m'as offert. *Rire léger*

- Hum .. J'ignorais prendre autant de place, mais quand on y pense, je viens régulièrement te voir, j'en ai besoin, j'dois l'admettre. Tu m'as manqué, beaucoup.

- Tu vas quand même pas me pleurer dans les bras hein ? Parle moi un peu. Pourquoi ne pas être venue avant ? Qu'est-ce qu'il est arrivé dans ta vie pour disparaître comme ça ?

- Rien d'mal, au contraire, c'était pour moi une opportunité d'me changer un peu de l'air de Los Santos et des conneries qu'on trouve dans cette putain d'ville. Voir mes collègues s'faire flinguer l'un après l'autres par des putains d'enculés pas foutu de réfléchir qu'on est pas uniquement là contre eux, mais POUR eux, ouais .. J'crois que petit à petit, j'me suis usée. J'ai profité d'une place ailleurs, et j'en avais besoin, bien que j'laisse croire le contraire..

- Génial .. Pourquoi creuser si loin ? Soit .. L'évolution de ma vie .. Eh ..

- Sujet difficile hein .. ?

- J'ai toujours eu peur d'aller de l'avant et d'avancer. Mickael et moi avons fini par nous séparer quand j'ai quitté la ville suite au décès de ma grand-mère. Mes parents et moi avions du mal à nous mettre d'accord mais ils voulaient que je puisse enfin voler de mes propres ailes. Etais-ce vraiment possible, alors que je n'avais pas l'impression d'en avoir, des ailes ?

- Un départ pour la vie active et solitaire un peu précipité alors .. ? Comment as tu réussi à combattre cette solitude et cette peur de l'avenir ?

- J'ai jamais vraiment réussi à l'faire, la rupture était difficile et mon petit frère me rendait folle à enchaîner ses conneries. J'avais été suspendue par mon club et je m'étais d'avantage réfugiée dans les jeux vidéos. Après .. Une longue période de doute s'est installée dans ma tête et je n'ai pratiquement rien pu faire contre ça.

- Nous parlerons un peu plus de ta passion pour le football la prochaine fois, si tu le veux. Et donc, pourquoi avoir fini par t'engager au sein de la police ?

- On va pas se mentir, le football féminin n'est pas aussi développé que celui des hommes. J'aurais bien aimé avoir ma chance parmis les grandes équipes, finir sur le même terrain qu'un joueur comme Messi par exemple, mais .. C'est impossible, le prestige n'est pas le même et je ne voulais pas me limiter à celui d'une simple femme. On m'avait longuement conseillé le rugby, j'avais la rage de vaincre, l'agressivité d'une grande, disait mon entraîneur, mais c'était pas suffisant pour moi. Ma mère était comme un modèle pour moi et j'aimais cette façon avec laquelle elle rendait service à la population. Une femme prévoyante, attachante et particulièrement dévouée à son travail. Mais je ne voulais pas être dévouée au soin d'une personne dont la vie avait été mise en péril, mais prévenir et éviter que cette même personne se retrouve dans les mains des gens comme ma mère. Les agressions, la drogue, le sexe .. C'était malheureusement la réalité de la vie et j'voulais la combattre. En résumé, je ne voulais pas être spectatrice à la protection de notre pays, mais l'actrice même d'un avenir plus serein.  

- Oohw .. C'est beau, très beau Phoenix. Tu sembles avoir choisi une voie qui te correspond parfaitement et cette façon avec laquelle tu réponds ne prouve qu'une chose, tu n'as pas échoué. Tu peux m'expliquer ton expérience sur le terrain et ton apprentissage si tu le souhaites.

- Je me souviens surtout de mon premier jour en fait .. C'était encore assez spécial. J'étais pratiquement seule parmis pas mal de garçons à l'époque, mais nous n'étions que des bleus, tous. Notre formateur était assez cool en soit, il se donnait un air assez sévère mais j'étais absolument pas impressionnée par sa façon d'être devant nous. La première fois que j'ai tenu une arme au sein de la police, j'me suis senti différente. Dans ma tête, tout était déja très clair. Dans le métier, l'arme qu'on venait de me donner serait mon unique et seule meilleure amie. En échange d'un entretien régulier et d'une prise en main correcte, celle ci me protégerai assez souvent que pour la considérer d'une manière assez digne.  

- C'est une façon de voir les choses, peut-être même une raison de te faire à l'idée qu'en réalité, ça n'allait être que très compliqué, non ?

- Compliqué n'est pas le mot .. Les premiers jours, c'était invivable et finalement, il y a des images qu'on oubliera jamais. Le premier mort retrouvé, le premier tir sur une personne, la première balle reçue .. Des images qui me resteront en mémoire jusqu'a la fin de ma vie et je n'aurais sans doute jamais pu surmonter ces épreuves sans mes collègues de l'époque, au poste de Pershing Square. Parmi eux, il n'en reste que très peu. Il y a James, qui est devenu chef maintenant, il m'a soutenue à diverses reprises et n'a pas lâché prise comme j'ai pu le faire par moment.

- Aaah, enfin un nom ? Serait-ce une personne pour qui ta considération est assez grande que pour m'en parler ?

- Largement, mais je pense être un peu jalouse de lui, quand même .. Il a vraiment progressé là où moi, j'ai l'impression d'avoir fait du sur place. C'est loin d'être une mauvaise jalousie, je suis fière de pouvoir le considérer comme un réel ami, mais c'est au fond de moi même, un modèle que je dois suivre. J'aimerai prétendre un jour au poste de gradé au sein de Pershing Square, rendre fière mes proches et ma famille. Cette fois, je ne lâcherai pas prise et je réussirai. J'en suis capable, j'ai les compétences, et les gens autour de moi pour ne pas sombrer au plus profond du cercle vicieux qu'est le métier d'officier de police.

- Je vois. Bien Phoenix. Je suis ravi de t'avoir revu et particulièrement navré de te couper mais le temps est terminé et j'ai un autre rendez vous. Cependant, nous avons encore pas mal de choses à nous dire et il y a des questions qui me sont venue à l'esprit en discutant aujourd'hui. Accepterais-tu de prendre un rendez vous supplémentaire la semaine prochaine, qu'on ai d'avantage de temps ?

- Pour être franche, discuter de tout ça et revenir un peu en arrière me fait du bien. Je sais que je reste par moment évasive sur les réponses, mais le détail n'est pas le mieux à entendre parfois. J'ai bien besoin d'une séance supplémentaire et j'accepte. A bientôt, et prenez soin de vous.

- C'est toi qui a le métier à risque, reviens entière, et tout sera parfait.

- Okay, okay .. J'dois l'avouer que ça m'manquait de pas t'parler .. J'veux dire .. Désolée, désolée d'avoir zappé nos rendez vous pendant tout un moment, mais, j'crois que j'ai laché prise .. J'suis pas aussi forte que je l'imaginais, et j'pense que j'ai indirectement abandonné le combat ..

- Phoenix .. ? Si tu es là, c'est qu'aujourd'hui encore, tu mènes ce combat pour lequel tu es venue ici la première fois. Ca devient difficile de faire la différence entre le bien et le mal, n'est-ce pas ?

- Dur .. C'est impossible, oui. Comment pourrais-je faire la différence entre le bien et le mal quand je constate toute les bavures qu'on peut faire ? Les envies d'tirer sur tout ces idiots qu'on appelle gangster ? Comment pourrais-je savoir tout ça alors que mes collègues tombent sous la violence de Los Santos, jour après jour ? J'ai besoin d'aide .. Aide moi, s'il te plait.

- C'est .. Hum .. Phoenix, j'aimerai que tu puisses parler plus librement de tout ce que tu gardes au fond de toi. Je te sens stressée, et je t'ai connue bien plus rayonnante que ça, pour être franc. Où est la combattante que j'connais ? Celle qui ne recule pas, et qui s'impose à chaque fois qu'elle parle ?

- Peut-être que .. Peut-être que j'en ai tout simplement marre ? Je peux parler, oui .. J'peux parler de Stevy, qui m'annonce comme ça qu'il va se marier ? J'devrais être heureuse, hein ? C'est super le mariage, évidemment ! Mais non, j'étais jalouse, à mourir .. Il m'a invitée à boire un verre, sans RIEN m'dire ! Alors oui, pendant un instant, j'pensais qu'il voulait rattraper le temps perdu, qu'on puisse s'retrouver à discuter de tout et de rien, comme avant ..
J'peux aussi parler d'Ingram, qui doit vivre loin d'ici à présent ? On s'fréquentait en dehors du boulot .. Au début, j'voyais ça comme un jeu, une amitié un peu floue, quelque chose de .. spécial, je pense. C'est vrai qu'en y repensant .. C'était plus sérieux que ça. Il appréciait celle que j'suis, et j'me sentais pas obligée d'cacher mes habitudes devant lui. Sauf qu'encore une fois, ça s'fini mal, et surement pas de sa faute, mais bien de la mienne.
Mais ..

- Mais .. ? Je suppose que le blocage est dans la suite de ton histoire ?

- J'arrête pas de fuir .. J'ignore ce que j'fuis, mais je sais une chose .. Quand ça va bien, j'ai toujours un doute, une crainte, un .. problème ..

- J'crois qu'en réalité .. J'ai peur. J'ai peur d'être heureuse, et de tout perdre. J'vois tellement de morts, de gens a qui on doit annoncer la mort d'un proche, d'un fils, d'un mari ou d'une femme .. Je ne suis pas certaine de vouloir risquer être à la place de ces gens là, un jour. Je crois aussi que .. J'ai simplement peur de l'engagement qu'apporte le bonheur qu'on peut recevoir de quelqu'un, parce qu'au final, le recevoir oblige également à en donner .. Tout est relationnel, la base d'une vie se construit autour des autres alors que la mienne se limite à ce que j'aime faire. Parfois, je pense être égoïste, ou même lâche, parce que les gens autour de moi, mes collègues et les rares amis que j'ai m'ont régulièrement montré qu'ils étaient là pour m'soutenir .. C'est de ma faute si je ne saisi pas les opportunités qui m'sont offerte. C'est également de ma faute si j'en suis là .. J'ai été prévenue, plusieurs fois même. Ne jamais rester seul dans la souffrance. J'ai souvent cette étrange impression de n’intéresser personne, alors qu'au fond, je crois surtout que m'en convaincre est le meilleur moyen de paraître éloignée de tout l'monde, et de me protéger. Parce que oui .. Finalement, quand on a personne a qui s'attacher, on a pas peur de souffrir de l'absence des morts, ou des disparus.

- Je pense qu'il est temps de bosser sur tout ça Phoenix .. Fais un break, de quelques semaines, et éloigne toi de tout ce malheur.

- Humpf .. D'accord .. Je n'ai probablement plus le choix .. Même si je voulais me mentir, une nouvelle fois, je ne tromperai plus personne sur mon état .. Alors autant faire en sorte que tout aille mieux, et .. peut-être reprendre sur une vraie base, et non un énorme mensonge.

- Tu viendras me voir trois fois par semaines pendant cette période afin que nous puissions travailler sérieusement. Sache que tout ça, c'est pour ton bien, pour que tu puisses reprendre tes fonctions sans devenir un danger pour les autres et surtout, un danger pour toi même, Phoenix ..  

- Tu m'intrigues. Te connaissant, tu as déjà une idée derrière la tête, et j'ai pas envie d'réfléchir pour savoir ce que tu mijotes .. Je répondrais aux questions, nous pouvons commencer.

- Excellent ! Cite moi trois de ce que tu estimes être, tes plus gros défauts.

- Hm .. Je .. J'suis colérique .. Enfin, quand j'perd le contrôle, ça peut souvent aller loin et j'ai bien du mal à m'reprendre, j'me frustre rapidement, même si j'essaie d'changer ça depuis quelques mois.
J'manque de confiance en moi, aussi .. J'me cache et il m'arrive aussi d'me mentir pour laisser croire que rien ne peut m'faire douter.
Et enfin .. J'aime pas attendre trop longtemps pour rien. L'impatience est réellement un problème dans ma vie d'tout les jours, mais une nouvelle fois .. J'fais semblant de rien quand ça arrive.

- Ce qui m’impressionne chez toi, c'est que t'es consciente de tes soucis, et que t'arrives à m'en parler. Mais, partons sur une note plus positive cette fois, avec tes qualités.

- Mes .. qualités ? J'sais pas trop .. Je suis sérieuse, dans tout c'que j'entreprend. Que ça soit, sur le plan privé ou vis à vis du boulot. J'aime être à fond dans ce que je fais.
Hum, ça t'gène pas si ..On revient sur cette question plus tard ? Je ne sais pas trop quoi dire de plus.

- Tu ne trouves pas ça dommage, d'arriver à citer tes défauts, mais aucune qualité ? Tu en as, Phoenix, et tu devrais vraiment songer un peu plus à ce coté positif de ta personnalité.

- J'pense que .. J'suis combative. Mon sport me permet d'aller chercher au fond d'moi même, une certaine force qui m'donne l'envie d'me battre pour mes principes et mes valeurs, mais également mes proches. Quand j'commence quelque chose, c'est pour réussir .. Je ne tolère pas l'échec.
Honnête, aussi. Pour rebondir sur la qualité précédente, j'suis franche et honnête, je suis prête à tout pour obtenir ce que je veux, sans en arriver à utiliser des mauvais coups.

- Et bien tu vois, c'était parfait. Ta couleur préférée ?

- Le bleu ciel. Quand j'étais gamine, j'passais des heures dans l'herbe à contempler le ciel, à croire que la couleur m'est restée, ah !

- Ton activité favorite ? Excepté ton sport.

- J'aime sortir en randonnée, ou marcher, tout simplement. Seule ou accompagnée, laisser la voiture pour s'aérer l'esprit me fait un grand bien.

- Dis m'en plus sur le repas que tu mangerais par dessus tout les autres.

- J'aime bien l'poisson que faisais ma mère, elle accompagnait ça d'pommes de terres et d'une sauce assez épicée. Tu rajoutes à ça une bonne salade et un bon verre de vin, et c'est parfait. Un repas qu'elle seule arrivait à m'faire aimer, quand j'étais gamine.

- Ton style musical ?

- L'electro, et principalement l'rock. J'pourrais t'citer quelques révérences, mais ça serait un peu inutile. J'aime beaucoup l'son des instruments, une bonne basse, une guitare électrique. Allez, pour un exemple: U2, sunday bloody sunday.

- Ton film préféré ?

- Alors là .. Tu m'en poses une bonne. Allez, sans hésitation, Pearl Harbor et 300. Oui oui, j'en ai deux, m'ahah.

- Un animal, à tout hasard ?

- Hum, j'aime bien l'aigle. C'est magnifique en plein vol, j'dirais même élégant, majestueux. Un animal fier à mes yeux.

- Allez, ce que tu détestes ?

- Alors, j'déteste un tas d'choses. J'aime pas la bouffe chinoise, les voitures lente, la bière brune. La tomate, en sauce ça passe mieux, les oignons dans mes burgers. Je déteste les poires, la texture est horrible en bouche. Euuh, j'aime pas les araignées, les aiguilles m'font horriblement peur. Les hypocrites et les personnes malhonnêtes, les idiots, les gamins et enfin les personnes superficielle. Pour conclure, je déteste la répétition du quotidien.

- Terminons avec ce que tu aimes, globalement.

- J'aime le curry, les potatoes, les carottes, la vitesse, les sensations forte. J'aime vivre des moments inédit, des choses qui ne reviennent pas dans l'éternel quotidien. J'aime la franchise, les jeux vidéos, les sports de combat et les comédies. Huum, quoi d'autre .. ? La campagne aussi, j'adore ça, à défaut de passer ma vie dans Los Santos. Et, surtout, la neige ! Après, que ça soit dans ce que j'aime, ou pas, j'peux pas tout citer comme ça. Parfois, j'me rend compte sur l'instant que j'aime quelque chose ou non, eh.  

- Ca ira, ca ira. Nous allons conclure. Globalement, cette séance est une réussite, Phoenix. Tu as pu, sans t'en rendre compte, mettre des mots sur la personne que tu es, tes préférences, et ce qui ne te plait pas. Tu as réussi à me faire voir en toi, une vraie personnalité, et une personne avec des goûts. Ca progresse bien. Tu peux vraiment être fière de toi. Alors, fais moi plaisir, et en sortant d'ici, trouve quelques chose qui te plait, et change toi les idées.

- Quelque chose qui m'plait, hein .. ? Hmhm, c'est d'accord. J'pense que .. J'te dois beaucoup, tu sais ? A chaque visite chez toi, j'me sens de mieux en mieux, et .. J'me retrouve enfin, petit à petit. Donc .. Merci, merci pour tout c'que tu fais depuis le début.  

- Eeeh, j'vais plutôt bien, très bien même ! Et .. Disons que j'ai pas mal été occupée par le boulot et les recrues à former.

- Et bien, changeons un peu l'principe, et prenons ce rendez vous comme une session libre. Parles moi de tout ça..

- Très bien ! J'vais t'parler de tout, du début, à la fin.
Donc, comme tu l'sais, quand j'suis revenue au département, j'étais Officier III. Probablement l'une des seules active pour occuper les probatoires, bien que .. ça m'gène pas. J'ai revu Mariella, et James aussi. Ils sont toujours ensemble et ça a même plutôt bien évolué pour eux. En revanche .. J'pense que mes fréquentations ont mis l'feu dans l'amitié qu'on avait, Mariella et moi, j'sais pas trop .. J'voulais m'situer au milieu d'un problème, j'aurais probablement pas du, mais .. Aucun regret. Redfield aussi est de retour, et ça m'a fait grand bien de le revoir. D'ailleurs, les choses n'ont pas trop bien tournée pour lui.

- Rien de grave ?.

- Disons que sa femme l'a quitté, comme ça, du jour au lendemain. L'annonce m'a directement fait pensé à notre passé commun et .. Au début, c'était un peu l'opportunité pour moi de retrouver celui que j'ai tant aimé. Mais, de quoi aurais-je eu l'air en repartant directement dans les bras d'un homme qui venait de rompre avec sa femme ? J'ai essayé de le soutenir, come j'le pouvais. Bien qu'aujourd'hui .. Il ai décidé de laisser Los Santos à son triste sort et d'abandonner le combat d'une vie. Entre temps, j'ai revu Hogan et Stead. Deux collègues avec qui j'peux me vanter d'avoir une bonne amitié. Certes, on s'voit pas trop hors boulot, et c'est une faute à corriger rapidement mais .. Ils sont là, c'est l'principal.

- Que du possitif, c'est agréable à entendre. Il y a d'autres événements qui .. ont marqué positivement cette période ?

- Ooh que oui. J'ai rencontré quelqu'un.

- C'est vrai ! ? Parle moi de lui, allez !

- C'est une personne qui est devenue indispensable dans ma vie. Ses qualités et ses défauts forment un tout dont je ne peux aujourd'hui plus me passer. Tout a commencé sur un simple regard, une conversation totalement banale. J'ignore pourquoi, j'ai directement été intriguée et j'voulais en savoir un peu plus sur cette personne. Pourtant, elle semblait bien inaccessible. Nous avions deux styles opposés, deux branches dans l'boulot totalement différente. J'étais sur l'terrain, alors qu'elle s'occupait des papiers. Mais ! Avec un peu d'détermination j'ai pu obtenir l'café. Puis, on a simplement décidé d'échanger nos numéros, juste pour discuter.  

- Discuter, hein ? La suite m'intéresse.

- On a longuement parlé, de tout et de rien. Des heures entière. Plus les conversations allaient et plus j'avais envie de discuter avec. C'était un peu, comme une dépendance ! Je gardais toujours mon téléphone a mes cotés dans l'espoir d'un message de sa part et quand j'le recevais, je ne pouvais m'empêcher de sourire bêtement.
On s'voyait de plus en plus et j'savais pas trop comment aborder la situation, et les sentiments que j'pouvais développer pour cette personne. C'était assez compliqué. J'étais toujours aussi mal à l'aise sur le plan relationnel, j'avais cette peur de me dire que j'pouvais m'accrocher et aimer quelqu'un, être aimée en retour. Mais, j'me suis rapidement rendue à l'évidence, j'étais amoureuse et fallait que j'me libère de ce fardeau.

- Et bien .. Comment as tu fait ça ?

- A vrai dire, ce n'est pas moi, mais elle. Nous étions une nouvelle fois plongé dans une de nos interminables conversations et .. C'est là que le sujet a été mis en avant. Un genre de test. C'était, soit une très grande amitié, soit le début d'une relation. J'avais deux choix, ne pas agir et laisser la situation comme elle l'était, ou faire un pas en avant et prendre le risque d'une bonne baffe au visage.
Luciana ne m'a pas repoussée et .. Nous vivons bien aujourd'hui. Elle, fragile, petite, une carrure assez fine et moi, son opposé. Elle est calme, posée, réfléchie alors que moi, je suis spontanée, brutale et parfois trop directe. Nous sommes opposées, mais complémentaire.

- Une .. femme ?

- Je n'y croyais pas non plus, et c'est ce qui rendait la situation encore plus compliquée. Je n'ai jamais eu de sentiment pour une femme avant elle et j'avais peur d'aborder cette relation. Finalement, c'est exactement le même. Il faut voir au dessus du physique, j'parle bien de sentiments, et .. un homme ou une femme, le principal, c'est d'être bien.
Depuis, tout s'passe bien. J'ai quitté mon appartement pour vivre avec elle, j'ai eu ma promotion, et nous avons quelques projets pas trop imposant pour un futur proche, histoire de changer de la routine du travail.

- Tout est parfait, donc ?

- Tout est parfait !

- Et bien .. Enfin, si je peux me permettre. Phoenix, je pense qu'il est tend de mettre un terme à nos rendez vous, du moins .. Pour le moment. Tu as pu te poser les bonnes questions et trouver une situation stable sur laquelle te reposer. Tu as des gens qui sont là pour toi et tu en es enfin consciente. Je n'ai plus rien à t'apporter, tu as grandis, et bien que le chemin ai été long et difficile, te voilà au sommet de l'échelle.

- Je craignais un peu que tu m'dises ça et .. Ca va m'faire bizarre d'pas te revoir.

- Tu passeras m'voir de temps en temps, tu as toujours mon numéro.

- Ca m'va. Prend soin d'toi, d'accord ?.

Edmundo Caballero a écrit:Original et parfaitement écris, bien vu j'attend la suite!

- Salut à toi .. J'ai pris un peu de temps avant de revenir te voir. J'ai essayé de bosser sur moi même, et la satanée foutue question deux. Pourquoi tu m'en as parlé, hein ?
Fin soit, j'suis ici pour qu'on puisse en discuter, toi et moi, maint'nant.

- Bien le bonjour Phoenix, j'ose espérer que tu te portes bien ? Cette question deux, tu t'en souviens ?

- Ecoute, j'ai peur de ne pas tout comprendre dans la question, mais j'peux tenter d'y répondre, oui. Je n'avais jamais vraiment imaginé vouloir une vie particulière, mais il est vrai qu'en grandissant, j'me suis mis à aimer et détester des choses. Il y avait cette fameuse habitude pour les garçons de vouloir s'occuper des filles comme des princesses. Faut savoir que moi, dès le départ, j'voulais pas de ça. C'était chiant et juste inutile, j'étais déjà du genre à vouloir être traitée sur le même fil d'égalité que les garçons. Mais tu veux savoir une chose ? J'savais que pour ça, j'allais devoir me battre.

- Te battre ? Être sur le même pied d'égalité ? Phoenix, avait-elle du mal à admettre d'être une fille ?

- Peut-être ? Peut-être qu'avec tout ce qu'on pouvait voir à la télévision, je me suis rapidement forgée une image et le désir de ne pas être considérée comme une vulgaire fille, un bout de viande ?

- Un bout de viande ? Tu avais l'air déjà rebelle à cette époque, qu'as-tu fait alors, pour poursuivre ce désir d'être sur le même pied d'égalité ?

- J'ai commencé par m'inscrire dans un club de football fréquenté par des garçons. Au début, le gérant n'était pas d'accord, sous prétexte que je n'avais pas la carrure idéale. J'ai pris l'ballon, et je l'ai invité à m'mettre contre un de ses joueurs. Pour être franche avec toi, je ne pensais pas qu'il accepterait. Je m'attendais encore une fois à un regard plein de mépris et un refus, mais étrangement, il l'a envoyé.
Il s’appelait Mickael, c'était un des meilleurs défenseur, et faut avouer qu'il était craquant, mais là, c'était pas le moment d'observer.

- Aah ah ! Il t'intéressait ?

- Eh, j'étais encore qu'une gamine hein ! Et malgré mes airs de garçon manqué, beeeh, j'imaginais quand même me trouver un prince charmant, teehehe.
Soit, pour en revenir au défi, je l'ai réussi sans trop de soucis, et j'ai été acceptée dans l'équipe, attaquante coté droit, numéro 15.
C'était pour moi le début d'une passion, un rêve qui s'lançait. Je m'imaginais déjà jouer parmi les plus grandes équipes !
A coté de ça, je continuais mes études, mais j'aimais pas l'école .. Je passais la plupart de mon temps avec la bande de garçons, ils voulaient m'apprendre à me battre comme eux.  

- Te battre comme un homme, c'est une idée assez spéciale, non ?

- Comme un homme, un vrai de vrai ! Des poings, des pieds, des coups d'tête ! J'voulais pas être considérée comme une p'tite fragile, par simple prétexte que je sois une femme, non, j'refusais. J'ai appris à m'battre, être respectée pour celle que j'voulais être et non celle que les autres voulaient que je sois. Je n'étais pas simplement une fille, j'étais attaquante pour l'équipe de football de l'école, l'amie de la plupart des garçons que je fréquentais, et je restais avec tout ça, la fierté de mes parents.
Ohw et .. Mickael et moi sommes devenu plus proche et .. voilà ! ?

- Voilà ! ? Et bien, oui ! C'est une bonne chose ! Je vois que cette question a surtout été traitée au passé. Veux-tu qu'on parle de ton présent plus tard ? Tu peux conclure si tu le souhaites.

- D'accord. Et bien oui, je suis satisfaite de mon passé, de ce que j'ai vécu et de celle que je suis devenue grace à tout ça. Je ne suis pas restée à attendre de subir mon présent, mais plutôt de le diriger comme moi je l'entendais. Je suis fière d'être celle que j'étais.

- Un long moment que je ne suis pas revenue te voir hein .. J'ai .. une bonne excuse.

- Une très bonne année à toi. Tu m'as l'air en forme, c'est plaisant de te voir sourire de cette façon. Tu es déja toute pardonnée, bien que j'ai du décaller pas mal de mon agenda, vu le temps libre que tu m'as offert. *Rire léger*

- Hum .. J'ignorais prendre autant de place, mais quand on y pense, je viens régulièrement te voir, j'en ai besoin, j'dois l'admettre. Tu m'as manqué, beaucoup.

- Tu vas quand même pas me pleurer dans les bras hein ? Parle moi un peu. Pourquoi ne pas être venue avant ? Qu'est-ce qu'il est arrivé dans ta vie pour disparaître comme ça ?

- Rien d'mal, au contraire, c'était pour moi une opportunité d'me changer un peu de l'air de Los Santos et des conneries qu'on trouve dans cette putain d'ville. Voir mes collègues s'faire flinguer l'un après l'autres par des putains d'enculés pas foutu de réfléchir qu'on est pas uniquement là contre eux, mais POUR eux, ouais .. J'crois que petit à petit, j'me suis usée. J'ai profité d'une place ailleurs, et j'en avais besoin, bien que j'laisse croire le contraire..

- Génial .. Pourquoi creuser si loin ? Soit .. L'évolution de ma vie .. Eh ..

- Sujet difficile hein .. ?

- J'ai toujours eu peur d'aller de l'avant et d'avancer. Mickael et moi avons fini par nous séparer quand j'ai quitté la ville suite au décès de ma grand-mère. Mes parents et moi avions du mal à nous mettre d'accord mais ils voulaient que je puisse enfin voler de mes propres ailes. Etais-ce vraiment possible, alors que je n'avais pas l'impression d'en avoir, des ailes ?

- Un départ pour la vie active et solitaire un peu précipité alors .. ? Comment as tu réussi à combattre cette solitude et cette peur de l'avenir ?

- J'ai jamais vraiment réussi à l'faire, la rupture était difficile et mon petit frère me rendait folle à enchaîner ses conneries. J'avais été suspendue par mon club et je m'étais d'avantage réfugiée dans les jeux vidéos. Après .. Une longue période de doute s'est installée dans ma tête et je n'ai pratiquement rien pu faire contre ça.

- Nous parlerons un peu plus de ta passion pour le football la prochaine fois, si tu le veux. Et donc, pourquoi avoir fini par t'engager au sein de la police ?

- On va pas se mentir, le football féminin n'est pas aussi développé que celui des hommes. J'aurais bien aimé avoir ma chance parmis les grandes équipes, finir sur le même terrain qu'un joueur comme Messi par exemple, mais .. C'est impossible, le prestige n'est pas le même et je ne voulais pas me limiter à celui d'une simple femme. On m'avait longuement conseillé le rugby, j'avais la rage de vaincre, l'agressivité d'une grande, disait mon entraîneur, mais c'était pas suffisant pour moi. Ma mère était comme un modèle pour moi et j'aimais cette façon avec laquelle elle rendait service à la population. Une femme prévoyante, attachante et particulièrement dévouée à son travail. Mais je ne voulais pas être dévouée au soin d'une personne dont la vie avait été mise en péril, mais prévenir et éviter que cette même personne se retrouve dans les mains des gens comme ma mère. Les agressions, la drogue, le sexe .. C'était malheureusement la réalité de la vie et j'voulais la combattre. En résumé, je ne voulais pas être spectatrice à la protection de notre pays, mais l'actrice même d'un avenir plus serein.  

- Oohw .. C'est beau, très beau Phoenix. Tu sembles avoir choisi une voie qui te correspond parfaitement et cette façon avec laquelle tu réponds ne prouve qu'une chose, tu n'as pas échoué. Tu peux m'expliquer ton expérience sur le terrain et ton apprentissage si tu le souhaites.

- Je me souviens surtout de mon premier jour en fait .. C'était encore assez spécial. J'étais pratiquement seule parmis pas mal de garçons à l'époque, mais nous n'étions que des bleus, tous. Notre formateur était assez cool en soit, il se donnait un air assez sévère mais j'étais absolument pas impressionnée par sa façon d'être devant nous. La première fois que j'ai tenu une arme au sein de la police, j'me suis senti différente. Dans ma tête, tout était déja très clair. Dans le métier, l'arme qu'on venait de me donner serait mon unique et seule meilleure amie. En échange d'un entretien régulier et d'une prise en main correcte, celle ci me protégerai assez souvent que pour la considérer d'une manière assez digne.  

- C'est une façon de voir les choses, peut-être même une raison de te faire à l'idée qu'en réalité, ça n'allait être que très compliqué, non ?

- Compliqué n'est pas le mot .. Les premiers jours, c'était invivable et finalement, il y a des images qu'on oubliera jamais. Le premier mort retrouvé, le premier tir sur une personne, la première balle reçue .. Des images qui me resteront en mémoire jusqu'a la fin de ma vie et je n'aurais sans doute jamais pu surmonter ces épreuves sans mes collègues de l'époque, au poste de Pershing Square. Parmi eux, il n'en reste que très peu. Il y a James, qui est devenu chef maintenant, il m'a soutenue à diverses reprises et n'a pas lâché prise comme j'ai pu le faire par moment.

- Aaah, enfin un nom ? Serait-ce une personne pour qui ta considération est assez grande que pour m'en parler ?

- Largement, mais je pense être un peu jalouse de lui, quand même .. Il a vraiment progressé là où moi, j'ai l'impression d'avoir fait du sur place. C'est loin d'être une mauvaise jalousie, je suis fière de pouvoir le considérer comme un réel ami, mais c'est au fond de moi même, un modèle que je dois suivre. J'aimerai prétendre un jour au poste de gradé au sein de Pershing Square, rendre fière mes proches et ma famille. Cette fois, je ne lâcherai pas prise et je réussirai. J'en suis capable, j'ai les compétences, et les gens autour de moi pour ne pas sombrer au plus profond du cercle vicieux qu'est le métier d'officier de police.

- Je vois. Bien Phoenix. Je suis ravi de t'avoir revu et particulièrement navré de te couper mais le temps est terminé et j'ai un autre rendez vous. Cependant, nous avons encore pas mal de choses à nous dire et il y a des questions qui me sont venue à l'esprit en discutant aujourd'hui. Accepterais-tu de prendre un rendez vous supplémentaire la semaine prochaine, qu'on ai d'avantage de temps ?

- Pour être franche, discuter de tout ça et revenir un peu en arrière me fait du bien. Je sais que je reste par moment évasive sur les réponses, mais le détail n'est pas le mieux à entendre parfois. J'ai bien besoin d'une séance supplémentaire et j'accepte. A bientôt, et prenez soin de vous.

- C'est toi qui a le métier à risque, reviens entière, et tout sera parfait.