Hendrick Kauffman - Stereotypical american hitman.

Nom: Kauffman
Prénom: Hendrick
Âge: 32 ans
Nationalité: Américain

Argent sale.

Il marchait d'un pas calme et mesuré le long des couloirs d'un motel, déambulant à travers ces derniers avec nonchalance, l'air impassible. Pas après pas, il laissait couler son regard d'un numéro de porte à un autre, ne semblant pas affecté par la chaleur étouffante de l'intérieur mal climatisé, dans une ville au beau milieu du désert. Kauffman est entraîné, précis, professionnel. Le contrat était simple, un joueur de casino qui a triché, du menu-fretin. La nuit était tombée depuis voila quelques heures et les seuls éclairages des lieux n'étaient que de vulgaires ampoules qui peinaient à couvrir la zone d'une lumière digne de ce nom. C'est dans un geste maniaque qu'il réajusta sa cravate alors qu'il s'arrêtait au beau milieu d'une allée, son regard se tournant de coin sur la porte numéro 77. Il s'autorisa alors un sourire fin, à la limite de la perversion, avant que son pied ne vienne enfoncer la vieille porte miteuse et qu'il ne fasse son entrée dans la chambre d'hôtel.

La pièce était aussi minable que le reste de l'endroit, une lumière chiche pendant du plafond se suffisait pour éclairer la future scène de crime. Les murs blancs avaient jaunis avec le temps, la décoration devait probablement datée de la fin des années 70, et sur le vieux lit aux draps d'un blanc sale, c'est un visage féminin qui frappa en premier l'attention du tueur. Le teint pâle, un regard cerné gachant des yeux d'un bleu de cristal, et une coupe de cheveux au carré d'un blond de miel se mariant très bien avec un petit nez en trompette. Elle était entièrement nue, et sur la cible de Hendrick, mais lorsque la porte céda dans un craquement sinistre, elle avait criée de peur, bondit du lit, et s'était réfugiée dans un coin de la pièce. Il déporta alors son regard sur sa proie, lui adressant son plus beau sourire froid tandis qu'il glissait la main dans sa poche, laissant volontairement entendre le claquement produit par le chien de son arme à feu.

"T'as triché dans le mauvais casino on dirait, Marck."

L'instant d'après, son beretta muni d'un silencieux était sorti, et sans même attendre, il avait avancé en direction de l'amante de sa victime, posant le canon sur son front alors qu'elle chouinait de stupeur. Il la fixa, quelques instants seulement, puis observa le dénommé Marck, avant de presser la gachette. Un bruit sourd résonna alors dans la pièce, du sang gicla, venant salir le visage et la tenue habillée de l'assassin sur gage. Ce dernier soupira alors, tandis que le corps de la pauvre innocente au joli minois s'effondrait sur le sol, et il se tourna vers le principal intéressé par tout ce ram-dam. A cet instant, peu importait à Hendrick pourquoi il faisait ça, quel sens moral il pouvait bien trouver à ce boulot. Peu importait de savoir s'il était motivé par l'argent, le risque, ou le simple plaisir qu'il trouvait à voir ses contrats le supplier de les épargner. Marck l'avait bien compris semble-t-il, et durant toute la scène, il était resté paralysé de stupeur, d'effroi. Il avait dérobé plus d'un établissement dans sa vie, et jamais encore on ne lui avait envoyé pareil fou. Tombant du lit et rampant maladroitement sur le derrière jusqu'à un mur, il tendait une main en direction de son agresseur, l'air suppliant.

Il entendait bien les gémissements du pauvre homme, il s'en délectait même, et alors qu'il approchait de ce dernier d'un pas calme et mesuré, il courba les jambes pour se mettre à sa hauteur. Lentement, le plus doucement du monde, il fît glisser le métal encore chaud de son arme contre la joue de l'homme, sans perdre une miette de son air de détresse.

"Tu as une semaine pour rembourser, si tu quittes la ville, considère que tu es mort."

Et sur ses mots, il se redressa, récupéra un mouchoir dans la poche intérieur de sa veste pour s'essuyer le visage, déboutonna sa veste qu'il plia soigneusement et plaça sur son épaule, tâchée. Son arme retrouva son logement dans son holster qu'il dissimulait avec sa veste, et il sortit de la pièce, laissant pour l'heure sa proie seule avec le cadavre de sa dulcinée.

Routine de boucher.

De retour chez lui, le porte-flingue des grands business-man de Las Venturas soupira, arpentant son vieil appartement en lançant d'un geste souple sa veste sur un fauteuil en cuir, avant de déboutonner un à un sa chemise qu'il abandonna derrière lui, révélant alors à nu son torse qu'il avait alors de musclé et marqué par endroits de cicatrices laissés par les balles et les coups de couteaux d'une ancienne vie de gangster blanc. Un passé révolu, il avait fait ses preuves et grandit au sein de la société alternative de la ville aux néons. C'est avec nonchalance qu'il s'alluma une cigarette qu'il plaça dignement entre ses lèvres tandis qu'il approchait de sa salle de bain. Là, alors, il pressa ses mains contre les rebords de son lavabo et releva le regard pour s'observer un instant dans le miroir.

Il s'était toujours trouvé beau, nul doute, et il n'y avait rien au monde qu'il appréciait plus que de se fixer, se complaisant dans un narcissisme silencieux. Il inspira une bouffée de tabac, qu'il laissa filer lentement ensuite devant lui. A cet instant, il est aisé d'imaginer toutes les questions qui pouvaient envahir son esprit. Pourquoi ce boulot ? Ai-je vraiment l'étoffe pour survivre dans ce milieu ? Quand est-ce que je devrais raccrocher l'arme ? Suis-je fou, de tant aimer ôter des vies ? Car en effet, s'il existe bien une vérité, c'est que Kauffman ne faisait pas tant cela pour l'argent que cela lui apportait, sale de toute manière et donc peu utile ainsi, mais bien parce qu'il avait toujours fait ça, et qu'il n'avait trouvé d'autres façons de vivre. Lui, le bon américain moyen, d'une famille ayant immigrée après la première guerre mondiale, et qui avait fait son bonhomme de chemin jusque là. Il vivait en plein rêve américain dans le sens de sa percée à Las Venturas, une vie plaisante, dans laquelle il trouvait son bonheur tout en étanchant sa soif inexpliquée de sang.

Après avoir adressé un sourire de coin hautain à lui même, il écrasa son mégot contre le bord de la porcelaine, et ouvra le robinet pour se passer le visage sous l'eau. C'est cet instant qui sembla choisi pour que son téléphone portatif résonne dans l'appartement. Il prit le temps de couper l'eau, s'essuyer, et attraper une nouvelle chemise blanche. Il se rhabilla avec calme, un bouton après l'autre, les manches correctement placés, le col bien mis, puis il ressortit de sa salle de bain. En se glissant calmement dans les couloirs, il coula un regard vers sa chambre, où une forme déplaçait les draps, attestant de la présence d'une autre personne dans son propre lit. A nouveau, son portable sonna et alors il ne s'attarda pas plus longuement sur la personne qui dormait de toute manière paisiblement chez lui, dans l'antre du dangereux qu'il était. Il récupéra dans sa veste son téléphone, et décrocha. C'est la voix d'un homme qui prendra alors la parole.

T'as merdé l'ami. T'as salement merdé, tu sais ?

- Raconte moi, Joey.

- Pas au téléphone, on se retrouve au bar, tu sais. T'es dans une merde noire, si t'as un plan de sortie, c'est le moment.

Songeur, et raccrochant, Kauffman alla se servir son habituel verre de whisky, observant à travers la fenêtre de son salon les rues animées de Las Venturas, se contentant pour toute réaction d'un sourire fin. Dieu seul sait combien il aimait son boulot.

Opportunités.

Il arriva au lieu de rendez vous, conservant cette allure nonchalante et son beau costume, et vint s'asseoir à la table de son vieil ami Joey Thornburgh, accompagné d'une femme à la longue chevelure noire et vêtue d'une précieuse robe rouge. Le mobster, cigarillo aux lèvres, observa le couple face à lui en marquant un long instant de silence, puis il laissa glisser dans la direction d'Hendrick un verre de whisky fraîchement servi. Ce dernier pris son temps, glissant une cigarette entre ses lèvres que la femme à ses côtés vint allumer à la flamme d'un zippo. Un long manège silencieux sous quelques regards méfiants, une ambiance lourde et pesante reposant dans les parages.

Hendrick et Joey travaillait ensemble depuis longtemps, et il avait entièrement confiance en cet ami qui avait plus d'une dette à son égard. Le travail de l'assassin avait permis à Thornburgh de grimper les échelons d'une société criminelle dont il était désormais le bras droit, une belle ascension. Les deux hommes se jaugeaient derrière les volutes de fumée, leurs regards croisés comme dans un duel d'armes entre deux gentlemans.

T'es dans le collimateur de Manzari, Hendrick. T'es dans une merde noire, toute la ville te cherche. A l'heure où on discute, ta tête vaut quinze milles dollars, et c'est pas prêt de s'arranger.

- Et qu'ai-je fais, Joey, dit moi. Pourquoi un vieillard incontinent décide soudainement de placer autant de fric sur moi alors qu'on a toujours roulé ensemble.

- Tu vois la petite pute que s'tapait ton contrat ? La blonde, tu dois bien te souvenir, t'as répandu son cerveau sur le parquet. C'était sa fille, Mina Manzari.

Un instant, le silence retomba, et Hendrick se redressa sur le dossier de sa chaise, ajustant ses manches machinalement en portant un regard circulaire autour de lui. Au comptoir, deux hommes discutaient alors à voix basse, leurs mains proches de leurs ceintures, jetant quelques regards furtif vers le tueur à gage. Il se fendit alors d'un sourire, et reposa son entière attention sur son vieil ami. La femme à ses côtés vint se glisser derrière lui, laissant couler ses mains le long de son torse en nichant son visage dans son cou, sans que cela ne semble le détendre ou le distraire, à peine y apportait il la moindre attention.

Hendrick, Hendrick... T'es un bon gars, je sais, un très bon gars. J'ai jamais eu à me plaindre de ton boulot et tu m'as sauvé le cul tellement de fois que j'suis certain qu'à chaque fois qu'on a voulu me buter t'étais dans le coin, hein ? Alors ce serait quand même salement con que mon vieux copain Hendrick Kauffman se fasse descendre par l'ordre d'un vieillard qui ne voit même plus sa queue.

- Tu veux que je tue Manzari.

Joey plissa le regard, ses poings se serrant lentement, jouant avec sa mâchoire. Il opina simplement alors, un mouvement de tête pour seule affirmation, puis il se leva de table. Il passa sur son crâne chauve un chapeau, et esquissa un sourire pour l'assassin avant de passer à côté de lui, venant lui tapoter l'épaule. Il observa ensuite la femme, et fît un nouveau geste de tête, négatif.

Tue Manzari, prend ton fric, et quitte la ville.