Desert Storm.

L'année 1991, c'est cette année, où des cris sans fin, des pleurs involontaires dans l'ombre de la nuit, du sang. Cette année débuta l'offensive 'Desert Storm', qui mettra fin à la guerre du golfe, mais ce n'est pas important, c'est cette année où j'ai ouvert les yeux et contemplé pour la première fois l'immensité du monde.

J'étais assise, sur un banc blanc fraîchement repeint, l'odeur de la peinture piquait mon nez, face à moi, un champ de blé qui était la possession d'une famille voisine sous la chaleur torride de l'été 98, une main toucha mon épaule, une main dont la présence me réconfortait et me démontrait que malgré mes souffrances, je n'étais pas seule.

Ce visage était caché par le soleil, je vis ses lèvres bouger : Ma fille, (Dit il avec un timbre de voix doux et chaleureux) Tu seras une femme importante dans ce pays, tu dois avancer, tu ne dois pas t'arrêter, chaque seconde qui passe, papa est près de toi, papa t'aime autant que son cœur peut aimer, un jour ma fille tu comprendras.

C'était des belles paroles, mais pourquoi me disait il ça, je n'en avais que faire ce jour là et à ce moment là. J'appris pourtant que mon père était atteint d'une maladie incurable et il mourra quelques mois plus tard, cette nouvelle m'était paru quelques jours avant sa dernière hospitalisation.. Je me souviens encore des larmes versées par ma mère, je n'ai pourtant jamais pleurée mon père, au fond de moi la douleur était grande, aujourd'hui .. Je le regrette, comment exprimer cette douleur aujourd'hui, pour faire simple, imaginez vous que vous avez un carie au début vous passez la dent dessus mais vous ne voulez pas voir un dentiste car vous avez horreur de cette roulette, son odeur, le bruit qu'elle émet, jusqu'au jour ou la carie s’agrandit et que là il faut passer des heures avec la roulette dans la bouche. J'avais un oncle qui était partie au Vietnam deux ans, en rentrant il n'avait rien ressenti, il était fort, un jour il alla au cinéma pour voir un film produit par Steven Spielberg, c'était 'Il faut sauver le Soldat Ryan' vous devez connaître ce film. Lors de la première scène, il a complètement disjoncté, il a du suivre cinq séances de deux heures par semaine pendant deux ans avant de se sortir de la torture mentale qui s'était emparée de lui..  

Quelques années passèrent, mon gout pour l'ordre et la loi se fit de plus en plus grand. Je ressentais quelque chose en moi à la vue d'un drapeau américain, quelque chose qui me poussait à sentir qu'une force plus grand que moi, voulait que je serve mon pays, que je devais accomplir quelque chose. C'est pourquoi, sans aucune réflexion, j'entrepris la composition d'un curriculum vitae pour le département du shérif.

'A tradition of service'

Ces mots, vont me suivre, j'ai compris le sens de cette phrase, par moi, elle sera vivante, en moi. Je suis acceptée, quelques semaines à l'academie du département et me voilà à la place de Cadet, où je porte une insigne toute fraîche, comme ma chair qui pourra servir de chair à canon au département. C'est la première fois que je vois autant d'armes de si prêt.

Pendant une journée pluvieuse, en département, nous entendons des coups de feu, c'est mes premières heures, je suis la procédure en annonçant au central que mon unité se rend sur les lieux pour porter un ultime secours à l'agent en détresse, mais voilà qu'en arrivant se trouve au sol, gisant, un homme, il n'a même pas vingt ans, quand je croise son regard, vide et dénué de tout sentiment, il était mort, je pouvais le sentir, l'odeur de la mort était proche de moi, elle tournait autour de moi, l'anxiété me prise soudainement, mes membres étaient congelés, je ne pouvais plus bouger, cet homme, qui était il ? Quel âge avait il ? Ces questions chaque être humain se la pose, n'est-ce pas ? Quand on voit notre premier mort, mais on me dit tout simplement que c'est notre boulot de tuer des gens. Nous vivons tous la même situation, elle est notre pendant ces dix minutes, sur l'appel radio passait sur la rue principale de Jefferson.

Autour de moi, il y'a des personnes, mais je ne vois pas ces personnes, tout ce qui me hante reste le regard de cet homme, répandu au sol nageant dans son propre sang, sa jugulaire est explosée, la balle a traversée, c'est ce que dira le médecin légiste.

En rentrant, je me devais de prendre une minute pour réfléchir, j'ai mit fin à mon service, pour aller plonger dans mes pensées les plus noires.

J'étais plongée dans l'obscurité, je voyais une lumière au loin mes peut être que mes yeux me mentaient, plus de deux heures que je suis attachée à cette chaise, mes mains ne sont plus irrigués, j'ai l'impression qu'elles vont tomber. Cette cicatrice au visage me brûle les entrailles, la douleur m'insupporte et cette odeur de pisse .. Où suis-je, que me veulent-ils. Soudain je vis un homme s'approcher, cagoulé, je me souviens de ces yeux .. Aussi bleu que le fond d'un océan, il avala une gorgée de vin couleur prune, tandis que son acolyte s'approcha de moi, hilare. Son euphorie me crispa, me bloquant psychologiquement. Il me dévorait des yeux la lame encore ensanglantée de mon propre sang, cela lui procurait il un plaisir sexuel à me torturer de la sorte ?  Qu'attendez t'il de moi à part me détruire. L'homme aux yeux bleus alla vers moi, d'un pas lent, porta une dernière fois sa coupe de vin à ses lèvres, la vida dernière gorgée puis la laissa tomber sur le sol poussiéreux, le son s'engouffrant dans les abysses. Il passe son bras autour de mon épaule puis me chuchota avec une voix mielleuse et si aimable  :

- Alors Weiss, quelles sont les informations que tu as à me donner sur Denver ? Il m'en faut sinon .. Sinon, mon patron ou MA patronne ne vas pas être content .. Alors Weiss ? ALORS ! Qu'as tu à me dire.

Il se recula de moi, son acolyte resta à quelques mètres, observant la scène, se servant dans la coupe de vin qui était tombée il y'a quelques secondes. Il desserra mes mains maintenues par un morceau de soie très résistant qui m’empêchait de faire tout mouvement. Mes pensées changèrent dans l'immédiat, seul la mort restait, je l'attendais à bras ouverts, seul elle pourrait me libérer de ce tourment, mon âme criait, sans savoir quoi faire. Il ôta le sang qui commençait à coaguler de ma plaie au visage. Il me leva, me fit avancer vers son acolyte qui sans attente m'envoya une gifle, ma plaie saignait abondamment. L'homme aux yeux bleus, lui donna un mouchoir, s'essuya la main, à le regarder il avait des manières digne de la noblesse, ce n'était pas un membre de gang pour sûr, il était bien plus haut mais je n'eu pas le temps de réfléchir que je vis mon holster avec mon berreta, qu'elle chance avais-je de pouvoir la saisir avant qu'il me perfore de quelques centimètres dans le dos ? Aucune chance. L'homme au cabas noir et aux manières noble, sorti, de ce qui était pour moi un entrepôt. Yeux bleus, s'alluma une cigarette, relâchant la pression qu'il mettait sur mon dos avec son pied taille quarante-quatre. Il se retourna, émettant une sorte de .. rire, je n'étais pas sans armes, aucune solution ne s'offrait à moi, sauf une. J'ai opté pour cette solution dans le but de pouvoir exercer ce qui m'est ordonnée.