«L'amour et la passion sont les battements de coeur de la vie.»

par Danae Goldman Dim 14 Aoû - 18:18

Herea&Maria

1 - Notre rencontre

J'intègre un lycée de Los Santos après avoir fait le reste de mes études dans le Connecticut. Mes premiers mois dans cette ville m’ont donné envie d’y rester encore un peu, pour profiter des amis que je me suis fait, des paysages, continuer la vie d’étudiante en colocation et tenter ma chance dans une grande école. Mes parents sont un peu pris de court, les pauvres, j’ai quitté la maison pour 12 mois, sans les prévenirs et n’y suis jamais revenue.

Coup de chance, dans la petite classe de 23 élèves, il y a une jeune fille, qui a un blog super, qui sauve les profs lorsqu’il faut brancher un ordinateur, qui dessine des bonhommes bizarres sur ses cours et qui est aussi un peu mystérieuse. C'est d'Héréa dont je parle, de toutes façons, des comme elle, il n'y en a pas deux. C’est sa deuxième année dans cette école, contrairement à moi qui est la petite nouvelle. Et lors d’un des premiers cours, j’essaie de capter son regard. Je me crée moi aussi un blog, pour attirer son attention, même si je croise les doigts pour qu’elle n’aille pas lire mes poèmes un peu pourris publiés à la va-vite.

On a l’impression de s’être déjà croisés quelque part, ça fait peut-être cliché mais nous avons vraiment passé du temps à essayer de reconstituer nos vies pour voir si à un moment ou un autre, on n’avait pas passé des vacances au même endroit, apparemment non. Nous sommes toutes les deux tomber amoureuse de l'une de l'autre, on a des centres d’intérêts communs (le design, la photo, la mode), une même façon de voir les choses. Et j'adore son look, ses cheveux bruns très longs, ses doux petits yeux verts et même sa raie des fesses qui dépasse toujours un peu de son mini-short.

Je dois l’avouer, c’est moi qui l'avait draguée en première. Je n’avais peur de rien à l’époque. Elle me plaisait beaucoup, elle m’intriguait. Je la trouvais intéressante, passionnante, passionnée. On a commencé à s’écrire plein de mots débiles pendant les cours.. (ce n'est pas sérieux mais je n’ai pas vraiment aimé ce semestre de cours, mes anciennes camarades de classe me manquaient donc je n’ai même pas honte de ne pas avoir tout écouté). C’était marrant, les gens de la classe pensaient qu’on était déjà ensemble alors que non, et il y avait plein de ragots partout.

Au bout de quelques semaines, fraîchement célibataires toutes les deux, je l’ai invité à boire un chocolat et pouf pouf, le bisou! Un moment extraordinaire pour moi. Moins d’une semaine plus tard, je lui disais que je l’aimais (la folle, avec le recul, je me rends compte qu’elle aurait pu fuir sauf qu'elle n'a pas eu peur de s’engager). Nous avons emménagée ensemble un an après. Je me suis mise à râler parce que l'on voyait tout le temps ses fesses, avec ses mini-short qui lui arrivée à la raie des fesses.

Moi, à l'époque j'avais 3 ans de plus qu'elle, je survivais de petits boulots de temps en temps pour payer mes études, une situation très difficile. Herea vivait une jeunesse dorée, dépensant sans compter l'argent que ses parents lui distribuaient généreusement.

Ce fut le grand amour entre nous deux. Tout allait pour le mieux tant qu'elle était loin de sa famille. Nous vivions notre histoire au jour le jour. Au fil du temps, nous avons commencé à faire des projets ensemble. Pourtant très tôt, dès notre rencontre et le début de notre histoire, un problème est apparu comme insurmontable : ma relation avec sa famille. Le jour où elle m'a emmenée chez ses parents, j'ai dû leurs cacher la situation de mes parents et me rajeunir de 2 ans.
Malgré tout, notre amour et notre complicité existaient bel et bien, nous avions tout pour faire un couple heureux. Nous avons même envisagé de nous marier. Entre temps, il y a eu de nombreux évènements : la fin de ses études et le début de sa carrière professionnelle, la pression familiale, son accident de la route (elle a passée quelques mois dans un centre de rééducation), ma reprise des études.. Et surtout, son père m'a littéralement "jetée", le lendemain du retour de ma copine du centre de rééducation, en me menaçant et me disant "qu'il ne voulait pas de ça chez lui".

Comme elle continuait à me voir en secret, son père lui a dit de quitter la maison, ce qu'elle n'a pas eu le courage de faire. Elle était face à un choix qu'elle n'a pas été capable de faire. Elle continuait à me téléphoner malheureuse, en pleurs ou complètement alcoolisée parfois. Piégée volontaire, elle s'était fait acheter par son père qui lui a offerte la maison et une voiture haut de gamme. ll lui a même trouvé une nouvelle petite amie. De mon côté, je me débattais dans mon quotidien : les études, la dépression, les problèmes d'argents. Je n'ai pas eu de nouvelles pendant plusieurs mois. Depuis, j'ai trouvé un emploi stable dans lequel je m'épanouis.

Mais voilà qu'autour de Noël cette année, elle me recontacte. Je ne donne pas suite à cet appel, j'ai assez souffert, même si mes sentiments sont toujours présent. Elle profite de la nouvelle année pour me téléphoner et me laisser entendre qu'elle m'aime toujours. Je l'ai revu tout en essayant de me protéger. Elle a acceptée que l'on sois ensemble, que nous vivions notre histoire d'amour, cette histoire qui lui demanderait d'assumer ses choix, et sans doute une rupture avec sa famille.