Inaya Pearsons - Retranscription (Chap.5) - MàJ 15/02

Nous sommes le 24 décembre 2006, il est seize heures trente, la température extérieur est de 11°C et les rues de Las Venturas sont bondées de monde. Une bonne odeur se dégageait à ma droite, à la fois douce et sucrée, enivrant mon esprit à des vagabondages fort plaisant. Je réajuste les pans de mon manteau, glissant ma main droite dans ma chevelure et observe les passants. Je secoue ma tête de droite à gauche, tentant de reprendre mes esprits quand soudain mon regard est attiré par une couleur vive, une de celles qui pétillent mais qui ne vous agressent pas le regard. Je me redresse alors du banc et décide de suivre cette "couleur", comme si plus rien d'autre n'avait de sens autour de moi. Elle était devenue une obsession.

Après plus de deux heures de marche à déambuler dans les rues de Las Venturas , ma douce couleur s'arrêta à un arrêt de bus et je la vis disparaître sous mes yeux dans un nuage de monde. Je me rappel encore du numéro de la ligne, la 113 qui menait au quartier nord de la ville. Après quelques seconde d'hésitation, je traversa la route et me dépêcha de monter dans le bus, la cherchant du regard. A cet instant je découvris, derrière cette vive couleur, que se cachait un doux visage enfantin. Une gamine d'environ neuf ans, souriante, aux yeux noisettes et à la chevelure châtain clair, emmitouflé dans un manteau vert pomme. A ses côté se trouvait une autre gamine, du même âge, aux yeux vert et au cheveux châtain foncé. Elles me regardaient avec leurs grands yeux, me souriant innocemment, insouciante du mal que j'étais, du mal que je leur ferais un jour, je ne pu m'empêcher de répondre à leur sourire.

Après un changement de bus, ce dernier s'arrêta à l'arrêt Lake Mead où elles descendirent. Je regardais alors par la fenêtre, les observant, ces dernières se retournèrent et me firent un signe de la main, en guise d'au revoir. Je sentis mes joues chauffées sous ce dédale d'attention, je rougissais. C'était la première fois qu'une de mes victimes me faisait cet effet, chaud, réconfortant et effrayant. Je ne me reconnaissais plus, je vis mon reflet dans la vitre du bus et détourna aussitôt mon regard avant de fuir à l'arrivé d'un jeune couple.

Je décida de ne plus quitter ma couleur, ma douce couleur qui me mettait dans des états.. Oh comme j'aurais tant aimé que cela ne soit pas toi, que tu ne sois pas si douce, si souriante, si vivante.. Comment vais-je faire ? Je ne peut te retirer la vie ainsi, je m'y refuse ! Pourtant, je n'ai jamais laissé une âme m'échapper mais ce soir tu y échapperas. Certains diront que c'est ta bonne étoile, d'autre la magie de Noël et moi je te dis que j'épargne ta vie.

Derrière la fenêtre de ta maison, je t'observa durant de longues heures avec ta famille et celle de la demoiselle t'accompagnant depuis notre rencontre. Tu es souriante, tu as les yeux qui pétillent et qui respirent la joie de vivre. Tu ne cesses de câliner cette fille, vous riez ensemble et vous me rendez fou. Je me fais discret et je te vois t'approcher du sapin, prendre un paquet au nom de rose. Qui est-ce ? J'appris alors ce soir le prénom de ton amie, Rosalie. Elle était ton opposée, elle était parfaite et aurait pu être ma proie. Pourtant c'est de ton âme que mon cœur c'est enticher et je ne pourrais rien faire contre cela.

« En définitive, je suis resté en filigrane cet enfant timide et secret qui implique candeur, innocence, insoumission et sauvagerie. »
- Serge Gainsbourg

« La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit.»

Aujourd'hui la pluie tombe sur Las Venturas. Je t'observes derrière la fenêtre et je constate que tu portes un coupe-vent framboise  qui fait ressortir ton regard. Tu es toujours souriante, comme à ton habitude, malgré ce temps maussade qui fait ressortir mes vilains démons. Mon regard est sombre, froid mais à ta vue une lueur s'est éclairé au fond de ma rétine. Je ne saurais la traduire, ni même la décrire, pourtant je me rend compte que mon regard à changé lorsque tu as passé le pas de la porte.

Tu tiens la main de ton père, tu es vêtu joliment malgré vos maigres revenus. Tu as de belles bottes blanches à pois rouge et tu t'amuses à sauter dans les flaques, rendant ton père bougon et déposant un sourire sur mes lèvres. Vous vous dirigez vers une maison voisine, celle de ton amie -Rosalie-, une femme ouvre la porte et tu te précipites à l'intérieur. Je m'attarde sur ton père, il a les traits du visage tirés, son regard est sombre comme si quelques choses s'était brisé en lui. Je le connais bien ce regard, c'est celui qui guide mon quotidien. Il échange quelques paroles avec la mère de Rosalie et repars sous la pluie, d'un pas lourd et la tête baissé. Je l'observe longuement jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision au coin de la rue. Je reste un moment là, sous la pluie battante me questionnant avant de me retourner et de rejoindre la fenêtre la plus proche.

Tu es agenouillé au pied d'une cheminé, tu souris encore et toujours. Tes joues sont rosies par ton innocence et la fraîcheur extérieur. Tu joues à la poupée avec Rosalie quand une voix féminine vous appelle, probablement la mère de ton amie :

- « Rosalie ! Inaya ! Le goûter est servie les filles ! »

C'est ainsi que j'appris ton prénom, un prénom doux et chaleureux tout à ton image. Je me surprend à déposer mes mains sur mon cœur, comme si j'en avais un, le sourire aux lèvres et un voile de bonheur se déposant sur moi. Mais que m'arrive t'il ? Je n'arrive pas à comprendre. Moi le monstre des nuits, fuit par tous je me retrouve à t'observer et te couver comme si ton bonheur devenait mon essentiel.

Je quitte précipitamment les lieux, me mettant à courir dans les rues de ton quartier comme voulant fuir ce destin qui se dessine devant moi. Je m'arrête au niveau du golf à la frontière du désert et je m'assois sur un banc. Je reprend mon souffle lentement, glissant mes mains dans ma veste et inspirant grandement. Je regarde les voitures passer, éclaboussant mes pieds d'une eau boueuse et terne tout comme ce temps. Après de longues minutes je me relève et observe mon reflet dans une flaque d'eau vitreuse. Une vulgaire tâche sombre et grise, repoussante à souhait et n'inspirant guère la confiance, voilà ce que j'étais. Soudain, je vis ton doux visage se dessiner dans la flaque, m'obligeant à reculer d'un pas en arrière. Je venais d'avoir peur pour la première fois, alors que.. JE suis la peur, la haine, la tristesse. Que se passe-t-il ?  Ô ma douce Inaya, regarde comment tu me rend ? Tu es un ange. Je relève ma tête et fixe le ciel, c'est alors qu'à travers la pluie se dessina un magnifique arc-en-ciel, rayonnant tout comme toi dans le ciel noir de Las Venturas.

« Elle portait une robe couleur d'orage, de ténèbres et de pluie, avec un chapelet de regrets et de promesses rompues en sautoir. »
- Susanna Clarke

Aujourd'hui c'est la veille de ton douzième anniversaire, le soleil brille dans le ciel et je t'attend à la sortie de ton collège. Toujours accompagnée de ton amie Rosalie, vous déboulez sur l'allée éprise d'un fou rire. Il semblerait que le cours de biologie de Mademoiselle Pimple vous est marqué. Une chaleur m'envahit quotidiennement quand je te vois jouir de la vie ainsi. Sourire, sortir, rire, profiter de tous ses petits instants que tu croques à pleine dent sans te soucier du mal qui entoure ce vaste monde.

Tu as bien grandis, tu as pris des formes, pourtant je ressens derrière ton sourire un mal-être. Tu devrais être joyeuse comme au premier jours de notre rencontre, demain est un grand jour, mais je vois dans ton regard une lueur qui me fait peur. Une lueur qui a effacé la douceur qui régnait en toi. Tu écoutes Rosalie te raconter ses déboires amoureux, tandis que tu lui souris en secouant ta tête, tes mains se mettent à trembler légèrement. Alors est-ce cela la tristesse qui berce tes jours depuis plus d'un mois ? -L'amour-. Je ne peux croire que tu te laisse aller ainsi, tu es une battante, je le sens et je le sais depuis que nos regards se sont croisés.

Je ferme les yeux quelques instants, lorsque je les ouvre tu n'es plus là, la nuit est tombé et le vent viens souffler dans mes oreilles ton crie de douleur. Je me met subitement à courir, courir aussi vite que je le peux. Je ne prend même pas le temps de regarder autour de moi, tout défile si vite au rythme de mes pas de course. Au bout d'un quart d'heure d'une course folle je te retrouve, assise seule au pied d'un arbre. Dans tes yeux, je discerne une larme, puis deux et enfin un flot. Que se passe-t-il ? Je m'approche, lève ma main en direction de ton épaule avant de m'empresser de me cacher derrière l'arbre. J'écoute ta complainte nichée au creux de ce dernier, impuissant face à ça. Tu décris un homme, plus âgé de deux années, il fait vibrer ton cœur et tu en veux à Rosalie. Pourquoi ? Je t'écoute parler aux étoiles et comprend le problème. Tu vies dans l'ombre de ton amie, une fille au charme naturelle, au formes voluptueuses et à la parole facile. Non, non tu ne lui sert pas de faire valoir, tu es une réelle amie pour elle mais tes sentiments amoureux t'aveugle sur la nature de votre amitié. Inaya cesse de pleurer je t'en supplie, tu déchires mon âme à chaque larmes tombant au sol.

Il est minuit passé, tu te relèves et te dirige d'un pas las vers ta maison. Tu rentres dans ta chambre, comme tu en es sortie, par la fenêtre. Tu t'enroule dans ta couette et fixe le ciel remplit de millier d'étoile, le questionnant silencieusement. J'aimerais pouvoir répondre à tes doutes, mais il m'en est impossible. Je sais que tu es plus forte que tu ne le crois, tu es douce, souriante, bienveillante et peu importe ton physique tu pourras toujours compter sur elle. Je te vois enfin sourire, tu t'endors après quelques minutes plus sereine que ces dernières nuits. Je souffle enfin et viens prendre une bouffée d'air avant de me laisser tomber sur le sol et te souhaiter un joyeux anniversaire.

« Longues mèches de cheveux semblables à de sombres rubans qui se croisent et se recroisent. Les tresses sont comme des histoires plus ou moins effilochés qui s'entrelacent en douceur. Comme des vies. »
- Sean Stewart

Chapitre 4 : Triste de départ.

Les années ont passés, tu as énormement changé depuis notre dernière rencontre. Tu as grandis, tu es devenue une belle jeune femme toujours aussi rayonnante comme un voile d'amour et de tendresse qui s'enroule autour de toi et toutes les personnes qui te cotoient. Pourtant je vois un changement qui m'interpelle et m'inquiète aussi, les vêtements que tu portes en ce jour sont différents de ceux que tu mettais jadis. Une couleur verte, beige, je ne sais trop la définir à vrai dire qui te va fort mal au teint, te rendant comme malade, malgré ce sourire radieux à tes lèvres. Un écusson semble cousu au niveau de ton torse, mon regardse perd au niveau de ta taille et y vois un holster ainsi que différentes armes. Tu as donc pris cette voie, désireuse d'aider ton prochain, tu es donc prête à perdre la vie pour des abrutis auxquelles je prendrais goût à arracher leur dernier soufle pour emmener leur âme en enfer.

Ce jour-là, tu marchais dans les rues de Las Venturas, portant fièrement ton uniforme quand ton téléphone vibra dans ta poche. Tu ne répondas pas, bien trop occupé a aider un jeune sans abris qui venait de se faire renverser par un bus de la ville. Tu luttais pour le garder en vie, tandis que moi j'ôtais celle d'une personne qui t'étais cher. Ton père m'a laissé son âme et je l'ai guidé vers un jour meilleur, tes frères quant à eux témoins de l'atrocité de la scène m'ont eux aussi laisser une part de leur âme, une part qui les rapproche un peu plus de moi. J'aurais aimer que cela n'arrive jamais, que tu puisses encore sourire, rire et t'amuser dans l'innocence de ta jeunesse mais je n'ai pas su résister à son appel. Lorsque tu décrochas ton téléphone deux heures plus tard, le sans abris était lui aussi parti pour d'autre cieux et toi, tu restas figé sur place sans pouvoir bouger, ni même parler. La douleur a transperser ton coeur que j'ai pris soin de brisé avant de partir. Je t'ai abandonné en ce jour, sans même pouvoir te faire face, sans même te donner d'explication, sans même tenter de me battre. Je suis simplement parti en te laissant avec les démons comme seul ami.

Chapitre 5 :Retranscription

Séance du 8 Septembre 2016 a écrit:
- Bonjour Inaya, je suis le Docteur Alexandra Tucker. Vous pouvez m'appeler Alex si vous le souhaitez.
- Bonjour Doc', qu'est ce que je fais ici ?
- On vous a envoyer me voir car il semblerait que votre direction s'inquiète pour vous. Savez-vous pourquoi ?
- Non, je ne vois pas. Je vais bien !
- En êtes vous sûr, Inaya ?
- Si je vous le dis !
- Vous semblez à cran, pourquoi dont ?
- Nullement, je me porte bien.
- Inaya, je ne suis pas là pour vous juger. Simplement pour vous aider, pour cela il faut que vous me parliez.
- Je n'en ai nullement besoin ni l'envie. Vous allez dresser votre rapport à ma direction, pour ensuite que je me retrouve à un poste qui ne mettrais pas en danger mes collègues ! Je ne suis pas instable, contrairement à ce que vous pensez.
- Je ne le pense pas le moins du monde, Inaya. Je vois en vous une jeune femme pleine de ressources et qui se bat. Mais parfois, certains combat nécessite des alliés et je fais partie de cette catégorie.
- Des alliés ? Je ne pars pas en guerre ! Et en quoi pourriez-vous m'aider ?
- Je pourrais vous donner des pistes pour surmonter certaines épreuves. Des épreuves qui à vos yeux semblent insurmontables mais qui dans le fond, sont de petites montagnes.
- A quoi faites-vous allusion ?
- Parlez moi de votre père, Inaya.
- Mon p.. père ? Je n'ai rien à dire.
- Voyons, on a tous des choses à dire sur nos parents.
- Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet avec vous.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne souhaite pas en parler.
- Ne vous braquez pas, il est inutile de lutter. Il faut que ça sorte, ça fait mal et j'en suis consciente. Mais vous n'êtes pas seule, je suis là et vous épaulerais tout le long.
- Mon père (Soupire), était un homme aimant, souriant et ne rechignait pas à la tâche. Il était travailleur, fière de son métier et aimait l'instruire à mes frères. Chaque matin, peu importe le temps qu'il faisait, il allait à la boulangerie en vélo pour nous ramener un pain frais pour la journée et des croissants pour le petit déjeuné. Il venait ensuite nous réveiller les un après les autres, avec chacun une attention particulière. Je ressens encore ses lèvres se poser sur mon front et ses murmures qui me réveillaient avec une tendresse infime. Il a toujours été protecteur avec nous, j'ai choisi un métier qui lui ressemble et qui me ressemble pour lui montrer que moi aussi j'étais devenue protectrice. Mais.. j'ai échoué, j'ai échoué en n'ayant pas sû le protéger comme lui le faisait. Aujourd'hui l'amour que j'ai pour lui, font place aux regrets et à l'absence. Je fixe quotidiennement cette chaise vite à table, là où il lisait son journal, là où il trônait fièrement heureux de sa petite famille..
- Vous ne devez pas vous sentir responsable, quand bien même vous auriez été présente vous n'auriez rien pu faire.
- Vous n'êtes pas la première à me le dire, pourtant cette sensation me hante quotidiennement. A mes yeux j'ai échoué.
- Nullement, vous tentiez de sauver un jeune homme et vous avez réussis.
- Il est, lui aussi, mort quelques heures après à l'hôpital.
- Vous avez allongée de quelques heures peut-être la vie de ce jeune homme. Sans vos soins il serait surement mort bien avant.
- Vous allez pas me dire l'inverse de toute façon. Vous faites votre boulot moi le miens. Nous avons finis ?
- Vous pensez que c'est fini, Inaya ?
- Pour moi oui, il est mort et rien ne le fera revenir.
- Tout à fait, dans ce cas pour aujourd'hui nous allons en rester là. On se revoit d'ici deux semaines.
- Si cela vous chante. Au revoir.
- Au revoir Inaya.

james: