Kow ~ Still standing. [Mort]

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  L’enfance, là où tout commence.

  
  
  ● San Fierro, quelle ville de merde quand j’y repense… Des gays au centimètre carré, des mecs à moitié défoncés à chaque coins d’rue, des riches à n’en plus finir… Ouais, quand j’y repense, j’ai bien fais d’être parti sur Los Santos. Ah… Comment j’suis né, ouais, c’est vrai ça, j’allais oublier d’en parler. En fait, j’en ai rien à foutre de mes foutus parents. Quoi ? J’pète un câble dans ma tête ? Attends, attends, j’vais t’expliquer le délire. Je suis le genre de négro qui a connu une enfance de -MERDE-, alors j’peux te dire que, quand j’vois un gamin, j’essaye d’le foutre sur l’droit chemin. Bon, je m’égare là… Un père alcoolique, pas capable de bouger son cul de son sofa, et une mère, que j’voyais que la journée, jamais là l’soir. Quand j’suis né, j’vais pas vous l’raconter, c’est pas important.
  
  Tout a merdé quand j’avais 5, ou 6 ans. Mon vieux s’était fait licencier, alors il a commencé à péter un câble sur ma mère, vu qu’elle restait à la maison s’occuper d’moi. Cet enfoiré, il buvait tellement qu’il frappait ma mère… Putain, j’pouvais pas m’en rendre compte encore, à l’époque… Je l’entendais crier tout l’temps, j’comprenais pas. Je la voyais de moins en moins, je savais pas du tout ce qu’elle foutait le soir. Mais maintenant je sais : ce putain d’enfoiré la mettait sur l’trotoire, pour qu’il s’fasse de la maille pour acheter ses putains de bouteilles de whisky. Ca, c’était pendant plusieurs années, et ça empirait sans arrêt. Des fois, j’me pointais à l’école avec quelques traces sur la gueule. J’avais l’don de repousser mes camarades, allez savoir... J’étais pas moche pourtant, mais ça parlait dans mon dos j’crois.
  
  J’allais sur mes dix ans, je sortais de l’école, et je rentrais à pieds, sous la pluie, comme d’habitude hein, pas un enfoiré pour me ramener. Tu te rends compte ? J’avais pas loin de trente minutes de marche à faire, et j’avais dix ans bordel, il aurait pu m’arriver tout et n’importe quoi. Donc j’arrive devant chez moi, j’commence à ouvrir la porte, et qu’est-ce que je vois… Ma mère. Putain, j’ai un peu du mal à écrire. Même si elle a jamais été là, le fait de me remémorer ça, ça fait mal. Bon… Elle était pendue au milieu du salon. Je suis resté devant, pendant un bon moment. Je l’appelais, mais elle me répondait pas. Putain, j’étais jeune encore, mais j’crois que j’commencais à saisir. La veille, j’avais regardé un vieux film d’horreur, et j’voyais comment les gens pouvaient mourir. Ce jour-là, je crois qu’un truc avait explosé dans ma tête. Ah, j’vous ai pas dis… Un coup, quand je cherchais mes chewing-gums dans la baraque, j’suis tombé sur un revolver à barillet. Le genre de flingue qu’on voit dans les films de gangsters. J’croyais que c’était un jouet moi. Quand j’ai vu ma mère, j’ai compris qu’mon enculé de père l’avait poussé à bout. Je l’entendais picoler comme un trou dans la cuisine. J’suis allé fouiller dans le tiroir, et j’ai sorti le « jouet ». Je suis allé dans la cuisine, j’ai pris le truc dans mes deux mains, et j’me suis mit à le braquer avec un peu de mal. Il s’est mit à trembler et à ouvrir grand les yeux. Moi, je le fixais comme un connard, sans me rendre compte que le merdier il était chargé à bloc. J’lui ai dis… « Je suis un gangster ! » Avec ma voix de gamin… Pas très convaincant. Il s’est levé rapidement. J’ai jamais vu une haine aussi forte dans ses yeux. J’ai sursauté et… le coup d’feu est parti. Merde…
  
  Qu’est-ce que j’ai fais ? Mais qu’est-ce que j’ai fais bordel de merde ?! Pourquoi ça fait comme dans les films, pourquoi le mec il tombe là ?! Oh putain, je l’avais buté… A l’instant, j’ai senti que ma vie allait devenir un enfer.
  
  

  Pas l’choix, faut partir à un moment.

  
  
  ● Honnêtement, je savais plus trop qui j’étais . Je vais sauter une étape de ma vie, car c’était vraiment le bordel. J’étais dans une espèce de centre pour les gogoles, où tout les jours je devais m’expliquer avec des psychiatres, le genre de mecs inutiles tu vois ? Ce bordel, ça a duré pas loin de cinq, voir six ans. Un jour, un mec est venu vers moi, et m’a proposé de partir pour Liberty City, où je serai placé en famille d’accueil et tout le tralala. Franchement, le mec m’a montré des photos de cette famille, ça avait l’air cool, alors je me suis dis… « Putain ouais, un peu que j’veux venir. » Jusque là c’était bien. On se dirige à la gare de San Fierro, j’avais même pas d’affaires, un vrai clodo haha. Bref, on grimpe dans le train, mais on n’était pas dans la même cabine. Alors hop, j’me pose tranquille, et je m’endors. Le truc, c’est que je devais me rendre vers lui à la fin du trajet, car il connaissait pas l’numéro de ma cabine. Oh, quel con… J’entends la sonnerie de la gare, insupportable, alors j’me réveille et je commence à paniquer. Putain, je descends du train. Je regarde autour de moi, je cherche partout… Personne. Oh, oh, il est où cet enfoiré ? Il m’a posé un plan ?! Mais non mon gars, t’es tellement un boulet que t’étais pas foutu de lire le panneau de la gare. J’venais d’arriver à Los Santos. J’ai jamais été aussi perdu. Je commence à me barrer de la gare, et je marchais, l’air vraiment perdu, j’te fais pas de dessin. Le pire dans tout ça, c’est que j’ai dû passer quelques nuits dans la rue, heureusement que c’était l’été, sinon j’aurai claqué de froid.
  
  Peut-être trois jours après mon arrivée, je me trouvais face à une bagnole, le contact dessus. Sérieusement, j’en avais ras-le-cul de me trimbaler à pieds. Du coup, je regarde vite fait autour de moi, et là, je chope la caisse. Je stressais comme un fou, je le cache pas, mais d’un côté je me sentais puissant. Bon, c’était une vieille Premier à moitié ravagée, mais ça roulais. Euh… Attends. Comment on avance avec ça ? J’ai jamais été aussi chanceux que ça. Le mec à qui appartenait la voiture était pas là, tant mieux. Mais quel con celui-là, laisser sa caisse comme ça. Bon, j’ai mis pas loin d’un quart d’heure pour comprendre le mécanisme, et enfin réussir à passer la première. Donc voilà, je roulais, en tirant comme un malade. Bah ouais, je restais en première, je comprenais pas pourquoi ça faisait un bordel monstre et que les gens dans la rue me regardait comme un connard. Je m’éloignais de plus en plus du centre-ville. Là, je lève la tête, je vois un panneau : « Jefferson Avenue ». Sympa le nom, bon, j’continue. Manque de chance, j’vois un vieux chien traversé, alors j’ai eu peur, j’me suis mit à braquer comme un malade vers la droite. « BAM », dans l’mur. Je me suis mit à paniquer, et je suis sorti de la caisse du coup. J’devais avoir seize ans, quand j’vous parle de ça… Et là, coup de pression total, un négro qui se pointe vers moi.
  
  
  

  Le genre de rencontre inoubliable.

  
  
  ● Le mec s’approche doucement, en se la craquant un peu avec sa démarche de caïd. Il avait quoi, le même âge que moi j’pense. Moi je continuais à stresser en restant planté comme un clou. L’gars il arrive, et il commence à ouvrir sa gueule : « Yo maaan, tu l’as baisé la tire m’haha ! ». Il se fou de ma gueule lui ou quoi ? Mmh, on s’met à parler du coup…
  
  « Yeh, p’tain…
  - Haha, t’es vraiment pas doué négro !
  - C’sûr négro.
  - Putain, c’est quoi ton nom négro ? T’as l’air perdu ici.
  - Euh… Appelle moi Koby, et… Et toi, alors ?
  - Moi c’est Caine, j’suis le futur gangster de Jefferson Kob’ ! »
  
  Le futur gangster… Putain, mais qu’est-ce qu’il raconte ce con ? Finalement, j’ai passé le reste de la journée avec Caine. C’était cool, ça faisait un moment que je m’étais pas éclaté. J’me faisais un pote, enfin… Le soleil commençait à se coucher, du coup il m’a dit qu’il allait se poser chez un négro qu’il connaissait.
  
  « Hé Kob’, j’vais aller bouffer chez un négro du coin, on s’voit plus tard ?
  - Euh… Ouais, peut-être man.
  - Comment ça peut-être ? T’habites où ?
  - Hum… Nulle part. »
  
  J’me sentais vraiment bête là. Caine s’est mit à taper une barre. Je sais pas si il a eu pitié ce jour-là, mais bon, il m’a proposé de venir avec lui. Sérieusement, j’ai pas hésité, j’l’ai suivi directement. C’est à partir de ce moment là, que j’ai su que lui et moi, on allait bien s’entendre.
  
  
  

  Un frère ?

  
  
  ● Hahaha, sacré Caine. Ca faisait maintenant une putain d’année qu’on était collé sans arrêt. Les conneries qu’on pouvait faire dans Jefferson sérieux, ah, on abusait. Surtout avec les p’tits vieux, à leur balancer des cailloux, et j’en passe… On créchait un peu partout dans Jefferson, à droite à gauche, chez lui, puis chez lui, et enfin chez lui. On avait aucune limite, on était libre, tu saisis ? Libre. Un soir, Caine avait l’air un peu pensif. Il s’pointe vers moi et m’dit de prendre le BMX. On est parti du côté de Ganton, parler à des négros. Au début je le sentais pas, c’était vraiment bizarre. On commençait à discuter tranquillement, et à un moment, un des mecs à sorti un sachet d’herbe, bien garnit. C’est là que j’ai pigé le délire…
  
  Caine voulait qu’on se fasse notre petit business pour qu’on se la coule douce avec un peu de cash dans la poche. C’est depuis ce soir là qu’on a commencé à mal tourner. Plus les semaines passaient, plus on se faisait du fric, et on continuait, sans se soucier du danger. On était naïf à l’époque, vraiment. Dans Jefferson, on côtoyait pas mal de négros. On se faisait un petit nom, c’était cool franchement. Mes liens avec Caine étaient de plus en plus forts, j’le considérais comme mon meilleur pote sérieux. Le truc, c’est que c’était risqué de s’appeler par notre prénom. On a décidé alors de se trouver un blase : lui c’était Kaydee, et moi Kow. Kow ? Ah, tu trouves ça à chier ? Ouais bah, moi aussi en fait. Mais bon, c’était comme ça après tout. On se trouvait plein de points communs tout les deux, surtout qu’on connaissait O-Dog tout les deux, avant qu’il crève, quel con… Tout les soirs, j’lui racontais mes histoires, mon passé, et il faisait pareil. On vivait tranquillement sur Jefferson. Aucunes embrouilles, tout allait bien. On se faisait notre fric de notre côté, et on délirait toujours autant. Le problème, c’est qu’à force de tourner dans le milieu, on fait toujours des rencontres plus ou moins bonnes. On s’intitulait le « Shock Wave ». L’équipe de choc quoi, met-toi bien ça en tête. On a commencé ensemble, et on finira ensemble.
  
  On errait dans les rues de Jefferson, sans arrêt, toujours avec cette confiance entre nous. Putain… Ce mec, c’est comme le frère que j’ai jamais eu. J’ai jamais rencontré un négro aussi bon avec moi. Limite j’serai capable de tuer pour lui, parce que j’sais qu’il ferait pareil pour moi. Voilà deux ans qu’on était inséparable, liés comme les doigts de la main. Tout l’peuple de Jefferson nous remarquait : deux têtes de cons dans la rue qui ne se quittent jamais, ça se remarque héhé.
  
  
  

  Ca tourne mal, mais on devient connu.

  
  
  ● On était callé sur Queen Street, à discuter de cul. Bah ouais attends, on a dix-sept ans là, c’est logique qu’on ait un peu la dalle. Bref, j’devais lui parler d’une gow, et là, une caisse verte s’est arrêtée à côté de nous. Du coup, premier réflexe, je regarde avec mon air de niais. J’vous rassure, Kaydee il faisait la même. La fenêtre arrière, de notre côté, s’est ouverte. J’hausse les sourcils, j’pensais que c’était un mec qui voulait acheter. Putain de merde, le mec a sorti un glock et s’est mit à tirer dans notre direction. Je me suis jamais autant chié dans le froc de toute ma vie. J’ai voulu vite me barrer avec Kaydee, mais tu parles… J’venais de fumer un gros blunt, donc vas-y pour courir comme un lièvre. Aie… Une balle dans l’épaule gauche. J’suis tombé direct, et j’me suis mit à hurler comme un porc qui s’faisait égorger. Kaydee avait rien eu, heureusement merde. Woh, ça fait cet effet là, de prendre une balle ? J’me suis senti faible, j’avais froid, j’comprenais plus rien à ce qui m’arrivait. J’peux te dire que depuis ce jour, j’ai jamais été autant méfiant avec Kaydee. Le truc, c’est que ça nous a pas stoppés.
  
  On a quand même décidé d’continuer notre petit commerce. Mais on s’est dit une chose, on remettra pas les pieds à Queen Street, c’est trop chaud pour nous. Du coup, on s’posait sur Thug Park, à taper la discute au premier venu. Ah au fait, j’ai oublié de vous parler d’une chose essentielle. Jefferson, c’est l’quartier contrôlé par les Bloods. Alors eux… Qu’est-ce que je pouvais les craindre. J’osais même pas les regarder, de peur de m’faire tabasser pour rien. Le pire de tous, celui qui me faisait vraiment flipper, c’était Serious. La grosse tête de Thug Park. Y’en avait des rumeurs sur lui, et des pas jolies. J’épargne le fait qu’il baise toutes les gow du quartier, mais ce qu’il a pu faire à des mecs, ça fait peur… Bref. Kaydee récupérait la maille auprès d’un négro, moi je surveillais à côté. Et là, qui je vois ? Un putain de négro avec un putain de bandana rouge s’approcher. On va se faire niquer, on va se faire niquer… Hahaha, j’avais vraiment les boules. Le mec commence à nous relooker du regard, puis nous fait signe de le suivre. Bon, on le suit ? On le suit pas ? On l’a suivit. Roz’, voilà comment il s’appelle. Ce bon vieux Roz’, ha… A cet instant, on s’est dit qu’on allait vraiment se faire de la thune. Il voulait qu’on bosse pour lui. On a pas hésité sur le coup, on a direct accepté tu saisis ? Là, on entrait dans la cour des grands.
  
  Fini les petits deals à la con, là c’était du sérieux, et fallait assurer comme un malade. Je vais passer tout les détails… Pendant plusieurs mois, j’peux te dire qu’on a grave assuré, et qu’on s’est fait un max de blé, et que Roz’ était vraiment fier de nous. Normal, grâce à nous il a pu se payer un putain d’Huntley ! Bref, ça y est. On bossait pour la Red Nation.
  
  
  

  L’bandana rouge, un mode de vie.

  
  
  ● Là je sortais de chez Serious, avec Kaydee. Dive venait de nous filer un bandana noir, où il était inscrit « Thug Life ». Eh ouais, le symbole de Thug Park. Notre nom commençait à pas mal tourner dans tout Jefferson, donc l’ambiance était déjà plus détendue avec les Bloods. Parce qu’avant, c’était chaud avec eux, on essayait d’les éviter au maximum pour pas s’attirer d’ennuis. Le business s’agrandissait sur Thug Park. On était un peu comme la relève, Kaydee et moi. On était connu pour ça, pour rapporter beaucoup de cash. J’crois que Roz’ avait du mal à s’en rendre compte. Il me filait j’sais pas combien d’grammes de chronic, et en quelques heures tout était parti déjà. Il était putain d’fier de nous, il nous faisait bien confiance. Il nous a formé, de A à Z, nous montrant toutes les ficelles du « métier ». Plus l’temps passait, plus il nous faisait dealer gros. Putain, on a même commencé à vendre des flingues après, c’était chaud ça.
  
  Bon, j’vais faire ça rapidement, les histoires de deals c’est un peu casse couille à raconter. Tout ça pour dire qu’un après-midi, une gow nous a dit de la suivre, pour qu’on aille chez Serious avec elle. Euh… Elle voulait quoi, un plan Q ? J’me suis dit ça dans la tête au début, avant que je calle qu’elle portait un bandana rouge. C’était Hella’B, un truc du genre. On entre dans la baraque, et qu’est-ce qu’on voit ? Tout les MOB réunies. Gros coup de stress là. En résumé, on s’est fait éclater la gueule comme pas possible. J’avais l’arcade droite défoncée, le ventre en vrac, j’avais bien douillé. Au bout d’un moment, Serious leur dit d’se calmer, et nous dit de nous poser sur le canapé. J’avais un peu de mal à ouvrir les yeux tellement j’avais la gueule enflée faut dire. Il commençait à nous demander ce que l’bandana représentait pour nous, etc… Moi, comme un con, je répondais de la merde, à cause du stress. Heureusement que Kaydee était là pour rectifier le tir, hé. Serious s’est mit à sourire, première fois que j’le vois détendu comme ça et tout. Et là… Et là, putain, je me suis senti -PUISSANT-, j’te jure ! Serious nous a lancé un bandana rouge, à chacun de nous deux. On s’est dit, ça y est, c’est plus la même. On est des vrais maintenant, des vrais négros. Mais j’savais que tout allait changer, une fois de plus, et que les véritables ennuis allaient arriver. Enfin, en attendant, on a bien fêté ça. Qui dit bandana, dit sexe à gogo, héhé.
  
  On devenait enfin des protecteurs de cette rue, Thug Park. J’ai commencé à m’faire faire des tatouages, j’trouvais que c’était la classe. Tu m’verrais aujourd’hui, j’en ai au large sans déconner. On s’faisait rapidement des potes, par-ci, par-là. J’ai même fini en couple avec la sœur d’un MOB, CAP. Ah, CAP… Plus d’nouvelles de lui d’ailleurs. Paraît qu’il s’est tiré de Jefferson, comme quelques uns, du genre Slay, Nola et compagnie. Enfin bref, nos débuts avec le bandana, c’était posé. Mais le truc, c’est que, quand tu portes un truc comme ça, faut porter tes couilles jusqu’au bout, et protéger ta rue jusqu’à en crever. Résultat d’ça, une balle au niveau d’l’estomac. Je l’ai senti passée celle-là… C’était tout le temps la même chose quand t’étais dehors. C’était sois toi, sois un autre qui y passait. La mort était omniprésente… Au bout d’un moment, j’en pouvais plus, mais fallait faire avec.
  
  
  

  Putain de balance !

  
  
  ● C’était un peu comme une prédilection, tu saisis ? Tu rentres tellement de cash que tu fini par rendre jaloux les autres. Avec Kaydee, on avait retapé une baraque sur Thug Park, pis on logeait chacun dans une chambre. Lui avec sa gow, Jess’ là, pis moi, avec Ashley, la sœur de CAP héhé. Ah quel merdier là-dedans, cet enfoiré de Kaydee nettoyait jamais, du coup c’était les femmes qui rangeait tout, logique quoi. Il s’en passait des choses pendant cette période. La mort de Jess’, c’était dur, surtout pour Kaydee, fait chier… Je l’avais vu dans tous ses états, mais jamais en bad total, c’était vraiment dur. Ah aussi, quand Ashley s’est barrée d’chez nous sans donner de nouvelles, c’était pas cool. Ma gow venait de me lâcher, pouah… Pendant quelques jours on restait dans notre coin, et on n’en branlait pas une. A force, on s’est ressaisit, et on s’est remit à taffer comme des fous. Je m’éloigne encore… Je parlais de prédilection, non ? Ah, ouais alors…
  
  En fait, quand on a reprit le boulot, on a refourgué des grosses cargaisons, et là, on avait vraiment beaucoup de fric. Le problème, c’est que les murs ont des oreilles, et que l’argent rend jaloux beaucoup de monde. J’étais en train de pioncer tranquillement, Kaydee aussi, et on entendait gueuler derrière la porte. Du coup j’me lève, la gueule dans le cul et là… -PUTAIN-, la porte qui venait d’éclater ! Le SWAT qui rentre, les enculés. J’ai pas eu le temps de cligner des yeux que je venais de prendre des coups de matraques dans les genoux et un coup de gazeuse dans la tronche. Kaydee a mangé, lui aussi. Putain de merde, enfoiré de balance, attends qu’on te retrouve… Mais merde quoi, on était trop con, pourquoi on avait oublié d’ranger notre dernière cargaison ? Attends, j’suis sûr que c’était un coup monté. Notre nom avait trop tourné, tu parles. On a plongé pour un an, pour trafic de stupéfiant. La prison, certainement l’endroit où j’voulais pas y mettre les pieds tu vois. Un an, une putain d’année à rester enfermé là-dedans ! Tranquille, ces cons-là nous avaient foutu dans la même cellule. Fallait se serrer les coudes pour rester en vie ici, avec tout ces foutus mexicains de merde, j’te raconte pas. Mmh, l’année j’ai trouvé qu’elle ait passé assez vite. Faut dire, on s’occupait bien avec Kaydee, à pousser de la fonte à longueur de journée, se taper un peu de basket, et même se faire un nom dans la prison. Une année vraiment banale quoi. Surtout, on a évité de s’embrouiller pour pas étendre notre peine. Mais faut toujours que Kaydee en fasse qu’à sa tête. Y’a fallut qu’il éclate la tête à un foutu tacos, résultat d’ça, c’est qu’il a étendue sa peine de quatre mois supplémentaires. Quelle galère, quatre mois sans mon frère, c’est pas possible…
  
  
  

  Retour à Jefferson.

  
  
  ● Quand je suis sorti du trou, j’avais pas loin de vingt ans. Le truc, c’est que les fédéraux étaient encore à mon cul, alors y’a fallut que j’disparaisse encore un peu de Los Santos. Mon retour, on l’a bien fêté, ça c’est sûr. J’avais retrouvé Kaydee, un bien fou d’le revoir, comme quand un gamin reçoit un cadeau, tu vois. Il me racontait ses conneries en taule, j’lui racontais les miennes de mon côté, bref… Ah j’oubliais encore, on s’est retrouvé à l’aéroport, vu que je lui ai fais une surprise. Quand ce con est arrivé, je crois qu’il en revenait pas : deux hayabusas garées sur le parking. L’une à lui, et l’autre à moi. Des missiles ces deux bécanes. C’est là qu’on est reparti pour Jefferson, pour retrouver tout l’peuple. La plupart était là, à notre arrivée : Krazy, c’con là m’avait manqué, avec ses gros blunts là, héhé. Dinky aussi était là, oh putain, quand j’repense à l’autre soir, qu’est-ce que j’rigole avec cet enfoiré de négro. Hein Dinky, la moto de l’autre là, haha. Doggy était là, avec soixante kilos de moins hein, car maintenant c’est un gros porc, faut l’avouer. L’vieux frère Oby, et sa sœur Hella qu’étaient là aussi, Sha arrivait quand j’y repense, pis tout les autres du quartier quoi. On avait décidé de bouger en boîte pour fêter notre retour. Tout Jefferson avait rappliqué, c’était beau à voir putain. Même que j’me suis fais une gow dans les chiottes, Vanessa là. Putain, qu’est-ce qu’elle était bonne, j’aurai jamais du la flinguer, enfin bref… Avec Kaydee, on reprenait les affaires, mais doucement cette fois-ci. Bah ouais attends, j’veux pas replonger pour des conneries moi.
  
  
  

  On fini toujours par craquer.

  
  
  ● Comment dire… J’suis le genre de mec qui veut cacher ses sentiments. J’aime bien me la craquer, montrer que j’suis balèze, raconter mes exploits quand j’bute un mec ou quand j’vole une caisse, et tout ce genre de conneries. Mais y’a bien une seule personne qui sait ce que je ressens, au fond. Eh ouais, c’est Kaydee, cet enfoiré de frère là. Sans lui, j’pense que j’serai déjà mort depuis un moment. En c’moment, je pète un câble dans ma tête. J’te jure, j’en peux plus de tout ça, tout l’monde veut ma peau. Un flic me cherche parce que j’l’ai tabassé comme un chien avec Sweet, des mecs ont essayé d’me buter y’a quelques jours, et je sais pas combien de négros veulent me buter aussi. Mais quel merdier j’te jure…
  
  Ah oui, ça fait deux semaines environs, je crois. J’étais posé sur Thug Park à fumer un bon blunt, et là, une caisse s’arrête. Deux blancs-becs se ramènent vers moi pour me causer. J’les sentais pas… Un des mecs m’a sorti un flingue, et l’a placé sur mon bide. J’me suis dis, ça y est, c’est fini tout ça. Ces fils de pute m’ont fait les poches, et ils commençaient à m’faire des menaces et tout. Là, qu’est-ce que je vois, une caisse de flic. Putain, ils sont parti, j’ai eu peur merde. J’prends la bécane, et j’commence à faire mon tour en ville à la recherche de p’tit cul. Hé merde… Ca recommence. Les mecs d’il y a cinq minutes étaient à mon cul. J’avais beau foncer, vas-y, pour rouler à 200km/h en ville ! Ces batards m’ont fait dévier d’la route, et j’me suis à moitié éclaté dans un mur. J’ai entendu la portière du conducteur s’ouvrir, et j’ai fermé les yeux. Quelques coups de feu, et plus rien, j’suis tombé comme une larve. Mon casque, j’ai réussi à le retirer en même temps que j’tombais, mais après j’pouvais plus bouger. J’ai essayé de parler mais je m’étouffais à moitié, en train de cracher mon sang. J’étais mort ou quoi ? La suite j’m’en souviens plus… Je sais juste que j’me suis réveillé une semaine après, dans l’hôpital. Dieu était une fois de plus avec moi, pour la troisième fois. Décidément, j’en ai d’la chance, avec trois balles dans l’dos, faut y aller quoi. Je le remercierai jamais assez j’crois bien.
  
  Après cet incident, j’étais encore plus mal dans ma tête. J’ai l’impression qu’on me tourne le dos, et voir ces gosses crever dans ces putains de fusillades, c’est dur, vraiment. Des fois, j’me dis que mettre fin à tout ça, ça me permettrait enfin de reposer en paix, sans me soucier de ce qu’il m’arrivera à partir du moment où je franchis le seuil de ma porte. Tiens, j’vais sortir un coup là, j’en ai marre d’écrire. Peut-être que, j’vais crever, ou, peut-être pas…
  
  
  

  Son fils, mon fils, la famille négro.

  
  
  ● Putain, ça faisait un moment que j’m’étais pas remis à écrire… Ca fait un peu bizarre après tout ce temps, tout c’qu’il s’est passé, tu vois l’truc un peu… Depuis, j’me suis un peu calmé au niveau de mes pétages de câbles. Hahaha, j’t’explique pas, ça devenait grave à un moment. Enfin bref, c’est pas important tout ça. Ah, j’écris mal ça me fait chier tiens, j’suis à deux doigts de tout déchirer bordel. Tout ça pour dire qu’un soir, en sortant des chiottes, ouais ok… Je vais épargner les détails parce que c’était vraiment sévère. Tout ça pour dire, donc, que mon vieux portable se met à vibrer… Vvvvv…vvvv… Sans arrêt ! J’me dis, putain, qui c’est qui me fait chier à cette heure là ? J’le prends et tout, j’regarde : tiens, Kaydee. Il veut boire l’apéro lui. J’ouvre le message et… Putain d’merde, c’est quoi ce foutu message à la con ? Au début, ça m’a donné un coup au ventre, comme si tu prenais une droite dans l’estomac, et après, un gros pincement au cœur. Cet enfoiré, vous savez ce qu’il venait de me dire ? Il me dit qu’il repartait pour Liberty City, sans moi ! Ah ouais, j’vous ai pas dis. Il avait prit deux billets, un pour lui et un pour moi. Il m’a pas attendu, et mon billet en fait c’était un faux. Mais quelle enflure j’vous jure ! Mais c’est pas tout, attendez, attendez… Il me dit qu’on se reverra peut-être jamais. C’est quoi ça, une déclaration d’amour ? Non, j’déconne.
  
  Sérieux, j’étais mal, mais j’le suis toujours. Plus de nouvelles, rien. Sans lui, j’avance pas, je peux pas avancer, c’est physique, c’est psychologique. On avance à deux, c’est comme ça. Mais le pire dans tout ça, enfin, le pire… Le plus choquant, ouah… J’vais l’écrire comme il me l’a dit : « Retrouv mon fils... Je sai ke tu en est kapable, One Luv' ». Eh merde, il m’avait jamais rien dit, jamais parlé de ça. Comment je vais faire moi ? J’me suis jamais occupé d’un gamin moi. Il doit avoir quoi, cinq, ou six ans ! Merde alors, mais merde ! Va falloir que j’achète des couches, un biberon, du lait, des céréales, tout un tas de conneries pour gosse. Va falloir aussi que je lui achète des jouets à la con, je vais être ruiné moi ! Mais, j’peux pas déconner avec ça. C’est son fils, il a confiance en moi. Alors ce p’tit gars, j’le traiterai comme si c’était le miens. Non, je vais pas lui coller des branlées tout les jours, mais j’vais lui apprendre les bonnes manières quand même. Et… Et si son fils était plus vieux ? Putain d’bordel de merde, je suis perdu. Faut que j’le retrouve, c’est ça ? Alors, ça veut dire qu’il traîne dans le coin ?
  
  Mmh… J’vois un négro à travers la fenêtre de mon salon ? C’est peut-être lui ? Vous en pensez quoi vous ? Allé, j’arrête d’écrire, la chaleur c’est insuportable.
  
  

Kow a écrit:Même que j’me suis fais une gow dans les chiottes,
Vanessa là. Putain, qu’est-ce qu’elle était bonne, j’aurai jamais du la
flinguer, enfin bref…

OMG j'ai voulu te retrouver Skype pour rigoler de cette phrase mais bon t'étais pas connecté. J'aime bien ton BackGround les photos sont belles et tout toi qui voulait faire un BackGround ben franchement j'adore. Continue comme ça

Victoria