MA -MOTHER FUCKIN- DICTEE

Ma dictée :

Avant tout cela j'avais mes pensées
Pourquoi tant d'acharnement ? Leur disais-je.
Je serai prêt, n'en soyez pas inquiets.
Ce n'est pas sans rire qu'ils m'ont rétorqué ;
Tu verras petit ! Une fois fait, personne ne s'en est jamais vanté.

C'est celui-là que je veux

Tout d'abord le stylo, pas n'importe lequel,
Non, je ne vous parle pas de ce stylo-là,
Simpliste petit bout de plastique contenant de l'ancre,
Cette chose que vous a probablement offert votre dentiste.
(Pour vous faire croire qu'il ne vous encule qu’à moitié)
Pas non plus celui d'un ami,
Stylo que vous ne lui avez jamais rendu après un oubli de trousse.
Non. Je ne parle point du stylo sorti pour les grandes occasions,
Je parle bien évidemment du stylo,
Stylo avec lequel j'aime laisser ma trace, sans pour autant qu'elle soit connue de tous.
Celui qui est toujours sur moi, prêt à être sorti en cas de coup dur.

Mon stylo ?
Je ne saurais vous le décrire,
Je ne le peux pour, tout vous dires,
Respectons-le, il est pudique.
Rares sont les fois où je le montre en public.

S’il était un revolver, je serais probablement un poète.
Ou un pornographe peut-être, que sais-je ?


Uniquement.

Qui dit dictées, dit erronées

Mes fautes. Quelles soient d'orthographes ou de grammaire,
C'est l'expérience qui m'a permis d'y remédier.
Fautes qui encore aujourd'hui me laissent un goût amer.
Elles m'ont si souvent auparavant prohibé mes routes prédestinées.

Qu’en était-il de ma crédibilité ?

Loin est le temps où l'on m'entourait tas d'erreurs,
Je suis aujourd'hui apte à corriger celles des autres !
Rien ne me destinait pourtant à savoir un jour écrire..
Moi Bacchus II fils d'ouvrier, l'encre rouge sang sur les mains comme plus fidèle alliés.
J'en étais sûr, j'en ferai mon métier.


Véritablement.

Alors gamin, t'as trempé l'biscuit ?!

Je me sentais comme La Dictée,
Cette indiscutable dictée que l'on réussi pour la première fois.
Comme après des années de masturbation fantasque,
A la recherche de la première goutte de foutre.
Séparé entre trois idées.
Le dégoût, la jouissance ou la fierté ?
Je ne le savais...

J’avais tout de même accompli ma quête du Graal qu'était le sans faute.
Je suis parti comblé, mais certains soirs encore,
Elles viennent me hanter.


Tristement.

J'y prends goût nom de Zeus !

A présent les dictées hebdomadaires ne me suffisaient plus,
Elles sont indéniablement devenues quotidiennes.
Maintenant écrites sur des feuilles couleur ébène,
J'écrivais noir sur noir pour ne plus qu'on me juge,
Laissant derrière moi chaque jour de multiples fredaines.
Effacées par le temps, elles n'avaient comme refuge,
Que le frigo des morgues pour un dernier grabuge.

Certes, des stylos plumes j'en ai laissés,
Ils sont tous au cimetière, dans des sacs de riz.

Si seulement je pouvais maintenant m'effacer la mémoire comme un vulgaire stick correcteur.
Reprendre une page blanche et éviter mes erreurs.
Aurais-je encore un soupçon de dignité ?
Peu importe, laissez-moi détruire mon cœur maltraité.


C'est après une petite dizaine d'années que j'ai finalement compris...
Compris le sens de ma vie à travers ces dictées,
Peu de monde me l'enviait et c'est ça au fond qui me plaisait.
Mais pourquoi ?
Pourquoi me vénéraient-ils, moi Bacchus II, ancien fautif de père en fils...


Macabrement.

Point final

C'est sur cette feuille volante que j'écris ma dernière dictée,
La dernière des dictées quotidiennes que le Black Jack m'avait comtée,
Au plus profond de ma mémoire je m'en suis rappelé…
C'est dans un supplice auditif que le pari fut lancé.
J’entends encore les pitbulls se faisant frapper, aboyer.
Qui de moi ou de l'épicé allait l'emporter ?

J’écrivais-..


« Les derniers battements de cœur des victimes en tant que basse.
Le son du sabre tranchant de Yen Vang transperçant chair et matière qui a pour seul bonne raison de tester sa chance prise pour la note raisonnante la plus grave du piano.
Le vacarme du Cerbère et de Belzébuth s'arrachant cordes vocales et âmes pour chœur,
Ne manquait plus que Tabasco et Zagma, incarnation même du spectateur averti.
Tel est le requiem de la Bacchussienne. »

C'était gagné !


Radieusement.

Post-Scriptum

Mais, (oui il y a un -mais-)
Que serais-je devenu ?
Sans mes compères et professeurs à mi-temps ?

Ils étaient vraisemblablement les meilleurs, en tant qu'instituteurs.
Je ne sais comment les remercier…



...Ah ?... Oui c'est vraie !..... Je les ai pratiquement tous tués.


Inévitablement.

Santino Calabrese a écrit:La musique me deçoit un peu! T'aurais pu mettre quelque chose de plus classique!

https://www.youtube.com/watch?v=shDOqmxx7Wg

D'ailleurs j'ai trouvé un live de la chanson, faudra que je te l'envoie.

Bac à sable a écrit:
Cette chose que vous a probablement offert votre dentiste.
(Pour vous faire croire qu'il ne vous encule qu’à moitié)

THE LONELINESS a écrit:

La Congrégation du Nuage s'apprête à dévoiler sa future dictée.

THE LONELINESS a écrit:

La Congrégation du Nuage s'apprête à dévoiler sa future dictée.

Carine Ashton a écrit:Un vrai plaisir à lire. Superbe Bacchus :- )

Santino Calabrese a écrit:

Caden Stones a écrit:J'aime.