Les trois loups de North-Central. (13/11/2014)

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 17:09

l.

Je succombe dû à cette infime partie de moi-même, une petite voix fébrile chuchotant diverses paroles dans mes pensées, des voix qui me perturbent, faisant chavirer mon esprit, mon système sanguin est à son extase, tourbillonnant de folie, ma main droite est prise d'une série de tremblements, mon système nerveux ne comprend plus grand-chose, tout comme moi-même d'ailleurs. Je suis aux côtés d'un individu au caractère bien mystérieux, cachant pour la plupart du temps l'intégralité de ses émotions extérieures, en se dissimulant derrière des principes que je supporte moi aussi, s'axant sur la justice et la fraternité. Ce type est dès lors en face de moi, recroquevillé sur la roue arrière gauche de mon modeste véhicule à quatre roues, sujet d'une petite rampe sur le tableau de bord mettant en évidence deux LEDS, équipement typique d'un véhicule banalisé de la police - cet objet fera resurgir diverses lumières rougeâtre et bleu, s'écrasant sur les parois de cette fine habitation contenant vraisemblablement du plâtre sur les murs. Cet homme qui est à mes côtés est sujet d'une arme de poing, qu'il chargera en m'adressant un regard des plus inquisiteurs qui soit, me faisant comprendre que c'était le moment ; je devais abattre cet individu, inconsciemment ou pas, je devais le faire car c'était véritablement le moment, ma vie en dépendait. Tout du moins, c'est ce que mon acolyte me disait. Je ne pense pas qu'il était indispensable d'abattre cette cible. Je dirais plutôt que j'avais le besoin de le faire. J'avais le besoin de le faire pour faire mon deuil, probablement. J'ai néanmoins trouvé cette énergie inconnu pour continuer mon acte.. c'est ainsi que Kely pressera à une reprise la détente alors que mon index ripera sur la détente de mon Sig Sauer P226, tirant à une dizaine de reprise jusqu'à entendre ce bruit assourdissant dans mes oreilles, résonnant au rythme incessant des cris de mes camarades planqués juste derrière notre maudit véhicule. Le bruit singulier d'une arme déchargée. Un bruit qui, malgré tout me rassurera. Je ne peux m'empêcher d'accorder un regard à ce type à qui je venais de retirer la vie, sujet d'une vingtaine de balles dans le torse et dans le crâne, les circonstances de cette mort tragique resteront toutefois douteuses pour les affaires internes, qui s’efforceront malgré tout à étouffer l'affaire. Ce n'était pas mon jour, du moins pas encore. Cette grosse tête ne ferais plus de mal à personne.

Qui sommes-nous réellement et concrètement pour distinguer le mal du bien? nous sommes tous identique, sans exception notre vie dépend de nos choix et de notre envie de nous en sortir ; sortir de cette spirale infernale, sans fin. J'ai fait mon choix et j'en suis condamné, condamné à perpétuité. Ce que je savais en revanche c'est que je m'approchais de plus en plus de la sortie. Une sortie évasive me défoulant intérieurement, recrachant perpétuellement ma folie quotidienne à travers un code inculqué par mon géniteur. Moi qui pourtant étais un simple jeune égaré durant quinze années consécutives me retrouvait maintenant avec plusieurs compères, tous sujet d'un insigne de police ; c'est un paradoxe auquel je ne saurais moi-même pas répondre. Je me rattache à des causes toute aussi insensées les unes que les autres, parfois en me réconfortant que ces types ne sont pas morts pour rien mais que j'ai, en quelque sorte purifié leur âme.

Alors enfin de compte, je ne suis pas si mauvais que ça, ne trouvez-vous pas?

II.

Je ne suis pas ce genre de personne que vous croiserez au coin de la rue, je ne suis pas non plus ce vieillard auquel vous adresserez un regard en allant chercher votre maudit journal ; fâcheuse habitude quotidienne dont sont sujets la plupart des Américains de ce pays.. Je suis conscient que j'ai quelques troubles mais ces troubles font de moi ce que je suis actuellement - mais attendez, au faite, qu'est-ce qu'être troublé au juste? nous sommes tous identique, nous avons tous le même but et sommes tous sujet de ce vieil instinct archaïque, vous savez, cet instinct animal qui vous supplie, vous implore son salut en vous dévoilant le fin fond de vos pensées et de vos idées les plus macabres? je ne parle évidemment pas de celui qui vous chuchote des mots à l'oreille (car celui-ci ce n'est pas un instinct mais une présence, d'ailleurs c'est elle-même qui vous parle, c'est drôle non?) - mais bien de celui qui vous force contre votre gré à effectuer une action allant contre votre idéologie initiale. Nous vivons tous avec cet instinct ; vivre avec ce dernier s'avère être une prise de conscience, et donc accepter l'oppression et l'appartenance à une chose sans réellement y être convié.

J'ai justement appris à vivre avec cet instinct et je ne suis pas dupe. Je dispose d'un masque voilé en permanence sur mon visage, celui d'un ami, d'un amant.. d'une rencontre anodine qui aura retenu la majorité de votre attention.. A vrai dire, je suis réellement différent. Contrairement aux autres, la sensation que me procure l'amour : vous savez ce sentiment auquel nous appartenons (un peu comme l'instinct vous voyez?) celui qui vous possède et vous pétrifie du jour au lendemain, pour briser votre petit cœur rouge écarlate et le transformer en une pierre grise et froide, vous comprenez non? eh bien pour tous vous dévoiler cette sensation ne me procure ni chaud ni froid, non, non, c'est bien plus complexe que ça. Quand j'admire ces couples dans ces magnifiques jardins d'été, ornés de leurs fontaines et de leurs roses à chaque pare-terre de pelouse ; je ne me demande pas si ces derniers sont heureux mais je me satisfais qu'en réalité, ce sentiment n'est que subjectif, et que ces êtres ne sont pas honnêtes puisqu'ils s'avèrent être faussés, et ce même en présence de leur très cher bien aimé (car soit dit en passant, cette même bien aimée dispose elle aussi d'un masque) - ce qui est beau dans l'amour c'est que ce masque dévoile différentes facettes, et que ces facettes composent magnifiquement bien leur esprit. J'adore l'amour, tandis que le masque de ces personnes est éphémère et que ces derniers jouent à se faire passer pour LA femme ou l'homme parfait, moi, je me contente juste d'admirer le spectacle, car, même dans ces circonstances, je suis toujours le même. Je suis toujours le même car non, je ne possède pas de masque relatif à ma vrai personnalité, car non, les autres n'ont pas besoin de savoir qui je suis réellement. Sans me soucier du regard ou de l'appartenance idéologique des autres, moi, je me contente simplement d'avancer, ou de.. "suivre les étapes.."

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 17:16

Ce ralliement précédemment enfoui en moi a disparu. Cette flamme si intense qui régnait dans les tréfonds de mon être s'est éteinte. Mon esprit ne cesse de se consumer. Devrais-je la lui en empêcher? devrais-je lui sommer de partir pour briser cette coquille surmontant mon esprit? cette face fait intègrement partie de mon être, et rien ni personne ne peut ne la briser. Je suis ainsi. Je devrais vivre avec cette chose enfouie en moi pour le restant de mes jours. Ce rêve se dévoile peu à peu, du haut de ma position défensive, je regarde cet homme au regard vide et dénué de sentiments, ce regard qui laisse place à une seule et unique chose : la mort. Un vide infernal qui rentre en parfaite osmose avec les battements de mon coeur. Je suis ici, devant cet homme agenouillé, tandis que moi, tenant cette lame fine et aiguisée, me contente simplement de regarder cet homme partir vers l'Au-Delà. Peut-être est-ce cela ma raison d'exister. Uniquement pour vivre cet instant, vivre le moment où cette petite flamme disparaît du regard de mon congénère. Je ne suis pas ce à quoi les autres pensent. Ni Kueng ni personne ne pourra deviner ou ne serait-ce qu'imaginer ce que je ressens, je ne me lamente pas, je me défoule. ce défouloir est désormais mon unique connexion avec la réalité. Cette réalité que je cherche à tout prix à fuir. Pourtant, les faits sont présents. Cette plaque et cet insigne ne sont pas là pour défendre la population ou pour faire régner l'ombre d'une prospérité en moi, non. Elles sont là pour canaliser mes pulsions dont j'ai toujours été sujet depuis ce mois de mars. Je me rends finalement peu à peu compte que je ne suis pas si différent des autres êtres humains, est-ce peut-être ça mon unique phobie, ressembler à toutes ces facettes tout aussi débiles les unes que les autres. Ou peut-être est-ce simplement la mort qui frappe à ma porte comme celle-ci l'a finalement toujours fait.

Je me contente simplement de l'attendre frapper, foudroyer mes sens pour en extraire toute ces maudites pulsions, ces maudites prises d'inconsciences qui me surmontent au plus profonds de mon être. Je n'arrive pas, ou du moins plus, à les canaliser. Ma vie n'a été que synonyme de mort, de haine, de survie et de désespoir. Je dois mettre un terme à tout cela au risque de me faire prendre à mon propre jeu. Je dois les leurs en empêcher, je ne peux pas faire ce que je dois faire, du moins, pas encore. Ce n'est pas le moment, il ne m'a pas contacté. Et jusqu'à cette heure, je resterais immobile et fixe en attendant mon tour. comme je l'ai toujours fait....

à Harry, Robertson, Suzy, Ivann, James, Francis.

Au rythme incessant des balles qui s'écroulent sous mes chaussures réglementaires, je suis en possession de mon arme automatique. Mon oeil droit est cloîtré dans cet espace confiné qu'offre cette ligne de mire. Au milieu de toute ces balles qui touchent ces agents de l'unité d'intervention tactique, j'ajuste ma visée. Instinctivement, mon index s'approche de la détente, tandis que la cross de mon arme se renferme sur ma propre épaule, pour ainsi y maintenir pleinement ma visée. Je suis désormais concentré, mon regard noir et condensé m'offre un parfait angle de vue sur ma future cible. Cette cible qui ne mesure pas plus de un mètre soixante-dix, est elle même accompagnée d'une arme automatique. Une kalashnikov qui est orientée en direction de mes collègues. Je retiens brièvement ma respiration pendant que mon index presse la détente. Cet hispanique vêtu d'un large tee-shirt blanc et d'un bandana vert reflétant son appartenance à un gang local se retourne instantanément en ma direction, simultanément aux diverses balles qui s'offrent à son torse, parsemant ce blanc de différentes tâches rougeâtres symbolisant sans aucun doutes les différentes hémorragies présentes dans son corps. Dans la même foulée, son ami se retourne en ma direction. Mon Lieutenant Mason se situe juste derrière moi. C'est véritablement la seule et unique personne qui semble me comprendre, ou du moins qui en laisse paraître le sentiment. Je rectifie ma direction et abat cet individu d'une quinzaine de balles dans le torse, tandis que mes collègues crient, hurlent, pendant que certains sont assis, là, à quelques mètres, tétanisés face à la situation présente. Après cet instant de folie, un silence des plus total fait son irruption. Seulement quelques bruits significatifs des différents chargeurs s'écroulant sur ce sol contenant une quantité innombrable de douilles sera entendu. Tout juste après cet instant dans lequel différents cadavres sont étalés sur le sol, je me met étrangement à la recherche de mon Lieutenant Mason. Croyant définitivement que celui-ci est décédé, une certaine part de paranoïa me surmonte. Cette personne est l'unique repère dont je dispose dans ce service. Il incarne le total inversement de moi-même. Lui même est issu des Marines, et pourtant, il est différent de moi. Il a su se reconstruire ou se forger cette image indestructible, que je n'arriverais probablement jamais à percer. J'aimerais simplement lui ressembler, pouvoir cacher mes faiblesses qui résument enfin de compte toute ma folie intérieur que je n'arrive toujours pas à évacuer sans cette part de violence.

lll. L'âme et l'esprit.

A cet instant précis, du haut de son regard froid et glacial ; mélangée à une haine viscérale tout autant compréhensive en vue de la situation actuelle, il n'eût à penser à un autre échappatoire ; la mort. Sentiment plus qu'étrange pour lequel les êtres humains, du moins les - autres - êtres humains, sont attristés, apeurés. Jusqu'à ce jour je ne savais véritablement pas ce qu'était ce passage vers l'Au-Delà, moi, Connor Asling, me contentais simplement d'admirer cette magnifique transition vers cette magnifique sortie évasive, éblouissante..

Je n'avais pas à y penser, non, je n'avais pas à y penser car ce sentiment ne m'a jamais beaucoup atteint. Certains psychanalystes dirait que cette non-conformité serait probablement relative à un choc émotionnel durant l'enfance d'autrui. Est-ce vrai dans mon cas? ai-je été sujet d'un terrible choc? - ces images me dévastant moralement, plusieurs images défilant successivement dans ma tête lorsque je trouve enfin le sommeil dans cet instant paradoxal. Cette femme, gisant dans une épaisse flaque de sang ; serait-ce ma mère? une inconnu? - tant de questions qui restent désespérément sans réponses.. se taisant à jamais dans un silence des plus total causant inévitablement des troubles irréversibles chez l'auteur de ces atrocités.

Je ne saurais expliquer cette différence dont j'ai génétiquement été sujet à ma naissance. Je n'ai jamais été attiré par la vie ou par tout autres formes de bien-aisance se rattachant à cette cause. Ni pourquoi, ni comment, je ne me suis toujours contenté de suivre ma lignée, une lignée très probablement tracée par une force inexplicable. J'aurais aimé, oui, vraiment, j'aurais aimé trouver cette sortie évasive, mais je ne l'ai jamais trouvée. Je cherche encore, à l'heure d'aujourd'hui, et bien que désespérément, à trouver cette sortie. Mais c'est difficile, extrêmement difficile car non, je n'ai aucune cause noble à laquelle me rattacher. Je n'ai jamais été comme les autres, est-ce un désavantage? cette anti-conformité ne cesse de me ronger au tel point que je suis moi-même bridé de l'intérieur, en me contentant des faits et en alimentant à aucun moment ma conscience personnelle, car non, je n'en ai pas. Je n'ai pas cette part de raison qui vous chuchote les abysses de vos pensées, pour que cette clarté invisible surmonte votre cerveau, et qu'ainsi, votre part d'humanité en ressorte.. pour le moins.. un minimum. C'est donc ça, un être humain? la dépendance à un état-d'esprit qui, vraisemblablement, est issue d'un égoïsme incontrôlable? Beaucoup trouvent refuge au travers de leur entourage, principalement auprès de leurs amis, de leur famille.

Pourtant, moi, je n'ai jamais eu de support affectif. Je n'ai jamais eu ce facteur non négligeable dans la réinsertion psychologique d'autrui - ce facteur qui entre, en fin de compte, en considération avec cette part de raison dont je n'ai jamais été sujet. Je n'ai donc jamais eu d'amis. Moi-même ne comprend pas ce besoin d'être définitivement relié à l'autre au détriment de sa vie personnelle.

J'ai néanmoins aperçu l'ombre de ce sentiment. Je l'ai aperçu au travers d'un homme, qui, durant mon adolescence, n'a pas su se dissimuler derrière un masque. Cet homme, au caractère tout aussi apaisant que le fin fond de ses pensées n'était autre que Harry. Étrangement, nos perceptions du monde étaient exactement identiques. Je ne saurais dire pourquoi cet individu s'est mis au travers de mon chemin, ni comment d'ailleurs. Mais le fait est là pourtant ; Harry était au fil du temps, devenu mon ami. Je qualifie Harry d'un ami bien que je ne sache vraisemblablement pas de quoi est fondée l'amitié, en fin de compte. Je dirais plus que Harry n'était autre qu'un compagnon de voyage. Le seul véritable compagnon de voyage que j'admirai et que j'aurais aimé voir grandir au fil des années, seul, à mes côtés.

Je ne dirais pas les raisons qui nous ont poussées à rejoindre l'unité militaire des Marines, probablement que Harry était également perturbé, à sa façon. Et le fait de sanctionner des autres êtres humains par la mort était sa façon à lui aussi d'apaiser ses démons intérieurs. Nous voilà depuis quatre années au sein de cet escadron. Notre binôme se fût remarqué, notamment par le biais de nos exceptionnels états de service. Mais nous n'avions à aucun moment éprouvé le besoin de valoriser ces compétences. Nous-même ne comprenions pas ce sentiment de supériorité dont est sujet un être humain vis-à-vis de son congénère. En revanche, ce sentiment de supériorité se ressentait dans le fin fond de nos entrailles. Je pencherais plutôt pour l'hypothèse que ce sentiment alimentait, en quelques sortes, ce démon intérieur dont nous faisions l'objet. Je ne dirais pas que c'est lié à cette soif de pouvoir mais plus à une satisfaction personnelle. Une satisfaction personnelle jouant le rôle d'atténuateur.

Moi et Harry étions tous deux déployés sur ce théâtre d'opération, en Irak. Je crois que le plus perturbant dans cette histoire est le fait qu'avant notre départ, nous n'avions aucune personne à serrer dans nos bras. Aucune personne à qui dire au revoir ou je t'aime, ce sentiment dans lequel vous plongez à l'instant où vous pensez passer vos dernières minutes avec les êtres qui vont sont cher. Moi et mon équipier s'étions simplement contenté d'aller au pub du coin avec quelques camarades qui avaient tous, malgré tout, une certaine importance pour nous. Nos esprits ne formant qu'un seul corps, nous partons en direction de cet aéroport dans lequel un magnifique avion nous attendait. Après douze heures de voyage dans lequel chaque soldat se remémorait divers souvenirs plus ou moins heureux en compagnie de leurs familles, nous arrivons enfin en territoire Irakien, d'après l'audiophone de l'avion dans lequel l’hôtesse de bord déclenchera son message. Ma tête se retourna lentement vers ce hublot, duquel j'aperçois ce paysage chaotique. Ces maisons en ruine dévastées par les obus de mortier témoignant de cette guerre sévissant depuis de nombreuses années dans ce pays. Durant ce moment précis, nous avons tous étés conscients des risques auxquels nous avions étés confrontés au moment où notre signature se posa sur ce document officiel portant le sigle des États-Unis d'Amérique. L'avion enclenchera sa chute et c'est alors que nous débarquerons à la base Victoire, faisant office de complexe militaire ou plutôt de ville artificielle... s'étions adaptés depuis déjà une semaine, moi et Harry étions logés dans le même trou à Rat - par chance - disait-il. Notre Lieutenant convoqua l'intégralité de notre escouade de combat et c'est alors qu'un briefing s'enclencha. Notre unité devait aller réquisitionner un village dans lequel une -supposée- présence ennemie était présente. Notre unité se mit en route, tous soudés et conscients des risques, un silence se rompt dans les rangs à l'entrée dans ce village. Cette rupture qui se mélangera en fin de compte avec le bruit assourdissant d'une balle percutant la poitrine d'Harry. Je m'en étais non pas rendu compte par le bruit en lui-même mais principalement à la quantité inexorable de sang se rabattant sur mon visage et sur mes lunettes balistiques. Un blindé se positionnera juste devant notre position, tandis que moi, j'étais là, totalement figé. Certainement dû à cette colère tourmentée à une certaine tristesse qui percera mes lignées sentimentales dont j'ai, en fin de compte, toujours fait l'objet sans forcément m'en être rendu compte. Des larmes prendront immédiatement le contrôle de mon esprit, me figeant en plein milieu de ce chemin en terre. Une pluie de balles se rabattant sur notre position en totale harmonie avec le son qui y figure. Je dérive ma tête en direction d'Harry, celui-ci ayant sur l'instant même, le regard figé sur moi-même. Je me rabaisse d'une seule traite, tenant incessamment sous peu la main de mon camarade. Une mare de sang inondera le gilet pare-balles d'Harry, tandis que l'âme de ce dernier s'était déjà envolée dans les cieux ou dans je-ne-sais quel autre endroit d'ailleurs. Me relevant immédiatement, je vis l'ampleur des dégâts au travers des nombreux corps s'étalant à un rythme incessant tout autour de ma position actuelle. La seule solution était de fuir. Fuir lâchement et abandonner mes camarades tous tombés au combat? il n'en'était pas question. Ma fierté rentrant possiblement en ligne de compte, je me munis de mon fusil d'assaut duquel je désactiverai la sécurité. Je me tourne en direction de ce chemin, sur la droite de ce blindé qui au final, finira par être détruit par une roquette et duquel certaines flammes seront perceptibles à travers l'écoutille faisant office de sortie de secours pour le chauffeur. Après avoir pivoté mon arme dans cette allée, différentes cibles mouvantes marchaient en ma direction. Mon instinct primitif m'ordonnera de presser la détente et c'est alors qu'une tornade de balle s’abattra sur l'ennemi, de mon regard dénué de sentiment, je me contentais simplement de presser la détente. Au rythme incessant des coups de feu, une balle effleurera mon gilet pare-balles, ce qui me fera chavirer en avant pour ainsi perdre le contrôle de mon propre corps. Différentes paroles dont je ne connais pas la signification seront perceptibles ; des paroles en arabe principalement. C'est alors que cet individu muni d'un keffieh fera brièvement son apparition à travers cette fumée qui c'était au préalable échappée des canons des différentes armes présentes sur le sol. Je tente alors de sortir mon M1911, en vain. Cet individu me désignera de son index et c'est alors que plusieurs djihadistes s'approcheront de ma position, me ruant de divers coups de pied dans le visage et dans l'abdomen. Au travers ces différentes jambes, je me contentais simplement de regarder une dernière fois Harry, dénué de son âme et de son esprit...

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 17:16

Un bruit sourd se fît entendre dans le quartier de Sunset Boulevard. [8:AM]

(police officer)
- POLICE, TOUT L'MONDE A PLAT VENTRE!
- POLICE, A TERRE!
- COUCHEZ VOS PUTAINS D'FACES DE RATS SUR L'DIVAN, ALIGNEZ-VOUS LES UNS A COTÉS DES AUTRES!
- Salut les branleurs, on vous emmerdes pas trop?!

(?)
- Yô s'passe quoi les gars, on est cool ou on est pas cool?
- Putain cassez-vous bande de sacs à merde!
- On est tranquille dans not' quartier et vous v'nez nous les briser putain!
- J'veux voir votre putain d'mandat, vous avez pas l'droit d'rentrer comme ça chez nous bande de merdes!

(police officer)
- Dog', prends la came, dépêche.
- Ouais attends deux s'condes putain, j'ai c'dégénéré qui m'fixe comme une tante de quarante piges.
- Elle est où la came, elle est où?!

(?)
- Yô vous foutez quoi avec notre marchandise?
- Dog?! qu'est-ce tu fou bordel?!
- (une voix lontaine) Elle est où la PUTAIN d'CAME? - DERRIÈRE L'FRIGO!

(police officer)
- J't'avais dit d'la lâcher Randy, j'te l'avais dit. ON MARCHE PAS SUR MES PUTAINS PLATES-BANDES, PIGÉ?!
- (des sirènes hurlantes sont audibles) Dog', faut qu'on s'casse, la cavalerie débarque!
- Un seul mot et j'm'occupe de Shayna, t'as pigé l'mozambique?!

(?)
- Yô lâche moi enfoiré!
- On est cool Dog, il dira rien et nous non plus.
- Ouais "dog", on dira rien espèce d'enflure, j'te jure qu'tu vas l'regretter!

Un fourgon noir s'éloigne de la planque. (8:10 AM)

OOC:

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 17:16

Dernier souffle,

Nord-Ouest de l'Irak, Septembre 2014.

Là, était présente une allée submergée par différents cocotiers, me rappelant un petit côté du pays. Là où j'avais, chaque matin, l'habitude de m'exercer à mes diverses activités sportives. Le regard évasif, je m'égard dans cette immensité océanique, éparpillée à notre gauche. Les différents bruits de moteurs des humvee en faction réussiront à me faire perdre mes dernières pensées ludiques. Je reprends mon secteur : en dotation, une simple 12.7 dont je suis le détenteur. Je scrute ce vaste désert lointain, très lointain. C'est alors que la colonne blindée se stoppa.

"On démotorise, on démotorise!" à peine mon chef de section a-t'il eu le temps de terminer sa phrase, qu'une roquette de RPG-7 frôlera sa hanche pour terminer sa course dans le MRAP situé juste derrière lui. C'est alors que le feu s'intensifia, des silhouettes apparaissent vaguement au loin, dans la fine brume que dégage le sable poussé par le vent chaud de ce pays ravagé par la guerre. Ce sentiment de pouvoir que me procure cette arme me fait presque oublié mon passé, comme si cette détente allait me pousser en avant pour faire envoler mes idées les plus sombres. Tirant aveuglement, Francis tombe au sol. Un ancien camarade de la Neuvième Division qui était présent avec moi en Afghanistan lors de notre précédent déploiement, il y'a de cela quelques années, avant mon entrée au département de police. De mon regard meurtri par cette terrifiante scène, je me décale sur ma gauche pour tenter d'attraper la sangle de son Camel-Back, afin de le tirer en retrait et de lui prodiguer les premiers soins. Une balle touche mon épaule, me faisant chavirer. Les cris des ennemis abrutissent mes pensées, pour faire resurgir cette noirceur qui avait pourtant disparu durant toute ces années. Francis gis à même le sol, une fontaine plus ou moins permanente jaillissant de sa jugulaire. Alors que je suis touché, je sais pertinemment que je ne vais pas revenir au pays, mes camarades sont pratiquement tous à terre, eux-aussi choqué par l'intensité du feu produit par l'ennemi. Nous sommes voués à l'échec. Mes dernières pensées sont accordées à mes parents, que je n'ai jamais eu l'occasion de revoir depuis mon départ pour l'académie. Mais aussi à Carlos et Many, mes équipiers qui resteront avec moi, partout où j'irais.

Me penchant sur mon secteur droit, je tiens bon et me lève une ultime fois : probablement pour assouvir ce sentiment de puissance et de supériorité dont sont sujets tous les êtres-humains sur cette planète. Je lève finalement mon fusil pour tenter d'abattre quelques individus qui seraient amenés à rayer la ligne de feu que offrent les derniers survivants de mon escouade. Certains de mes collègues - et amis - sont figés sur la carrosserie de leur véhicules de combat en me scrutant, m'encourageant simplement avec leur regards. Je recalibre mon arme et presse la détente : j'atteint une cible. Une autre balle touche mon gilet tactique, le souffle me fera tomber à la renverse pour finir par me recaler sur mon humvee. Je m'accroupis donc, une colombe apparaissant, au loin. Paradoxalement à ce conflit, elle flotte dans les airs en battant simplement des ailes, d'un geste tout aussi délicat.

"Je suis désormais libre, libre comme j'ai toujours voulu l'être"

Brany.

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 17:16

Les loups solitaires. (13-11-2014)

(l'auteur de cet écrit demeure inconnu, probablement une femme)

Qu'il était beau, assis, là, aux côtés de son berger allemand. Il était fier et droit, éblouit par les éclats de ce soleil ruisselant de bonheur et de joie. Une jouissance intérieure qu'il avait oublié, depuis longtemps. Cette flamme s'était éteinte, à l'instant même où sa bien-aimée a cessée d'exister. Il a pourtant tenu le coup, durant toute ces années, pour elle, mais aussi pour eux. Ses amis, ses parents, ses équipiers, ses frères, ses soeurs, mais aussi pour lui-même et pour sa plaque.

Cette plaque, que dire de cette plaque. Objet symbolisant sans aucuns doutes la puissance et la dévotion incarnée. Elle le rendait si séduisant, elle, qui était à l'époque, rattachée à son uniforme d'inspecteur de police. Le coude par dessus la fenêtre, il passait le clair de son temps à vagabonder dans les quartiers chauds de North-Central, là où la criminalité régnait dans les tréfonds des fondations. Pourtant, lui, il a toujours su rester humble et droit, réfléchi et posé : du moins à sa façon.

Sa carapace se forgeait de jour en jour, notamment grâce à l'aide de ses équipiers, Carlos et Many. Ce trinôme était réputé dans les zones hispaniques de North-Central, mais aussi dans les quartiers Bloods de South-Central pour avoir des méthodes relativement draconiennes afin de parvenir à leurs fins. Des méthodes qui étaient efficaces, et qui ont, sans aucuns doutes, permis de sauver de nombreuses personnes et alléger la souffrance quotidienne dont sont sujets de nombreuses familles vivants dans ces quartiers défavorisés.

Des façons d'agir qui étaient différentes de celles des autres fonctionnaires de police de la ville, et qui en faisait justement leur force. Ces exploits se fût remarqués, tant en mal que en bien. En mal par la hiérarchie, oui, il faut le dire. Mais en bien par la population. N'est-il pas donc merveilleux et phénoménal qu'un tel événement se produise dans un tel quartier? où l'homme a oublié le peu d'humanité qu'il lui restait ? les cheveux en éventail, leurs armes dans leur holster, tous les regards sont désormais rivés sur leur Crown Victoria de patrouille, et ce, à l'instant même où ces derniers abordent ces quartiers difficile. Difficile n'est pas le mot, pour moi. Beaucoup de personnes pensent que ces jeunes sont irrécupérables, que ces quartiers accueillent, finalement, toute la misère et le désarroi du monde entier. Je ne suis pas de cet avis. Ces jeunes sont comme nos trois compatriotes, trois loups solitaires, prêts à sacrifier leurs vies pour un idéaux qu'ils adorent et adoreront, jusqu'à leur dernier souffle.

Alors non, je ne vous permet en rien de blesser leur images, de les insulter, de poignarder d'une poignée incalculable de paroles insensée et incohérente leur fierté, qu'ils ont mit si longtemps à se forger.

Une part de Connor est morte en Irak, mais une autre vit toujours, auprès de ses équipiers, et au sein de ces quartiers, au final si magnifique soient-ils. L'objectif du trinôme a finalement été accomplis, le visage des forces de police a probablement changé, dans le secteur. Les tensions se sont probablement apaisées : ou pas, d'ailleurs. Mais qu'importe, au final.

"Haunty, Reaper, et toute la clique, vous êtes pardonnés"

"R-6 TEAM, LAPD C.R.A.S.H UNIT ; 2012-2014"

Je n'ai pas le temps de me relire, merci de ne pas faire attention aux fautes, ou de, selon votre guise, ne pas faire attention tout court, d'ailleurs. C'est juste que j'ai envie de continuer l'histoire si attrayante de Connor et de son ancien trinôme, avec Los Flores. D'ailleurs, en gros bougre que je suis, j'ai par mégarde supprimé l'ancien chapitre juste avant. Tempis.

par Dante Sandoval Mar 4 Mar - 18:02

Beau début.

par Bryan Walsh Mar 4 Mar - 20:12

Merci

par Invité Mer 5 Mar - 3:54

Bien, bien johanne.

par Bryan Walsh Mer 5 Mar - 15:29

Merci bb.

par Walter Piggott Mer 5 Mar - 23:00

bg mr ck

par Bryan Walsh Jeu 6 Mar - 16:19

tu msoul voila tu msoul

par Octavio Vizcondez Jeu 6 Mar - 17:22

Bon début, continue.

par Lochlainn Murchadh Jeu 6 Mar - 18:40

Très bon début.

par Bryan Walsh Jeu 6 Mar - 23:40

Merci les gars, c'est cool.

par Terry Broylce Mar 11 Mar - 12:25

Joli début, continues comme ça.

par Bryan Walsh Mar 11 Mar - 13:08

Merci

par Leonardo Donatello Mar 11 Mar - 13:49

Jason Collins a écrit:Joli début, continues comme ça.

par Bryan Walsh Dim 16 Mar - 19:42

Merci

par Shareef Aldridge Dim 16 Mar - 20:37

Jolie

.

par John Castaneda Lun 17 Mar - 13:03

Pas mal, pas mal mec. Wink

par Bryan Walsh Lun 31 Mar - 16:26

Nouveau chapitre ajouté, juste histoire qu'il ne tombe pas dans l'oublie, un autre plus conséquent arrivera dimanche Smile

par Invité Ven 4 Avr - 11:19

J'aime beaucoup ton background, continue.

par Bryan Walsh Mar 29 Avr - 12:29

Merci.

Je me relance dans mon background, je reprend l'ascension de mon personnage à travers les récits à partir de maintenant, je dévoilerais selon les événements IC les scènes passées qui ont rendu mon personnage à ce stade à l'heure actuelle.

La suite du passé de Connor arrivera quand l'envie me prendra, je me concentre un maximum sur les récits à la première personne et donc les événements récents.

par Jamal Hardgrove Mar 29 Avr - 13:15

nice story bro

par Bryan Walsh Jeu 1 Mai - 1:10

ty b'

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Les trois loups de North-Central. (13/11/2014)

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(30/07)

dernière màj: 14/08.

Dernier souffle. (30-09-2014)

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