Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
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Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Première partie : D'enfant à homme
Jake,
Il y aura des jours où tu seras forcé de prendre des décisions affectant tous ceux que tu aimes, des choix qui te changeront à tout jamais. T'atteindras un âge où tu te rendras compte qu'être un homme c'est pas une question de respect ou de force, mais c'est avoir conscience de ce qu'il se passe autour de toi : les enfants ne pensent qu'à eux et se vautrent dans leur petit égoïsme, les hommes font face et agissent en fonction des besoins des autres. Et c'est là où je me trouve. Je ne te quitte pas par paresse, mais pour que ta mère et toi viviez mieux, loin de mes soucis. Je préfère au mal irréparable qui pourrait être causé, le mal que provoquera mon départ. Je veux seul affronter mes dettes et mes problèmes. J'affronte seul mon doute et ma tristesse de te laisser, vous affronterez ensemble ce moment, et le surpasserez. Tu ne m'as pas assez connu, et tu ne me connaîtras sûrement jamais au-delà de cette lettre, je te demande donc une seule chose : sois un homme, deviens-le pour les autres plus que pour toi-même.
Je t'aime et t'embrasse, mon fils.
Je n'ai jamais compris de quoi il s'agissait, pourquoi il était parti, mais cette lettre a suivi toute mon enfance, et m'a permis de me forger une identité. Je vis dans la seule trace que m'a laissée mon père, et dans les multiples pas de ma mère.
Rien n'a été facile, bien entendu, sinon je n'écrirais pas ce que j'ai vécu. Les hommes heureux n'ont rien à raconter, ce n'est pas le train qui arrive à l'heure qui lance une histoire, c'est le moment où le protagoniste rate son train.
Mes péripéties ont été nombreuses, je pourrais commencer mon histoire par plusieurs bouts, mon père étant à l'origine de tout. Lorsqu'il nous a quittés, ma mère a accusé le coup. Nous avons dû déménager d'un quartier modeste de Chicago, vers un quartier moins modeste. Paradoxalement, c'est là où les gens étaient le plus humbles, et honnêtes. De bonnes personnes qui ne rechignaient jamais devant le travail qu'ils avaient à faire, qui baissaient simplement la tête lorsqu'ils étaient exploités comme des animaux. Des noirs pour beaucoup, des blancs pour d'autres. Très peu de latinos, en fait, et quelques asiatiques. Pas d'arabes, pas de russes. Pourtant, un sentiment universel de bonté et de générosité. C'était peut-être d'une trop bonne foi qu'ils travaillaient comme des esclaves et qu'ils offraient le pot aux policiers qui passaient. C'était l'habitude de donner un biscuit, un thé, une bière aux forces de l'ordre qui débarquaient régulièrement. Un jour, un de ceux là, qui avait sans doute la matraque qui le démangeait quand un noir passait près de lui, a cru que le thé qu'on lui offrait était empoisonné ou qu'on avait uriné dedans - je ne me souviens plus très bien -, parce qu'il ne le trouvait pas bon. Il n'en fallait pas plus pour qu'un coup de matraque parte, et un autre, et que le pauvre amateur de thé se retrouve ensanglanté au sol. Il saignait pourtant aussi rouge que nous les blancs, mais son erreur avait été de ne pas faire un thé aux goûts du policier, et d'avoir bien sûr une peau un peu plus empreinte de soleil.
Je me souviens de Monsieur Thumpter, un homme vieux qui passait ses journées à sa fenêtre, à regarder la rue. Tant qu'il était là, le monde tournait rond. Tout le monde le connaissait, peu lui parlaient. On disait qu'il était ancien fermier dans le Dakota du Sud, et qu'il chassait de temps à autre. Le vieil homme avait fait partie de ces grands mouvements qui apportèrent à la ville des ruraux, et il gardait cette vieille habitude que tous les âgés ont à la campagne : regarder à la fenêtre. Maintenant, il avait acquis les caractères des majeurs : son âge lui avait retiré beaucoup de cheveux, avait teint les survivants en blanc, avait ridé son visage et affaibli son corps, condamné à peu se mouvoir, à rester finalement sur sa chaise. Il était peut-être angoissant pour les nouveaux venus qui se sentaient scrutés, suivis du regard. Il ne faisait qu'observer, il avait le monde entier dans ses lunettes, Monsieur Thumpter.
Il assistait au théâtre des voitures passantes, des enfants qui braillent quand ils se poursuivent en vélo, des jeunes qui boivent et fument en écoutant de la musique sur une vieille radio, chose qu'on ne fait pas au centre-ville, du ballon de basket qui frappe régulièrement le sol et qui, lorsqu'il fait résonner le bruit métallique de l'anneau touché, amène des cris de joie ou de regret, des mères aboyant pour que leur aîné rentre à la maison, avant que le petit ne prenne exemple sur le grand.
Tout ça, Monsieur Thumpter le savait parce qu'il le voyait. Et chaque jour, depuis sa fenêtre, il redécouvrait le monde, connaissant les habitudes, attendant la petite aventure qui allait faire que cette journée serait différente d'hier et de demain et qui allait probablement lancer une conversation avec sa femme au dîner. Sa femme, elle, préparait souvent à manger, oscillant entre le canapé placé devant une télé relativement neuve, et la cuisine où ses poêles l'attendaient, sagement, propres et prêtes. Une vie calme, presque ennuyeuse en somme que vint déranger l'événement du thé et de la matraque machinalement sortie et utilisée.
Après ça, le voisin de l'homme au sol, dont je ne connais pas le nom, tenta de retenir la matraque du policier. AGRESSION SUR AGENT ! a dû penser l'agent lorsqu'il dégaina de son holster un beau pistolet, bien brillant, pour lui mettra 2 balles dans la poitrine. Peut-être ces bêtes là étaient elles trop résistantes, peut-être s'étaient elles adaptées aux technologies, et il fallait en conséquence doubler la dose. Alors, une fois au sol, une autre salve de deux balles fut déclenchée. Puis le calme plat. Avant qu'un autre coup de feu ne résonna. Celui là, c'est le policier qui le reçut, en pleine nuque. Du sang, encore, vint tâcher le sol.
D'où le coup était-il parti ? Tout reste très flou car très rapide, je me souviens m'être caché à une trentaine de mètres lorsqu'ont retenti les coups de feu. Mais ce tir là venait à coup sûr d'une fenêtre bien connue, et d'un vieux fusil de chasse à double canon. C'était Monsieur Thumpter, presque tremblant qui avait tiré. Il tenait l'arme, avec le bout encore fumant et chaud. Puis le calme plat de nouveau, avant que de nouvelles sirènes ne retentissent... Il l'avait eue, sa péripétie du jour, Monsieur Thumpter.
Les policiers constatèrent alors 2 décès et un comas. Trois victimes rouges de sang, dans la mort et le sang les ethnies s'oublient facilement. Mais le vieux Thumpter n'avait pas lâché son arme, et les policiers conclurent bien vite qu'il était l'auteur du meurtre suprême, celui d'un de leurs collègues. Une sommation qui demandait à l'homme âgé de lâcher son fusil fut lancée. Monsieur Thumpter, pourtant le serrait davantage, il était attaché à son fusil comme il l'était à sa fenêtre. C'était sa vie, le fusil de sa campagne et de sa jeunesse, la fenêtre de la ville et de la sénilité. Aujourd'hui, la péripétie majeure, c'était lui, et le héros, c'était lui. Sa femme avait bougé pour la première fois peut-être vers la fenêtre, quittant la cuisine et le canapé quotidiens. Elle lui chuchota quelques mots à l'oreille. Derrière ses lunettes, le vieux Monsieur Thumpter eut un éclair rapide, et ses doigts lâchèrent l'emprise sur le fusil. Mais c'était déjà la troisième sommation, qui ajoutée à la colère des policiers, déclencha une série de tirs. Ce soir là, le vieil homme ne put raconter à sa femme son aventure du jour.
Monsieur Thumpter partit en quelques secondes, au bord de sa fenêtre, en ayant vécu l'épopée de sa vie, avec sa femme à ses côtés. Le rapport du légiste signala 10 balles réparties dans le thorax, les épaules et la tête du défunt Thumpter. Jour funeste pour sa femme, qui eut l'épaule et la cervelle emportées par deux coups. "Balles perdues" conclut le rapport. Il n'en fallait pas plus pour embraser le quartier. Ainsi commença ma jeune vie, dans une émeute violente opposant de braves gens à d'autres gens serviables. Dans la plus grande confusion, tout partit d'un thé mal goûté, d'une matraque maîtrisée et d'une fenêtre trop ouverte.
Dernière édition par Jake.Sexton le Mer 11 Nov - 13:28, édité 3 fois
Willy Oakenshield- Messages : 729
Date d'inscription : 26/03/2012
Ancien Prenom_Nom : Jake_Sexton
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Daaamn ca gère bravo
Venzel Fields- Messages : 922
Date d'inscription : 30/06/2015
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Merci màj prochainement !
Willy Oakenshield- Messages : 729
Date d'inscription : 26/03/2012
Ancien Prenom_Nom : Jake_Sexton
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Fais la vite alors
Venzel Fields- Messages : 922
Date d'inscription : 30/06/2015
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Tu es toujours un vaurien, Noriaus
Invité- Invité
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Et toi toujours un bacpro, Rouxny
Willy Oakenshield- Messages : 729
Date d'inscription : 26/03/2012
Ancien Prenom_Nom : Jake_Sexton
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
J'adore, c'est frais et c'est intriguant à certains moment et tu nous montre deux histoires (ton personnage et Thumpter) qui sont liés, félicitation !
Joevin Kyle- Messages : 4595
Date d'inscription : 02/09/2011
Age : 29
Second personnage : Damon Kyle
Re: Le sens d'une vie : le vaurien devenu respectable.
Merci Joevin !
Willy Oakenshield- Messages : 729
Date d'inscription : 26/03/2012
Ancien Prenom_Nom : Jake_Sexton
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