Eliott Denver | Quatre vies pour Mary [MAJ 16/09/2014]

Une intégrité à tout jamais atteinte : Le dossier MARQUEZ

L'ère Carter a tourné la page, jamais je n'aurais pu croire que ce bureau si longtemps admiré serai un jour le mien. Qui aurait pu croire qu'un jour, Los Santos comporterait le Sheriff Denver ?
Sheriff, c'est bien ce que je suis désormais, mais à quel prix. A la tête du département se trouve mon meilleur ami, Ayden, Ay'.. Sacré gueulard celui-là, j'en ai fais mon adjoint car j'en avais besoin, Tiffany va devoir nous épauler aussi, je crois en elle.. et au vu des événements actuels j'ai besoin d'hommes de confiance..

Oh ça oui, mais plus l'affaire Marquez avance, plus je me ferme, plus je deviens dur et casanier. La peur me hante, peur de voir Mercedes au tapis un jour.. Je ne peux même plus avoir confiance en la police, ni même en mes hommes.. J'ai du prendre des décisions regrettables.. Mon intégrité en est désormais atteinte.. A tout à jamais..

Mercedes avait voulu donné un chèque à ce Schwartz, pour qu'il soit plus indulgent envers Kenzy qui avait tué un flic.. Ce con s'est fait choppé ! Je sais pas pourquoi Kenzy l'a tué, mais s'il a fait c'est que ce flic le méritait certainement. Le pire c'est qu'il fricotait avec la femme que je considère comme ma sœur, Tiffany.. Je le savais que c'était pas un type pour toi ce.. Carl Spillman.. Tu vois où il a fini désormais ?
Bref.. Tout ça pour en revenir à Mercedes, quelle idée de soudoyer Graham ! Et Armanetti qui fonce sur toi tel un rapace.. Mon amour.. Pourquoi vouloir protéger Kenzy ? Ses amis l'auraient sorti de là avec ou sans ton aide.. Crois-moi, Kaydee ne laisse jamais tomber ses plus fidèles membres. Je les connais assez ces bloodz pour le savoir. Je les connais assez.. Une vraie famille qui s'entraide, qui m'avait accepté malgré mon teint blanc et nos différences de point de vue. Kaydee fut ce que je peux appeler un ami d'une autre planète. Peu de monde sont au courant, vraiment peu.. Mais bordel ! Pourquoi avoir fait ça ? Mercedes tu finis en garde à vue alors que je ne pouvais rien faire ! ! ! Armanetti, Schwartz, Henson.. Tous les flics, les journalistes tous ! Tous se sont focalisés sur Mercedes Marquez, l'effigie du gouvernement, la représentation même de la justice et tout ce travail réduit à néant...

Si encore il n'y avait que ça.. Après les menaces de mort sont venues, l'une provenait de Graham, vu son air et son attitude.. Je commence à le cerner ce fourbe.. Il en voulait à Mercedes, à ma femme.. En faisant cela il ne s'attendait sûrement pas à ce que cette foudre s'abatte sur lui..

La nuit sombre s'est installée, l'insomnie me guettant à l'extinction des feux et m'a poussé à réfléchir.. Partir loin, je devais le faire, direction Portland, la forêt non loin de ma maison était parfaite. J'avais besoin de souffler.. Malheureusement, même au loin, nos tourments nous hantent. Les visions sont alors apparues. Mary, ma première femme, mon bijou, ma raison d'être, lâchement abattue alors qu'elle était enceinte.. De nos enfants, enfants que je ne pourrais jamais revoir, ni même connaître. Puis Célia.. Célia m'est de nouveau apparu, je voulais lui hurler de me pardonner, lui hurler que j'avais besoin d'une présence.. Avant de regarder ce lac. Ce lac qui scintillait, reflétant mon visage, ce que j'étais devenu désormais.. Mercedes ? Je ne pouvais me permettre de la perdre, si cela arrive je n'aurais plus de raison de vivre, et je ne pourrais surmonter cela.. Ainsi ma décision fut prise, aussi brutale soit-elle, Graham ne devait plus exister, ni tourmenter ma vie. Quand mes paroles tombèrent, remplies de sous entendu à cette personne (je ne saurais dire si c'est un ami, ou le gardien du Sheriff Department.. Tout ce que je sais, c'est qu'il est là quand il faut).. J'ai su qu'une partie de moi-même sombrait en même temps que son corps sur le plancher du bar des AKL.. Il est désormais dans le coma.. Il reste plus qu'à finir le travail.. Et tuer ce morceau d'âme qui reste encore en moi.

Malheureusement ce n'est pas fini, un enfoiré de rital désire se venger d'elle, j'ai du le placer sous surveillance lui et ses potes, s'il bouge ne serait-ce qu'un doigt il pourra dire adieu à sa famille..

Mon dieu.. A quel prix dois-je sauver ma famille ? Quel prix ont tous ces hommes pour que je puisse vivre heureux et sans soucis.. Je ne sais plus quoi faire, je rumine sans cesse dans mon bureau à la recherche d'une autre solution.. Le Sig Sauer laissé par mon père me tente de jour en jour.. Un mari doit protéger son foyer, sa famille.. Mais ne pas en détruire d'autres.. Et pourtant c'est ce que je fais ! Graham est réduit à néant, Scartuzzi a une chance de survie.. Il ne reste qu'Armanetti et Henson, tous deux ligués contre Mercedes, je ne tolérerais aucune action à son encontre, dussais-je perdre ma vie, la prochaine vie ne pourra qu'être meilleure que celle-ci..

Tous deux placés sous surveillance, et Mercedes.. J'ai du appelé les Marshall pour la protéger, grand Dieu les Marshalls ! L'amour rend fou, je crois que je le suis désormais.. J'ai peur, terrifié pour la vie de Mercedes, terrifié par ces trahisons qui viennent de partout.. Deux de mes hommes sont morts sur le terrain, je ne parviens plus à protéger mon couple, ni même mes hommes.. Mes relations avec les bloods sont désormais rompues, Kaydee a disparu à jamais, Kenzy est introuvable.. La solitude me pèse, seule Mercedes compte sur moi, j'en suis persuadé, mais hormis elle et Ayden.. Tiffany.. A qui manquerais-je ? Mon âme est déjà détruite, mon intégrité morcel[poudre noire présente sur la feuille, effaçant ainsi les derniers mots]dieu.

**Il nettoiera alors son Sig Sauer, à son habitude, mais cette fois ne le rangera pas à son emplacement habituel, il sortira avec**

- Vous êtes conscient qu'en reprenant ce badge, vous devrez batailler pour ce que vous avez gagner.
- Sauf votre respect, Monsieur, nous n'avons pas d'autres choix.

Les flashs crépitent. Les questions fusent au rythme de mon avancée en direction du pupitre. Mon annonce sera importante, elle devra témoigner de ma légitimité à revenir porter cette étoile dorée. Cette étoile que je reporte désormais. Son poids m'avait manqué durant ces quelques mois, sa couleur et son éclat brillant en faisait plus qu'un mythe. Je l'avais décroché malgré moi, répugné à l'idée qu'un autre individu la porterait. En la déposant, c'est un poignard qui est venu s'enfoncer de plus en plus au sein de mon cœur. Cette insigne me suivrait désormais, où que j'aille il ne cessera d'être portée sur mon uniforme.. Je dis bien, où que j'aille même si cela s'avère six pieds sous terre.
Un flash m'éblouit, je fusille la journaliste de Fox du regard avant de m'attarder sur mon discours. Discours qui tarit la vérité et vante une chose que je n'ai pas faite.
« Pourquoi avoir quitter vos fonctions Shérif Denver ? »
A cette question je ne pouvais répondre que mon voyage s'est terminée en Colombie où j'ai perdu sa trace.. Presque un an à rechercher ce que j'ai arraché à un ami de longue date, un an à faire mon deuil dont j'ai du me rendre à l'évidence. Une évidence tellement surprenante que je ne peux m'en résoudre. Une parmi d'autres, comme un taulard comptant ses jours j'en suis rendu à barrer ces noms, les uns après les autres.

Mary.
Célia.
Et désormais Mercedes, toutes rayées de la carte. Toutes rayées du monde.. Je veux implorer mon Dieu et qu'il abatte sa foudre dont les flash crépitants témoignent de sa venue.. Hélas ce ne sont que ces journalistes véreux ne désirant que marquer les esprits. Je suis bien trop impassible pour leur donner ce scoop là. Mais je vois dans leurs yeux un changement en me regardant.. Est-ce..moi qui a changé ? Après ce départ en Amérique du Sud mes volontés sont toutes autres. Je ne désire qu'une chose, vivre en paix et éloigner ces nuages sombres venant au dessus de moi.

La malédiction se rapproche, je le sens au plus profond de moi qu'elle n'a pas fini de s'abattre, et que la tempête s'annonçant elle ne deviendra que plus cruelle envers ma personne.
Je n'ai plus le temps, le temps est important dans ce monde n'est-ce pas ? C'est de l'argent, du bonheur, du repos pour tous.. Mais non, pour moi le temps n'est qu'une question de survie avant que ces nuages ne s'emparent de moi. Je les vois de loin, et je ne peux me perdre dans cette ville, dans ce Comté à réfléchir sur mon intégrité. Je n'ai plus le temps de protéger qui que ce soit, je dois faire ce qui est bien pour mon salut, et seule la justice pourra rattraper mes écarts. La justice divine, pas celle des hommes. Une justice en qui j'ai toujours eu confiance, maigre réconfort..

Rattraper mes écarts, quels écarts ? Mes anciens collèges de la police de Portland m'ont appelé.. Le FBI fouille sur mon passé, je ne comprends pas vraiment. Ils devraient m'aider, découvrir qui est cet enfant de salaud à avoir tuer ma femme porteuse de mes enfants et de mon père. Après tout je suis des leurs, je suis du bon côté non ? Je porte cette étoile, ça devrait en témoigner pourtant de ce côté.. Je suis le porteur de cette Étoile, l'une des plus grosses responsabilité de cet État.. Cette étoile rutilante démontrant de mon attachement à.. cet éclat. Un éclat doré dont je ne me lasserais jamais de regarder. Il semble si pur. Me donnant l'impression d'avoir le pouvoir de Dieu sur mon Comté. Je représente le pouvoir, la force, l'autorité.
Alors pourquoi diable le FBI s'intéresse à mon histoire, mon passé.. Ils ne sont décidément rien pour moi, contrairement à cette étoile que je porte, qui est tout pour moi..

Je ne peux que faire confiance à cette étoile, elle ne me trahira jamais puisqu'elle justifie toutes mes actions et permet de me faire suivre par les citoyens.

Mais aussi me faire suivre par.. Cette femme si.. étrange est le mot. Magdalena Weiss. Une personne en qui je ne peux qu'avoir confiance et pourtant.. Aussi attirante soit-elle.. Elle m'intrigue et me fait poser des questions. J'ai parfois l'impression de voir les méthodes de la CIA dans sa façon de faire. Est-ce une ruse du FBI ? Veulent-ils que je recommence ? Voir mes actions ?
Attendez.. Que je recommence quoi au juste ?! Weiss.. Il faut que j'en sache plus sur elle. Ma confiance est accordée, mais m'aidera-t-elle à gagner le salut ? Elle m'aide à instaurer une justice fiable et pure. Ca ne peut que m'aider... Mais cette intrigue me rend fou.. Après... Oui, après ça sera fini.. Mais fini pour qui... ?

L'étoile luisait devant la glace, elle redorait d'une dignité à jamais enterrée au sein de l'inconscient de cet homme qui dardait son œil sur cette part de lui. A trop nettoyée, celle-ci n'en paraissait que moins réelle. Cette étoile dorée semblait presque flotter devant la buée présente sur ce miroir, gonflant ainsi l'estime de cet homme qui s'habillait en la fixant avec cette lueur qui ne la quittait pas lorsque son regard se reposait sur ce symbole si sacrée.
Il chaussa ses italiennes, ajustant ensuite sa cravate. Un soupir soulève son échine lorsqu'il s'attaque à placer correctement son étoile réduite (le pin's de tous les shérifs) à la pochette extérieur de sa veste. Un soupçon de tension se glisse dans son regard, une pression s'accumule en son sein lorsqu'il y touche.

En sortant de sa demeure, la lourdeur de l'air accompagnait ses mouvements dans ce climat de tension. Bien au delà des clivages politiques, une ombre y étant pourtant relative planait sur lui lorsqu'il entra dans sa Lincoln conduite par son Bureau.  Ce dernier regroupait les adjoints les plus fidèles du Département, lui vouant un respect des plus tenaces, et une loyauté sans faille. Néanmoins, une autre personne semble présente depuis peu. S'accouplant à cette lourdeur de l'air, cet individu en costume sombre ressentait un intérêt particuliers à la maison du Shérif Denver, ne fixant que d'un œil son départ imminent en direction de la Station d'East Beach.

Ce dernier n'y prêta pas plus attention que d'habitude, rallumant son téléphone après cette nuit tumultueuse. Il soupira à la vue des nombreuses notifications. Nul doute qu'il les épluchera plus tard lorsque son chauffeur observa qu'il rangeait son portable dans sa veste peu après.
A la grille, Théodore salue gravement le Shérif dans son véhicule, sa mine déconfite laisse présager une bien mauvaise anecdote de nuit. Anecdote qui semblait se confirmer au vu des nombreux adjoints portant ce regard vide, voire haineux pour d'autres.

Marchant en direction des bureaux de la Direction, Eather lui ouvrit la porte de l'intérieur, laissant Eliott bouché bée devant cette anticipation. Il est vrai que personne au département ne porte des soupçons sur Eather et ses compétences hors normes, conséquence d'un lourd entraînement mental et physique. La pupille de l'Etat, d'une institution, qui plus est.

- On vous demande là haut.
- Charmante nouvelle matinale, je vous remercie de me demander de mes nouvelles, et vous donc ?
- Ca se met en place, je vous répète donc : On vous demande là haut.

Une tension s'installe entre les deux protagonistes. Eliott fixe alors Eather, il comprend la gravité de ses paroles et perdant toute bonne humeur matinale. Il lui demande distinctement :

- Quelles sont leurs demandes ?
- Ouvrir le feu, Eliott.

Les tempes du Shérif vibrent au rythme de l'utilisation intensive de son cerveau. Sa main droite se lève lentement en direction de son étoile dorée à sa ceinture, la vraie, l'unique..
Elle rajoute alors :

- Ce n'est qu'une simple conséquence à leurs actes. Elle prend un air désinvolte, confirmant les talents et informations dont elle disposait et démontrant son inintérêt au décès des hommes du Shérif.

- Pourquoi diable êtes-vous toujours plus en avance que moi, Martins.
- Mon accréditation que jamais vous n'aurez, voilà pourquoi, Eliott.

Elle rebondit sur son nom, paraissant amusée à le rabaisser ainsi pendant qu'il s'engouffrait dans son bureau. Eliott se saisi de son téléphone rapidement tout en allumant la Fox sur lequel voyait-on des patrouilleuses de son département, gyrophares allumés et nombreuses au niveau du quartier de El Corona. Deux draps blancs étaient disposés sur le sol. La caméra changea, probablement d'un hélicoptère qui contemplait l'horreur de la scène. Une centaine d'adjoints semblait présente, sinon plus. Plusieurs groupes antagonistes les entouraient, tous avec le sourire lorsque les journalistes au sol les filmait. Nul doute que ça provenait des Surenos.
La confirmation tomba lorsqu'il vit le rapport du Gang Unit sur son bureau. Une goutte de sueur  perla alors lorsqu'il reconnu le logo d'un autre département sur le même dossier. Classifié. Eliott jura en silence en le contemplant, rageant à l'encontre d'une Eather sous les ordres de ce même logo.

La porte close, il était entré dans ce bureau depuis une heure, synthétisant toutes les informations dont il disposait. Eather fixait la porte patiemment lorsqu'il sorti enfin de son havre.

- J'informe l'Etat Major de vos ordres, Shérif.
- Je n'ai rien ordonné.
- Nous l'avons fais pour vous.

Eliott dégluti difficilement en la regardant. Ses yeux ne sombrent pas vers le sol, l'homme respire alors lentement, ralentissant son souffle afin de lui dire sèchement :

-Mes ordres seront légèrement différents. On n'assassine pas deux adjoints par plaisir. En revanche, on réprime ainsi.

Un sourire se dessine alors lentement sur ses lèvres, Eather fera de même lorsqu'elle compris le message.

- Je transmets le message, Shérif.

En l'espace de quelques heures, le département passa du deuil des adjoints morts sur Corona à la hargne de soldats accomplissant leurs tâches avec dévotion, voyant en le Shérif leur protecteur et la personne sur qui ils sauront compter. Eliott Denver apparaîtra ainsi comme l'homme ne laissant tomber aucun adjoint derrière lui, allant néanmoins jusqu'au bout des tâches qui lui sont confiés. Offciellement, lutter contre les gangs, officieusement, cet intérêt est classifié.

En une soirée, plusieurs Surenos seront abattus par les unités tactiques du Special Enforcement Bureau.
Lorsqu'il appris la nouvelle dans son bureau qu'il ne quittait désormais plus depuis la nouvelle, Eliott buvait son verre de bourbon en fixant le journal télévisé d'un regard fixe. Il ne broncha pas, annonçant dès lors à ses lieutenants :

- Vous remettrez ça demain.. Et ainsi de suite.

Une mèche blonde fuya alors de l'ombre de la porte, se dirigeant vers son cellulaire de haute technologie sur lequel elle écrivit rapidement un message.

La machine était désormais en marche, le salut était trouvé, mais il coûterait cher en vie.